Retour vers le passé : Ghosts of Mars (2001)

Science-fiction/horreur/action
Long métrage américain
Réalisé par John Carpenter
Scénarisé par John Carpenter et Larry Sulkis
Avec Natasha Henstridge, Ice Cube, Jason Statham, Pam Grier, Clea DuVall, Joanna Cassidy…
Année de production : 2001
La planète rouge a été le décor de plusieurs longs métrages de science-fiction au début des années 2000, avec des résultats très inégaux. Il y a eu notamment le Mission to Mars de Brian de Palma avec Tim Robbins et Gary Sinise, le Planète Rouge de Antony Hoffman avec Val Kilmer et Carrie-Anne Moss…et l’année suivante Ghosts of Mars, qui reste à ce jour l’avant-dernier film réalisé par John Carpenter. Big John n’a pas suivi le modèle de ses confrères et s’est tourné vers un mélange de genres qu’il voulait aussi exagéré qu’ironique…

En suivant la mission d’une brigade chargée de récupérer un dangereux criminel dans une petite ville minière martienne, John Carpenter a à nouveau livré un western déguisé, ce qui se confirme par des passages obligés comme les visites du saloon et de la prison et l’attaque du train. Il a aussi multiplié les références à sa propre oeuvre. Ghosts of Mars peut ainsi se voir comme une version spatiale d’Assaut (Napoleon Wilson et Desolation Williams sont des personnages construits sur le même modèle) et la façon dont le mal se propage sur Mars rappelle le brouillard de Fog.
Malgré le budget de 28 millions de dollars, les visuels de Ghosts of Mars font assez cheap comme le montre la première scène, maquettes et transparences qui ont (au moins) vingt ans de retard. L’intrigue propose des idées intéressantes (telle que l’inversion de la hiérarchie des pouvoirs dans une société matriarcale) mais la caractérisation est assez limitée, Carpenter et son co-scénariste n’évitant pas les lieux communs dans la description des portraits des différents protagonistes (et l’interprétation ne relève pas toujours le niveau).

Carpenter et Sulkis ont également usé et abusé des flashbacks dans l’avancée de leur histoire, ce qui a surtout pour effet de ralentir le rythme. Beaucoup de défauts donc…mais j’avoue que je ne déteste pas ce Carpenter mineur. J’en apprécie toujours l’atmosphère, l’apparence des possédés (même si leur colosse de chef est basiquement un grand gueulard), la nervosité de certains morceaux d’action sur des sons métalleux (Carpenter a notamment bossé avec Steve Vai, Buckethead et Anthrax sur la bande originale). C’est peut-être peu mais ça suffit pour ne pas m’ennuyer devant Ghosts of Mars.
Après l’échec de Ghosts of Mars, John Carpenter s’est éloigné un temps du grand écran pour jouer aux jeux vidéos et signer deux épisodes de la série Les Maîtres de l’Horreur. En 2011, Big John a réalisé son tout dernier opus pour le cinéma avec The Ward : L’Hôpital de la Terreur (dont je garde peu de souvenirs). Pour son dernier grand film, il faut remonter en ce qui me concerne à 1995 et l’excellent L’Antre de la Folie.


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