Un thriller sur des pratiques obscures de la guerre froide
Le Cri dont parle le titre est celui, insupportable, du patient 488 (on ne connaît pas son identité mais ce numéro a été gravé sur son front). Il vit depuis de nombreuses années dans un hôpital psychiatrique près d’Oslo. Le Cri, son cri, est celui de l’effroi, répété chaque soir, jusqu’au soir de trop où il meurt littéralement de peur.
L’enquête est confiée à une inspectrice de choc au CV impressionnant : Sarah Geringën. La police a été prévenue, semble-t-il, par erreur, mais il y a trop d’incohérences pour un suicide. Et puis, très vite, trop de mystères. L’enquête va nous faire voyager de la Suède à Paris et se poursuivre dans une petite île au milieu de l'Atlantique. Sur fond de guerre froide, elle va parler d’expériences scientifiques (ou pseudo-scientifiques de l’extrême) pour lever le mystère ultime de l’existence : qu’y a t-il après la mort ?
Le rythme est enlevé. Une fois les premiers éléments découverts, tout s’enchaîne à une cadence effrénée et on va de surprises en rebondissements. Une alliance improbable se crée entre l’inspectrice et le frère d’une victime collatérale et il sera le partenaire idéal de cette enquête (intelligent, beau, intègre seul bémol : il n’est pas vraiment taillé pour le panier de crabes qui l’attend).
Les dessins participent à l’ambiance glauque : les contours (à l’aquarelle?) sont flous, les couleurs sont froides et seule la chevelure rousse de l’héroïne apporte un peu de chaleur à cette histoire sombre. Ils sont très réussis, vraiment travaillés dans le détail : c’est l’un des point fort de l’ouvrage.
Je n’ai pas lu le roman qui a servi de base à cette BD donc je ne peux pas parler de l’adaptation mais je n’ai pas été vraiment emballée par cette lecture. Je trouve que les événements s’enchaînent trop vite, les victoires -en combats notamment ou en bonnes nouvelles (vive l’ouverture des coffres!)- et les découvertes sont trop faciles, trop rapides. Peut-être que le format one shot était mal calibré ? Et le propos est vraiment glauque (même si des faits réels ont inspiré l’écriture du roman) : les bourreaux le sont bien sûr mais les victimes peuvent le devenir aussi et il faut toujours se méfier des gens qui ont l’air de ne pas y toucher.
Une belle BD très sombre avec un bon rythme sur des recherches pseudo-scientifiques sur la vie après la mort, une enquêtrice de choc et de charme : il y a les ingrédients pour plaire aux amateurs de thrillers. Malheureusement, pour ma part, je n’ai pas franchement accroché.
En bref
Une belle BD très sombre avec un bon rythme sur des recherches pseudo-scientifiques sur la vie après la mort, une enquêtrice de choc et de charme : il y a les ingrédients pour plaire aux amateurs de thrillers. Malheureusement, pour ma part, je n’ai pas franchement accroché.
Positif
dessins
rythme
Negatif
enchaînements trop faciles
trop sombre
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