Les Charles poursuivent leur dénonciation de la colonisation du Congo par le Roi Léopold et les exactions perpétrés pour rentabiliser cet investissement. Le dessin d’aquarelle et de lavis répond à la violence des faits et du propos par la douceur des lignes, les couleurs atténuées, même pour des paysages de forêts tropicales que l’on devine plus flamboyant et éclatants. Le dessinateur a bien compris et intégré l’univers et les codes graphiques des Charles et la rêverie qu’ils communiquent en faisant s’entrecroiser les destins qui traversent la lourde trame de fond historique. C’est un récit grinçant sur le rôle des colonisateurs, armée, industriels et missionnaires, qui déconsidèrent les autochtones noirs et ne voient ce fabuleux pays que comme un eldorado à piller, quels que soient les moyens employés. On suit en parallèle les rares personnes qui veulent dénoncer et transformer la manière d’envisager le Congo, ses populations et son exploitation. Un beau récit humain mêlant authenticité et romantisme.