Retour vers le passé : Joe's Apartment (1996)
Comédie/musique
Long métrage américain
Ecrit et réalisé par John Payson
Avec Jerry O’Connell, Megan Ward, Jim Turner, Robert Vaughn…
Année de production : 1996
Oh city by the mighty, dirty river
City by the greasy, rolling sea
I crawl so small and it stands to tall
And it all belongs to me!
Welcome to Joe’s apartment
It’s our apartment too
We’ve been around for a hundred million years
And we’ll be here long after you
À l’origine, Joe’s Apartment est un court métrage de trois minutes régulièrement diffusé en bouche-trou sur la chaîne MTV au début des années 90. Un court primé et tellement populaire que MTV a demandé à son créateur John Payson de développer une histoire autour de cette saynète pour en faire un long métrage, le premier de la nouvelle branche MTV Films…dont les productions n’ont guère connu le succès à part le premier Beavis & Butthead. Sorti en 1996, Joe’s Apartment fut en effet un flop, avec moins de 5 millions de dollars récoltés pour un budget de 13 millions.
Satire de la vie dans les grandes villes, Joe’s Apartment s’amuse à bousculer le rêve américain d’un jeune homme naïf fraîchement débarqué de sa campagne dès cette première scène où Joe se fait dépouiller à répétition alors qu’il n’est même pas encore sorti de la gare routière. Fauché, Joe doit emprunter de l’argent à sa mère mais ce n’est pas suffisant pour se loger à New York où le moindre taudis est loué pour une somme astronomique. Il profite alors d’un concours de circonstances pour occuper un appartement cradingue suite à la crise cardiaque de sa locataire. Mais il va devoir cohabiter avec une colonie de cafards chantants et dansants…
Comme le disait Jerry O’Connell (Stand By Me) en interview, les cafards sont les véritables stars d’un film qui part du principe que ces bestioles ont toujours su communiquer mais qu’ils préféraient ne pas le faire car les humains écrasent d’abord et posent les questions ensuite. Grâce au travail des animateurs de Blue Sky (quelques années avant L’Âge de Glace, leur premier long métrage d’animation), qui ont mêlé stop-motion, images de synthèse et véritables insectes, les interactions entre Joe et les cafards sont très réussies, avec des gags et des idées visuelles assez savoureuses…
Les cafards se révèlent même souvent plus humains que les humains dans cette sympathique couillonnade à l’humour pipi-caca (plus les jours passent et plus Joe se laisse aller, ne se lave plus et ressemble au décor en ruines dans lequel il vivote). Les méchants sont d’impitoyables promoteurs immobiliers prêts à tout pour réaliser le plan d’un sénateur (le vétéran Robert Vaughn) qui rêve de construire une prison dans son ancien quartier (et accessoirement, il aime aussi s’habiller en femme). Après plusieurs péripéties, le final appuie encore plus sur le côté décalé en tournant au conte de fées dans un environnement pourri digne d’un Troma.
En plus d’une bande son où on peut entendre Moby, De La Soul ou encore Green Day, Joe’s Apartment ne manque pas de références et de clin d’oeils, entre les comics indés que lit le héros (Love & Rockets, Hate…) et la parodie de Gulliver. Les numéros musicaux des cafards sont également très drôles, dont celui qui évoque les comédies musicales de l’âge d’Hollywood signées Busby Berkeley…dans la cuvette d’un chiotte crasseux…
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