Quand les comics font de la franco belge

Cain Annun est un monde (de dark fantasy) qui renferme bien des légendes. Parmi elles, une narre les fresques d’un groupe de héros qui ont réussi à vaincre la pestefleur, un fléau divin qui transformait toute vie sur son passage en mort.

30ans plus tard, Tyr, celui qui a vaincu le dieu, est désormais roi. Mais, lors de festivités, ce dernier se révèle être infecté par le fléau qui se réveille à nouveau relançant le massacre passé. Mais que s’est il passé avec ce groupe de héros ? Qui est ce dieu ? Et comment ce monde va-t-il à nouveau vaincre cette menace ? C’est ce que Phillip Kennedy Johnson et Riccardo Federici nous narrent dans cette nouvelle série : “Le dernier des dieux”.

DC lance des projets pour le moins originaux derrière la collection DC Black label. Pour faire simple, c’est carrément une œuvre de dark fantasy type franco belge qui est proposée ici. Pas de lien avec l’univers de super héros, juste une bonne série de fantasy de qualité.

Car “Le dernier des dieux” est une très bonne surprise qui repose principalement sur 2 éléments. Tout d’abord, l’univers imaginé par Phillip Kennedy Johnson s’avère être très original. Ici point d’orc ou elfe ou autres races vues et revues, quasiment que des nouveautés rendant passionnante la découverte de ce monde, bien étayé par les textes qui accompagnent ce volume.

L’intrigue aussi est prenante entre la fuite face à une menace apocalyptique dont sa nature reste floue et la découverte de la fameuse aventure 30ans plus tôt, rend le projet excitant, à mi chemin entre un “Übel Blatt” et Conan où le récit semble nous réserver plusieurs surprises. Mais l’album se révèle trop court et nous propose tout juste une introduction ici : frustrant.

Cela dit, cet univers dark fantaisiste s’est trouvé son dessinateur avec l’artiste peintre Riccardo Federici qui amène un ton résolument épique et grandiloquent. Dans la veine d’un Esad Ribic mais avec un trait plus précis et réaliste, on prend clairement une grande claque dans la tronche à chaque page. C’est juste sublime et le format permet d’apprécier au mieux ses planches.

J’en avais parlé dans une vidéo de K.F.Comics, les éditeurs comics français attaquent dorénavant le marché de la franco belge. Cette série initie donc ce nouveau format (type FB évidemment) qui s’avère être de bonne facture. Notons également qu’Urban abandonne son traditionnel dos noir pour un vert qui semble être destiné à cette série : une vraie ouverture en somme.

Le prix et le format restent intéressants mais il aurait été de bon ton de rassembler les différents textes et bonus entre les chapitres et les proposer en fin de volume tant ces derniers cassent complètement le rythme de lecture. Espérons que cela soit corrigé au prochain volume.