L’histoire de la fée bleue de Pinocchio

Giovannina est la fille du jardinier de la famille Lorenzini. Un jour, alors qu’elle se cache après avoir fait une bêtise, elle rencontre Carlo, le frère écrivain du propriétaire des lieux. C’est le tout début d’une très belle amitié improbable qui donnera naissance à la fée bleue de Pinocchio. Ils n’ont pas du tout le même âge, pas la même condition sociale, pas la même éducation, et pourtant, ils se comprennent et se font vivre des aventures qui marquent une vie.

Cette histoire est presque un conte de fée : c’est l’histoire (réelle et romancée) de la petite fille qui inspira la fée bleue à Colodii, l’auteur de Pinocchio. Chez la grand-mère de mon amie d’enfance, il y avait un petit tableau où était noté « L’amitié est un fil doré qui ne se brise qu’à la mort », c’était kitsch, mais ça reste bien en tête puisque je m’en souviens toujours et La fille aux cheveux turquoise m’a fait penser à cela : non, l’amitié va bien au-delà de la mort.

Les dessins sont à la hauteur des attentes, dans de jolies teintes pastels, ils restituent avec douceur le temps qui passe, l’amour filial, cette amitié qui vient transcender la mort pour apaiser les vivants. On se laisse charmer par cette petite fille aux grands yeux qui vient faire revivre la petite sœur disparue, par cette mère débordée et cette grand-mère fantasque.

Attention, cet ouvrage est une pépite, un petit bijou d’humanité : c’est beau, c’est tendre, c’est triste, c’est drôle. Il a eu un très gros succès en Italie et je lui souhaite le même ici, en France. On rit des arrangements de la presse avec la vérité et des arrangements de la vie avec la mort. On pleure aussi (comme une madeleine pour ma part) mais ça fait tellement de bien. Un bel hommage aux petites filles et aux grands-mères qui ne s’en laissent pas conter. Bravo à Elena Triolo : c’est magnifique !