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Critique de Ultimate X-Men

par Valoulou le dim. 5 juin 2022

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Bien et moins bien à la fois

Bien décidées à toucher un nouveau public sans avoir à leur faire lire des centaines de milliers de planches, c'est à la fin des années 90' - début 00' que les éditions Marvel se lancent dans une réécriture moderne de leurs grands classiques.



La plus part de leurs personnages classiques auront ainsi le droit à une cure de jouvence (parfois bien méritée). Les X-Men, publiés depuis 1964 sous divers magazines n'ont bien évidemment pas fait exception à ce reboot de masse.


Ultimate X-Men est le genre d'œuvre qui en fout plein la vue d'entrée de jeu avant de subir quelques baisses de régime au fur et mesure de son avancement tout en restant agréable à lire avant de finir sans apothéose, aucune...


Pourtant ça tape dur dans les premiers chapitres ! Millar au stylo nous plonge sans détour dans ce que Marvel a inventé de plus sombre en matière de chasse aux mutos, le tout badigeonné de flamme, de sang, de sueur et de rythme.


Ne se contentant pas des personnages tels qu'ils étaient écrit et définit depuis quarante ans, le scénariste les réinventes, leur donne des personnalités nouvelles. On se retrouve donc dans ce début de série avec des éléments standards de l'univers X-Men mais avec une touche d'originalité, un vent nouveau reprenant les bases (évolution génétique, sentinelles, manichéisme, etc...) dans une version moderne, avec une liberté de plume ayant pour seul contrainte de garder le cadre et les protagonistes.


On est donc projeté dans les États-Unis du début de l'ère internet, où les "mutants" (prochain stade de l'évolution Darwinienne de l'humanité - appelé "Homo Superior") sont pourchassés, traqués, brûlés, mutilés et extermi... - euh, pardon, je reprends ; [...] où les "mutants (prochain stade de l'évolution Darwinienne de l'humanité - appelé "Homo Superior") sont "pacifiquement" aidés à l'intégration dans la population en attendant que, à l'avenir, ils puissent reprendre le flambeaux d'homo sapiens en temps qu'espèce dominante sur Terre... et ce, grâce à de gentils robots que le gouvernement à fait fabriquer pour les aider au mieux, les Sentinelles.

Nous suivons donc au début les premiers X-Men tentant de combattre pour la survie de leur espèce autant que pour celle de sapiens affrontant tout d'abord ces androïdes titanesques puis, à tour de rôle, des méchants mutants, des méchants humains, des méchants random, des méchants jolis, des méchants moches,  des méchants-pas-vraiment-méchants  et des supers-méchants-très-très-méchants.


Très rapidement l'histoire, très sympa à suivre malgré quelques inégalités dans les récits, certains étant meilleurs que d'autres, va prendre un premier tournant avec le changement d'équipe de production, Millar laissant la place à son pote Bendis.


Ce dernier reste cependant dans la lignée que son prédécesseur avait amorcée. Les personnages gardant les traits de leurs personnalités tels qu'ils étaient esquissés jusqu'alors. Le traitement du scénario reste également dans la veine violente et intense et l'auteur se prend au jeu de la surprise en amenant par exemple une icône de la saga mutante originelle sous une toute nouvelle forme, Dazzler. Ne se contentant pas de seulement modifier sa façon d'être ou son passé, mais en tranchant dans le vif en transformant la star du disco en une chanteuse punk alcoolique de petite vertue. Des contrastes qui se retrouve également au cœur de l'histoire, les alliances et tensions entre les divers membres de l'institut Xavier prenant une place importante dans ce run, de même le Professeur X apparaît peu à peu comme un être plus ambiguë qu'il n'y paraît et, comme nos héros, on commence à se demander si ce n'est pas lui la vraie odure de l'histoire.


A partir du scénariste suivant, bien que l'histoire continue dans un ordre logique on commence peu à peu à se perdre dans des débuts d'intrigues secondaires placées par-ci par-là en attendant qu'elles aboutissent à un moment ou à un autres. Je pense que c'est à ce moment que l'œuvre commence à merder.


J'ai apprécié la plus part des numéros, même les derniers, mais il se produit vraiment une baisse de niveau et ce dès le numéro 30 (pour la version kiosque) avec la mort de Gambit. Déjà parce que à la moitié de l'histoire la mort n'a déjà plus aucun attrait, les héros tombent comme des mouches (c'est fragile un x-man) et généralement ça ne fait pas beaucoup de peine à leurs vieux potes (en même temps ils finissent par revenir du royaume d'Hades trois planches plus tard alors pas de quoi s'inquiéter pour eux - même pas besoin des dragon ball !), et ensuite parce que ce ressort qui permet un suspense facile est gâché par le manque d'impact des situations narratives et par ce que celui-ci engendre sur l'histoire.


C'est à partir de ce moment que commence à naître tout un tas de question qui ne trouveront jamais de réponse. 

C'est quoi ce monde génial que Magnéto a créé ? Qu'est ce que Malicia a vu en touchant Diablo pour en arriver à le traiter comme la pire des saloperies ? Mastermind est-il resté en taule ? Qui était la femme de Wolverine ? Qu'est devenu Cable ? Pourquoi on n'a rien apprit du futur duquel venait Cable et Bishop ? Et j'en passe ! 


Et le déclin ne se ressent pas seulement sur la trame scénaristique, les personnages changent également.

Déjà ils vieillissent plus vite que n'importe qui (à cette allure c'est lifting dès 35 ans) alors que "quelques mois" ou "peu de temps" s'est passé entre les cycles, mais bon, mettons cela sur le dos du dessin... Ensuite, ce que les premiers auteurs se sont cassés le cul a créer, c'est-à-dire, garder l'enveloppe charnelle des persos classiques de la licence et leur donner des âmes toutes-belles-toutes-neuves est éclipsé en deux chapitres pour laisser place, pour les héros les plus chanceux, à ce qu'ils sont à peu près dans l'univers de base et, pour les moins chanceux, ce limiter à faire partis du décor et avoir une ligne ou deux de texte quand l'opportunité s'y prête (des pots-de-fleurs en somme - plutôt nul comme pouvoir mutant).


Alors oui, c'est toujours sympa à lire mais la deuxième moitié de l'œuvre est quand-même superflue. Enlever les bastons sanglantes, la profondeur des principaux protagonistes et faire du tout-lisse-tout-propre à la sauce politiquement correct a ôté toute valeur d'originalité à l'œuvre et, pour ne rien arranger, Panini se permet de boucler le dernier numéro en nous disant que pour lire le dernier chapitre, il faut acheter une autre série (leur réputation n'a d'égale que leur marketing), à la place de la conclusion on se tape quoi ? Un chapitre bonus qu'ils avaient "oublié" de m'être au milieu de la série. Chapitre qui, soit dit au passage, ne sert strictement à rien.


Bref... tout ça tout ça...


Une bonne série dans l'ensemble, avec un gros défaut d'égalité dans sa narration mais tout de même agréable à lire du début à la fin si l'on ne tien pas compte du fond et que l'on se contente de la forme.

En bref

A boire et à manger dans cette série, de très bonnes choses d'un côté avec des saveurs raffinées et nouvelles de l'autre une texture pâteuse (caoutchouteuse peut-être !?) avec des relents de Paic vaisselle. Dommage que le homard soit mélangé dans de la bouffe de cantine scolaire, au mieux d'hôpital et qu'ils aient fait tomber la viande sous la gazinière (et c'est quoi tous ces trucs bizarres au fond de l'assiette ?? - normal que ça bouge ?? (Ho... on dirait que ça parle aussi)). Le fromage était vraiment pas top et qu'elle idée de foutre du chocolat sur la salade ?? Il picole pas un p'tit peu trop votre cuistot ??! Enfin pour le dessert c'était pas dégueulasse au point, ça semble comestible quand on le regarde vite, et en vision périphérique mais je le déconseillerai au personnes atteintes du syndrome du colon irritable. Mais à part ça vous serez calés quand-même.

7
Positif

Une première moitié renouvelant la mythologie mutante

De bonnes histoires et de bonnes idées

Negatif

Trop de points en suspent qui resteront sans réponses

Une inégalité trop marquée dans l'écriture de l'ensemble

Comment Apocalypse peut mettre vingt-cinq numéros à arriver pour crever en douze planches ??

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