Retour vers le passé : La Zizanie (1978)

 

Comédie
Long métrage français
Réalisé par Claude Zidi
Scénarisé par Claude Zidi, Pascal Jardin et Michel Fabre
Avec Louis de Funès, Annie Girardot, Maurice Risch, Julien Guiomar…
Année de production : 1978

Après le succès des Aventures de Rabbi Jacob en 1973, Louis de Funès est remonté sur les planches pour la pièce La Valse des Toréadors. Alors âgé de presque 60 ans, l’acteur ne se ménageait pas et la fatigue accumulée s’est accompagnée de plusieurs douleurs cardiaques. Il a alors du faire une pause (ce qui explique qu’il n’ait pas sorti de films entre 1973 et 1976) mais ces alertes n’étaient que le début de ses problèmes médicaux car il a subi un premier infarctus en 1975.Tous ses projets ont donc été arrêtés (dont Le Crocodile, qui l’aurait de nouveau réuni avec le réalisateur Gérard Oury) et Louis de Funès a alors passé une longue convalescence dans son château.

 

 

Alors que ses médecins lui avaient conseillé d’arrêter sa carrière, Louis de Funès a eu de nouveau envie de tourner, même si la situation était compliquée puisque les assureurs rechignaient à le couvrir. Le producteur Christian Fechner a tout de même pris le risque et L’Aile ou la Cuisse, qui signa le retour de l’acteur au cinéma, fut le deuxième plus gros succès en France en 1976 (derrière Les Dents de la Mer de Spielberg). De Funès ne pouvait plus supporter le rythme frénétique des années 60 et il attendu deux ans pour son film suivant, La Zizanie en 1978.

Réalisé par Claude Zidi (de retour derrière la caméra après L’Aile ou la Cuisse), La Zizanie réunit Louis de Funès et celle qui était l’une des actrices les plus populaires des années 70, Annie Girardot. Enchaînant les tournages, Annie Girardot passait facilement du drame (Docteur Françoise Gailland) à la comédie (Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas…mais elle cause !) et elle a formé ici un savoureux duo avec Louis de Funès en jouant le rôle de l’épouse, souvent dévolu à Claude Gensac la décennie précédente.

 

 

Dans La Zizanie, Louis de Funès joue Guillaume Daubray-Lacaze, maire d’une ville de Province et industriel au bord de la faillite qui compte sur le contrat passé avec des japonais pour se renflouer. Mais il manque de place pour construire ses appareils de dépollution de l’air (il y a même une jolie coquille au début du film car un panneau montre le mot dépolluant avec un seul L) et il va alors passer son temps à trouver de l’espace pour installer ses machines, quitte à ce qu’elles envahissent sa maison. Une situation qui menace également son mariage…

Bien que diminué, Louis de Funès, en inventeur sacrément hypocrite qui s’en fiche de polluer pour construire ses machines anti-pollution, affichait tout de même encore une belle énergie à la tête de cette histoire aux thèmes ancrés dans l’air du temps (le plein emploi, la place des femmes, l’écologie en politique…). Son couple avec Annie Girardot fonctionne parfaitement, les seconds rôles sont très bons et le scénario ne manque pas de très bonnes idées de gags, jusqu’à l’absurde (la scène des chèques). De quoi attirer plus de 2,79 millions de spectateurs en salles, un joli résultat même s’il était inférieur à celui de L’Aile ou la Cuisse.

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