Retour vers le passé : Sinbad et l'Oeil du Tigre (1977)

 

Aventures/fantastique
Long métrage britannique/américain
Réalisé par Sam Wanamaker
Scénarisé par Beverley Cross, d’après une histoire de Beverley Cross et Ray Harryhausen
Avec Patrick Wayne, Jane Seymour, Taryn Power, Patrick Troughton…
Titre original : Sinbad and the Eye of the Tiger
Année de production : 1977

Les très bons résultats au box-office du Voyage Fantastique de Sinbad en 1973 ont conduit le studio Columbia à commander au duo Ray Harryhausen et Charles H. Schneer un troisième long métrage consacré au marin des Mille et Une Nuits. La réalisation a été confiée à l’acteur et metteur en scène Sam Wanamaker (L’ExécuteurCatlow…), qui s’est occupé du travail avec les acteurs, laissant tout l’aspect technique à Ray Harryhausen. Comme c’était toujours le cas avec les effets spéciaux en stop-motion, la post-production fut très longue et la sortie dans les salles a été programmée deux ans après la fin du tournage principal.

 

 

Dans Sinbad et l’Oeil du Tigre, la magicienne Zénobie maudit le prince héritier Kassim et le transforme en babouin pour que son fils Rafi puisse être calife à la place du calife. Sinbad, amoureux de la belle princesse Farah, la soeur de Kassim, part alors à la recherche d’un sage dont les connaissances pourraient permettre de rompre ce maléfice. Et dans la grande tradition de ce genre de saga exotique, les dangers seront nombreux, entre créatures enchantées et monstres gigantesques…

Sur les trois Sinbad de Ray Harryhausen, ce dernier opus est le plus faible. L’entame est assez laborieuse et l’interprétation des têtes d’affiche manque de naturel. Après Kerwin Mattews et John Phillip Law, c’est Patrick Wayne, le fils de John, qui incarne ici Sinbad et s’il a le physique du rôle, son jeu est limité (et drôle de décision du responsable du doublage, c’est Francis Huster qui lui a prêté sa voix pour la V.F.). Jane Seymour (très légèrement habillée) et Taryn Power (la fille de Tyrone) sont très jolies mais on ne peut pas dire que leurs rôles soient vraiment développés. Avec son jeu tout en exubérance, Patrick Troughton (le deuxième Doctor Who) vole aisément la vedette à tous ces jeunes…

 

 

Malgré ces défauts, l’aspect aventureux conserve pour moi tout son attrait artisanal et imaginatif…et ce même si les transparences piquent un peu les yeux (le précédent Sinbad, qui avait pourtant coûté moins cher, n’avait pas ce problème). J’aime toujours autant les monstres imaginés par Ray Harryhausen, entre créatures insectoïdes infernales, abeille géante, babouin intelligent, morse et tigre géants et un minotaure métallique (Peter Mayhew, qui n’avait pas encore été choisi pour jouer Chewbacca, s’est glissé dans ce costume pour les plans larges). Un chouette bestiaire pour peupler les étapes du voyage de Sinbad et de son équipage…

Sinbad et l’Oeil du Tigre a été rentable au box-office…mais beaucoup moins qu’une certaine Guerre des Etoiles sortie trois mois plus tôt, en contribuant à « ringardiser » en quelque sorte ce type de spectacle très ancré dans les années 50 et 60 et qui n’avait plus la faveur des producteurs. Le magicien Ray Harryhausen a donc pris sa retraite après Le Choc des Titans, son dernier film datant de 1981.

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