TUMATXA : L'EMISSION ! - EPISODE 12 : Judas et les anges déchus à Malpertuis !!

 

C’est la rentrée pour « Tumatxa! » (meilleurs voeux, bla bla bla), et attention à vos esgourdes car cette première émission de 2025 est proprement exceptionnelle !! Gros, gros sommaire pour cette semaine ; on est sur la formule classique de l’émission mais avec un twist, en l’occurrence un invité, et pas des moindres.

BD, cinéma, littérature, le tout en musique particulièrement intense cette semaine : tel est le menu de votre émission de radio préférée (je présume sans vergogne de vos préférences).

Pour la BD, chronique « petits plats dans les grands » de l’album « Judas » de Jeff Loveness et Jakub Rebelka, paru à l’automne chez 404 sous les auspices de Nicolas Beaujouan (et sans surprise, car nous y sommes désormais habitués avec cet éditeur, l’objet est proprement sublime) : pour discuter de ce titre époustouflant, j’ai la joie immense de m’entretenir avec Aurélien Lemant. Homme de théâtre, essayiste, poète, critique de cinéma entre autres cordes à son arc, ce dernier s’essaye ici pour la première fois à la traduction pour une BD… et quelle implication, comme vous en jugerez à l’écoute de notre entretien !! Les auditeurs de l’émission savent que l’homme est disert, comme en attestait notre échange sur son essai « Watchmen : Now », et la discussion du jour n’échappe pas à la règle : pêle-mêle, nous évoquons entre autres les positions franches et radicales d’Aurélien sur la question des violences sexuelles dans le milieu du cinéma (jusqu’à celui de la critique), le travail graphique ahurissant de Rebelka, le catalogue de 404, le groupe Judas Priest (hell yeeeah), Grant Morrison et son corpus, les Saintes Ecritures, les évangiles apocryphes, les figures de Judas, Lucifer et Jésus bien sûr, mais aussi en guise de préambule à un entretien futur (proche), nous parlons aussi de Tony Iommi et de sa légendaire formation, Black Sabbath.

Qu’Aurélien soit ici à nouveau remercié pour sa gentillesse et sa disponibilité, et pour cet échange passionnant et éclairant à plus d’un titre.

Pour le cinéma, à la faveur d’une vague toute récente de rééditions en Blu-Ray 4K, nous évoquons (et nous ne l’avions pas souvent fait dans le cadre de cette émission) le travail du hong-kongais Wong Kar-Wai, avec « Les Anges déchus » (1995), qui clôt un premier cycle dans la carrière du cinéaste. Le film présente les destins entrecroisés de 5 personnages errant dans le cadre urbain et nocturne d’une Hong-Kong éclairée aux néons (sous l’oeil de la caméra du surdoué Christopher Doyle), dans un récit puissamment scorcesien ? Pure splendeur visuelle doublée d’une déconstruction des genres classiques du cinéma (mâtinés ici du « heroic bloodshed » typiquement hong-kongais, mais à la façon unique de Wong kar-Wai), « Les Anges déchus » est un film à redécouvrir, un peu trop à l’ombre de son jumeau « Chungking Express », sorti l’année précédente, et pourtant pas moins beau…

Pour la littérature, on évoque un classique, avec « Malpertuis » (1943) signé Jean Ray, le « Lovecraft belge », comme on a coutume de le présenter parfois. Ce premier roman, écrit de main de maître par ce virtuose du verbe qu’était Ray (rôdé qu’il était par l’écriture de centaines de nouvelles au préalable), épate par la modernité de sa structure (tout en récits emboîtés les uns dans les autres) et la puissance de son concept, que je déflore durant l’émission, mais pas ici. Contentons-nous de signaler que la question de la survivance du surnaturel et des croyances anciennes dans notre ère moderne est évoquée, ainsi que la haine viscérale de Jean Ray pour la classe bourgeoise et son mode de pensée étriqué. Pas forcément facile d’accès ni exempt de défauts, « Malpertuis » est un roman pas moins magistral pour autant, d’une puissance rare.

Le tout est évidemment saupoudré de bonne zique comme il se doit ici : Godflesh, les rois du métal indus, reviennent avec « A World Lit Only By Dub », excellente collection de relectures de certains morceaux de l’album de leur retour en 2015, comme en atteste « Our Fathers In Heaven » ; Abstrakt Algebra, projet de Leif Edling (maître d’oeuvre de Candlemass par ailleurs), sortait son unique album il y a 30 ans, et le puissant « Shadowplay » en est extrait ; Painkiller, le trio constitué de John Zorn, Bill Laswell et Mick Harris fait son grand retour sous un visage inattendu, comme le prouve leur dernier album « Samsara », dont on écoute un extrait, « Samasara III » ; enfin, gros morceau final pour digérer tout ça, avec le dernier album des allemands d’Ingurgitating Oblivion, l’incroyable « Ontology Of Nought », et le triptyque épique « To Weave The Tapestry Of Nought »… vous m’en direz des nouvelles !!

« Forgive our fathers
For they’ll never be in heaven
Their kingdom has come
And they’ll never deliver us from evil »

EPISODE 12 !!!

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