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Critique de Choubi

par Pois0n le sam. 11 juin 2022 Staff

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Entre gloom et bonne humeur

Recueil de quatre histoires courtes, « Choubi » doit son nom à la première d'entre elles. Autant le dire tout net, il s'agit définitivement de la pire entrée en matière possible puisque de l'histoire en question, on ne comprend RIEN. Mais alors, rien de rien. Le largage est total. Il faut arriver à la fin pour piger, et éventuellement relire le truc « en sachant », mais ça ne rend pas la narration plus digeste pour autant. Même la scène de sexe (la seule du livre) n'est pas terrible. Bref, un beau foirage, qui peut faire peur pour la suite.

Et pourtant. Comme il serait dommage de s'arrêter là !

La seconde histoire, « Rosaire », montre l'évolution, sur une dizaine d'années, de la relation entre deux copains d'enfance, l'un fils de prêtre, l'autre issu d'un milieu nettement moins favorisé. La suite, vous la devinez, décrochage scolaire, éloignement... Avec la religion en toile de fond, et un attachement mutuel plus suggéré que montré, « Rosaire » surprend par son ambiance douce-amère mais redoutablement efficace.

Ambiance que l'on retrouve dans « Atelier », où cette fois-ci, c'est le thème de l'art et le deuil qui rapprochent deux personnages qu'à priori tout oppose. A priori... Une histoire où la romance est encore plus discrète que la précédente ; néanmoins, ça ne veut pas dire que l'évolution des personnages, en particulier du héros et narrateur, est mal faite. c'est même tout l'inverse !

Reste « The day was not fine », qui occupe à elle seule un peu moins de la moitié du livre. Chassé croisé entre Toeda, qui découvre et apprivoise son homosexualité avec beaucoup de naturel, et Sasuke, roi du jeu de cache-cache, sur lequel il a flashé. Oui, vous avez bien lu. Et ici, le cache-cache, c'est du sérieux. Tout y est : le développement des personnages (y compris secondaires), le cadre scolaire, l'ambiance sportive (parce qu'il y a aussi du skate !), le suspense, l'atmosphère un peu loufoque est résolument feel-good. Elle est mignonne et donne le sourire, cette histoire !

Qui eût cru, à la lecture de « Choubi » l'histoire courte, que le point fort d'Hajime Tojitsuki est la narration ? Clairement pas moi, en tout cas, mais histoire après histoire, le constat est là : chacune est meilleure et plus complexe que la précédente !

Visuellement, c'est tout de même sympa. Les protagonistes mélancoliques ne sont pas les plus expressifs, mais dans « The day was not fine », on découvre des émotions et un dynamisme incroyable dans le trait !

Au final, « Choubi » (le recueil) est une énorme bonne surprise. D'accord, la première histoire est confuse et, soyons francs, carrément mauvaise. Mais les trois autres ? Très bonnes, voire même excellentes !

En bref

Si l'entrée en matière n'est pas très engageante, les trois histoires suivantes, et en particulier la dernière, sont de vrais bijoux. Un recueil qui mérite d'être (re)découvert!

8
Positif

« The day was not fine »

Un trait étonnamment dynamique par moments

Les feels

Negatif

La première histoire est vraiment trop confuse

Il faut aimer les histoires mélancoliques

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