Retour vers le passé : Payback (1999)

 

Thriller
Long métrage américain
Réalisé par Brian Helgeland
Scénarisé par Brian Helgeland et Terry Hayes d’après le roman de Richard Stark/Donald Westlake
Avec Mel Gibson, Maria Bello, Gregg Henry, David Paymer, Bill Duke, Deborah Kara Unger, Kris Kristofferson, James Coburn, Lucy Liu…
Année de production : 1999

Personnage imaginé par le romancier Donald E. Westlake (sous son pseudonyme de Richard Stark), Parker est un voleur froid, méthodique, efficace, prenant toujours la route la plus directe dans ses actions. Sa règle principale est simple : il ne trahira jamais ceux avec qui il travaille…à moins qu’ils n’essayent de le trahir lui. Le premier roman qui lui est consacré, The Hunter (Comme une Fleur en V.F.), est paru en 1962 et suite au succès rencontré, Parker est devenu le protagoniste de presque tous les romans que Westlake a écrit sous son alias starkien.

Parker a vite intéressé le cinéma mais même s’il a accepté de vendre les droits, Donald Westlake a refusé que les studios utilisent le nom de Parker tant qu’il n’avait pas la certitude que tous ses romans allaient être portés à l’écran. Ainsi, si Lee Marvin, Michel Constantin, Jim Brown, Robert Duvall, Peter Coyote et Mel Gibson sont tous des versions de Parker, ils s’appellent dans leurs films respectifs Walker, Georges, McClain, Macklin, Stone et Porter. Après la mort de Westlake, les choses ont changé et avec l’accord de la veuve de l’écrivain, Jason Statham est devenu le premier Parker officiel du cinéma dans un film de Taylor Hackford. Et Mark Wahlberg sera le prochain sous la direction de Shane Black.

 

 

Grand fan des écrits de Westlake, Brian Helgeland, jusque là (co-)scénariste de AssassinsL.A. Confidential ou encore Complots, a écrit une adaptation de The Hunter qu’il voulait réaliser lui-même, signant ainsi ses débuts derrière la caméra pour le cinéma. Le scénario a suscité l’intérêt de Mel Gibson pendant la post-production de Complots. L’acteur a accepté de jouer Parker/Porter et le tournage principal a eu lieu fin 1997. Mais des désaccords ont éclaté entre le metteur en scène débutant, la star et les producteurs.

Ces derniers jugeaient le film trop sombre, trop violent et Gibson voulait que Porter soit un peu plus « accessible ». Juste après avoir gagné l’oscar pour le scénario de L.A. Confidential, Brian Helgeland a appris qu’il était viré…des réécritures (par Terry Hayes, qui avait travaillé sur les Mad Max et Calme Blanc) et des reshoots (le nom du remplaçant d’Helgeland n’a jamais été officialisé) ont eu lieu en 1998. Environ 30% du long métrage ont été modifiés (avec quelques touches d’humour en plus), Brian Helgeland proposant son montage quelques années plus tard dans un director’s cut que je n’ai pas vu.

 

 

Malgré ces problèmes internes, Payback reste un très bon thriller, rondement mené. J’apprécie notamment sa patine seventies, ce qui s’exprime notamment par la photographie aux tons et nuances dégradées et par une bande-originale aux accents très Lalo Schiffrin. La présence solide de Mel Gibson domine une excellente distribution dans laquelle on retrouve des valeurs sures comme Gregg Henry (en détestable criminel sadique), Bill Duke, Maria Bello, Kris Kristofferson, le vétéran James Coburn ou encore Lucy Liu.

Que de bons acteurs au service d’un film noir certes classique dans son déroulement et le respect aux éléments du genre (telle la voix-off) mais l’ensemble est rythmé et souvent savoureux dans les interactions et la façon dont le plan de Porter pour récupérer son fric se déroule…non pas sans plusieurs accrocs…

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