TUMATXA : L'EMISSION ! - EPISODE 7 : La première année du citoyen Quand
Septième épisode de la saison cette semaine pour « Tumatxa! »… et on a des poids-lourds au programme, c’est le moins que l’on puisse dire !!! Les auteurs du jour ont déjà été fréquemment abordés par nos soins, mais quand on aime on ne compte pas.
Cinéma (pour le classique des classiques), littérature (pour la dernière entrée dans la bibliographie d’un génie), BD (un personnage de légende traité par un auteur de légende), le tout en musique : tel est le mirobolant programme de la semaine.
Pour le cinéma, à la faveur d’un visionnage en salle de la bête, faisons place au film des films, le classique des classiques, le joyau de la couronne cinématographique, le, euh, « Citizen Kane » du cinéma hollywoodien, j’ai nommé… « Citizen Kane », justement. Le premier film du surdoué Orson Welles n’a pas besoin de mes maigres services pour briller des mille feux de sa virtuosité, mais il est bon de temps en temps de « réinterroger » ce genre de classique absolu, histoire de voir ce qu’ils ont encore à nous dire. Et « Citizen Kane » conserve bel et bien, intactes, son invraisemblable énergie, sa folle vitalité. Le destin de Charles Foster Kane nous est narré à la faveur d’une narration prismatique (presque « cubiste », pourrait-on dire). Quel est le secret qui se cache derrière « Rosebud » ? Vous le savez probablement tous, mais je vais faire comme si ce n’était pas le cas… Chef-d’oeuvre ? Un peu, mon neveu.
Pour la littérature, il est temps de se pencher sur la dernière entrée dans le corpus du grand Alan Moore, scénariste de BD révéré s’il en est mais aussi romancier responsable du tour de force « Jerusalem », roman/cathédrale consacré à sa ville Northampton. Avec « Le Grand Quand », premier tome de la série « Long London » (5 volumes en tout à prévoir), le mage anglais se fait volontiers plus accessible, à travers un récit de fantasy urbaine enlevé, qui ne cède pourtant rien à la profondeur thématique habituelle de Moore. Nous sommes en 1949 et le commis de librairie Dennis Knuckleyard, jeune et naïf, va se retrouver en possession d’une anomalie : un ouvrage qui ne devrait pas exister car il est… fictif. Cette découverte va amener Dennis à explorer le « Londres long », cette facette idéelle de la ville peuplées de purs concepts et de personnages imaginaires. Si « Le Grand Quand » n’est pas l’oeuvre la plus époustouflante de Moore (et loin s’en faut), ce sera tout de même un immanquable pour les fans, cela va sans dire !!
Pour la BD, joie dans mon coeur car l’on retrouve Frank Miller, ici accompagné aux dessins par le vétéran John Romita Jr, aux commandes de « Superman Year One », qui comme son nom l’indique retrace les premiers pas du dernier fils de Krypton. Si l’on connaît surtout son travail sur le Caped Crusader (Batman), à travers « The Dark Knight Returns » et « Batman Year One », principalement, et que le fait de le voir s’atteler au personnage de Superman peut paraître un peu contre-intuitif, son récit des origines du Man of steel n’est est pas moins fort intéressant, quoique pas exempt de défauts d’écriture. A travers trois chapitres et autant de « love stories » naissantes et de haut lieux de l’univers DC, on suit les aventures du jeune Clark Kent, depuis l’enfance élégiaque au Kansas, jusqu’à la tentaculaire Metropolis, où il fera la rencontre de ses principaux alliés et adversaires. Un peu mineur au regard de l’impressionnant corpus de Miller, mais tout à fait digne d’intérêt et parfois surprenant !!
Le tout est mis en musique et ça rigole pas des masses aujourd’hui, pour être franc : The Body, le duo metal expérimental de Providence, revient avec un huitième album, « The Crying Out Of Things », dont est issu « All Worries » ; Madeline Johnston alias Midwife accouche d’un nouvel album, « No Depression In Heaven », et on en écoute le beau « Autoluminescent » ; les black metalleux portugais de Gaerea ont un sacré nouvel album à défendre, « Coma », comme en atteste le puissant opener « The Poet’s Ballad » ; enfin, retrouvons l’incroyable Diamanda Galás et sa voix démentielle puisque « Saint Of The Pit », l’un de ses meilleurs albums, vient de ressortir, et envoyons-nous l’éprouvant « Cris d’aveugle (1873) » pour en mesurer toute la puissance !!!
« I am white heat
I am heaven sent
I was a nightmare
But I’m not gonna go there again
Into the black hole »
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