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Après un retard sur la livraison de leur imprimeur (le numéro étant ainsi sorti fin novembre, au lieu de début novembre - ce qui évidemment n'est pour le coup pas de la faute de l'éditeur), j'ai tardé, après réception à l'ouvrir. Nous voici donc, un mois après sa sortie, à environs deux bonnes semaines de la parution du numéro 7 pour une petite chronique sur ce sixième opus.

A noter que le changement d'imprimeur est un échec, à la limite je peux excuser un retard de livraison, ça arrive. Mais que la qualité du produit en soit à ce point réduite, c'est navrant. J'espère que l'éditeur va remédier à ça, car que ce soit la couverture en papier glacé bas de gamme qui marque au moindre mouvement ou la qualité de l'impression général sur un mauvais papier qui terni la couleur, le magazine régresse et tend à se rapprocher de la piètre qualité du premier numéro, le côté underground qui justifiait la qualité et les pixels en moins. Cela étant dit, passons au contenu.

Au programme la suite des aventures des super-salariés-trop-forts-parce-qu'ils-viennent-du-pays-du-big-mac qui deviennent de plus en plus nuls, la continuité des péripéties de plus en plus passionnantes de Fist of Justice et un chapitre 2 de la dernière série en date, où X ouvre une charcuterie de quartier.

Pour finir, je parlerai du "vote des lecteurs" qui a apprement changé ses règles au dernier moment.

Commençons tout d'abord par les Agents Tonnerre qui une nouvelle fois ouvrent la revue.

Et, le moins que l'on puisse dire c'est que vraiment ce n'était pas foufou - vraiment pas. Le titre le plus rétro du mag' s'enlise un peu plus dans le manque de ressort scenaristique ce qui mène inévitablement à une lecture plate, froide et forcée. Je le répète, le vintage ne me gêne pas, mais la pauvreté d'une histoire si.

Si un chapitre m'avait fait espérer une montée en puissance de l'ensemble (ce qui aurait justifier le fait que le titre soit connu et reprit au pays de Coca-Cola), j'en viens à me dire qu'il ne s'agissait là que d'un coup de chance. Même la conclusion de l'arc "Dynamo vs Dynavac" commencé dans le numéro 3 et prenant fin ici (en tout cas c'est l'impression que j'en ai - et je l'espère bien) et qui avait au début suscité un intérêt pour ma lecture, se retrouve bâclé. 

Le titre a-t-il mal vieillit ? Je ne dirais pas ça, les dessins sont dans l'ensemble plutôt réussi et inscrit dans leur temps, la narration est d'époque mais ressemble à toutes celles des années 60 aux USA, le problème vient bien du scénario. Banal, sans trop de créativité, avec des personnages archétypés ayant des personnalités peu variées (un torchon, une serviette, une serpillière, une lingette, etc...), surtout celle du méchant qui se révèle tantôt être un sociopathe avide de pouvoir (bien que sa motivation de conquête n'est pas l'air motivé par autre chose que le pouvoir lui-même) ; tantôt un petit mafieux utilisant les gadget de James Bond mais tombant face aux héros à chaque fin de chapitre ; tantôt un ennemi redoutable aux idées prononcées bien que discutables mais se battant au moins pour une raison lui apparaissant comme juste (voir Mutant n°1) ; et tantôt comme un nulos se réfugiant derrière ses sbires (eux aussi dépourvus de personnalités). Tout ça pour dire, que l'histoire comme les personnages, sont les éléments les plus négligés de la licence et qu'une bonne histoire se raconte avec de la cohérence, des héros développés et une trame de fond liant les péripéties par un scénario ou au moins une idée continue qu'on ne mettra pas aux oubliettes à chaque nouveau chapitre.

Je suis peut-être un peu dur avec les Agents Tonerre mais il faut bien dire ce qui est, plus ça va, plus c'est mauvais. Si la publication continue je les lirai, mais si j'avais pu voté comme prévu pour enlever un titre du magazine je n'aurais pas hésité - mais j'y reviendrai tout à l'heure...

S'ensuit enfin la suite de Fist of Justice ! Et ça c'est trop-trop-bien !

On reprend là où nous étions arrêté au dernier numéro et ça tabasse dur ! FoJ parvient enfin à foutre une branlée à son homonyme dans une baston vive et pleine de punch. Avant de se refaire une santé bien méritée pendant quelques temps chez son vieux pote, l'ex super-héros "Black Light".

Ainsi se termine le premier volume relié de Fist of Justice. S'ouvre alors une nouvelle page et le tome commence sous nos yeux.

Commençant à s'adapter au trente dernières années de vie en société qu'il a perdu, le bougre comprend vite que le XXIe siècle se résume à squatter chez les autres en profitant de leur hospitalité tout en glandant devant la télé avec une canette de bière et des jeux-vidéo (la "belle" époque).

Son vieux pote réussissant à le regonfler un peu, le convainc de repartir faire son job de méga-mec ce qui va conduire notre FoJ à retrouver de nouveau l'être mystique précédement rencontré dans le numéro 2 (ou 3 je ne sais plus). Ce dernier va l'envoyer dans une quête de vérité se déroulant dans un monde parallèle où notre héros va se retrouver nez-à-nez avec le FoJ de cette réalité, sa défunte copine ! TA-DA-DAM !

Au risque de me répéter il s'agit vraiment là de la meilleure série actuellement présente dans Mutant. Non pas par dépit mais réellement parce qu'il s'agit d'un très bon titre ! Mais, et j'y reviendrais juste après mon laïus sur X, cet engouement risque à mon avis de ne pas durer pour des raisons éditoriales.

Passons maintenant à la dernière série qui enfin débute après un chapitre pilote quelque peu décousu dans le précédent numéro.

Soyons clair, le titre a du potentiel. Bien que cette deuxième parution n'aie pas encore convaincu totalement le lecteur archané de BD que je suis, il n'en reste pas moins que la lecture a suscité en moi une lueur de curiosité.

X, après avoir massacré un paquet de branleurs se prenant pour des grands pontes de la pègre se retrouve face à de nouvelles cibles, le souci c'est qu'un traquenard a été mit en place et que des flics corrompus (? (peut-être pas - nous le saurons bientôt)) sont sur le lieu de sa mission et que le héros balafré se retrouve en danger et blessé. En parallèle nous suivons une bloggeuse qui enquête sur les victimes de X tout en cherchant à connaître la raison de ces assassinats. Elle va se retrouver à devoir aider celui qu'elle croyait n'être qu'une légende urbaine.

Sang, flingues, sang, sang et sang. Ce sont là les mots d'ordres pour la ligne narrative, scénaristique et graphique de la série. Quelque peu rebutant pour certains, cette violence dénote pourtant d'une analogie qui, si bien travaillée et développée, devrait faire mouche dans la continuité de l'histoire. Si, bien-sûr, nous pouvons continuer à la lire au sein des pages de Mutant. Eh oui..., enfin je vais développer.

Annoncé dans la précédente parution, le "vote des lecteurs" devait se dérouler en deux temps : 1) choisir qu'elle série devait sortir du magazine. 2) choisir qu'elle série devait y rentrer à la place.

Bien que je ne comprenais pas pourquoi l'éditeur souhaitait remplacer un titre, je me suis tout de même laissé tenter par l'idée me disant qu'il y avait un espoir de voir remplacer les Agents Tonerre par quelque chose de plus lisible. Cependant, ma surprise fut désagréable lorsque le vote a été ouvert sur le site des éditions Dante.

Si la sélection des titres soumis à l'entrée dans la revue était plutôt éclective (The Shadow (version Silver Age), Sheena (version des éditions Dynamite), Babe (de chez Dark Horse), The Crusaders (venant de sortir en volume relié chez eux), etc...), aucune cellule de vote n'existait pour la série à éliminer.

J'ai donc contacté l'éditeur pour savoir où la trouver. Sans réponse. En fouillant sur leur site je tombe tout de même sur la vidéo de présentation de Mutant n°6 (http://youtu.be/aJGFbc3VEic), dans laquelle l'éditeur explique que la série qu'il va virer prochainement (il ne dit pas quand) sera Fist of Justice. Pourquoi ? J'en sais rien, il ne le dit pas. Ce qui est dommage, c'est que la publication du titre devrait finir d'ici 4 ou 5 numéro du magazine étant donné que nous arrivons à la fin de l'histoire. Est-ce que ça veut dire que je n'aurais jamais les derniers chapitres à moins d'acheter le tome 2 en version reliée ? C'est sûrement la démarche... ce qui évidemment ne me réjouis pas des masses sachant que l'éditeur ne va pas faire réimprimer le premier tome alors qu'il lui reste un stock sur le deuxième et que je n'ai pas envie d'acheter pour acheter.

De plus, l'éditeur ajoute que X, titre venant tout juste d'arriver au sein du catalogue va également, "dans quelques temps" - sans plus de précisions - disparaître pour laisser place à une nouvelle série. Pourquoi ? Parce que c'est comme ça.

La démarche ne me plaît pas. Changer des titres dans le sommaire juste pour les changer n'avait déjà pas grand intérêt quand ça a été annoncé. Mais pourquoi pas ? Au moins les lecteurs pouvaient donner leurs avis, même si ça avait été Fist of Justice qui dégageait, au moins c'était le choix de celles et ceux qui achètent le produit. Revenir sur un fait annoncé (et ce n'est pas la première fois en un an de publication du magazine maintenant) dans l'espoir (hypothétique) découler leurs stocks et de mettre en avant d'autres séries de leur fonds ce n'est plus faire un magazine de prépublication.

Si publier des séries de façon incomplètes, pour les remplacer par d'autres qui subiront le même sort est le placement marketing de la maison d'édition, je pense que le magazine ne durera pas longtemps. La démarche d'un magazine de publication étant de publier des titres avec un début et une fin, si il n'y a qu'un début, qu'un morceau, qu'une mise en bouche, ce n'est plus de la "Publication" mais de la "Pub". Ça commence par les mêmes lettres mais ça n'a pas le même sens. La publication offre un produit contre de l'argent, la pub quant à elle n'est pas un produit mais tente de vous en faire acheter un. La publication coûte au client tandis la pub est gratuite pour le client.

Si Dante veut ne diffuser dans leur revue qu'une mise en bouche ou des histoires incomplètes qui obligeraient à acheter un autre produit pour avoir accès à la fin de leurs titres, alors c'est qu'ils veulent me vendre de la pub. Auquel cas, je n'achèterais plus le magazine pour la simple et bonne raison que si je veux des débuts de BD, je vais dans n'importe quel point de ventes et je prend les pubs de Ki-Oon, Urban, Glénat ou Darguaud et que j'aurais le même résultats sans payer.

Nous en saurons sûrement plus dans le numéro 7 prévu pour ce mois de janvier 2023. En attendant que ça ne prive personne du plaisir de lecture que procure encore Mutant.

PS : ma note de 6 ne tien pas compte de tous ces petits points que je voulais énumérer et éclaircir ni du fait que la qualité du bouquin soit réduite. Cette note ne tien compte que des récits publiés au sein de l'ouvrage.