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Critique de Le 3e Gédéon #3

par Niwo le lun. 17 sept. 2018 Staff

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Le message est clair. Georges contre Gédéon, un combat indirect mais bien réel. On le sentait venir, puisque ces deux-là ont une manière de procéder totalement différente, mais cette fois c'est avéré. Qui l'emportera ? La force ou la parole ? Le récit était déjà très complet, mais là d'autant plus. Et malgré ça, nous ne sommes pas perdus.

Le scénario sur plusieurs plans

Une fois de plus, l'auteur nous pond un tome riche en contenu, où les différents personnages ont tous un but différent qui évolue avec le reste de l'histoire. On pourrait penser que mettre autant d'aspects du scénario en avant dans un seul tome pourrait rendre la lecture complexe, mais pas du tout. Au contraire, le fait que ces différents éléments soient liés d'une manière ou d'une autre, nous donne d'autant plus envie d'en découvrir davantage. Pour le moment, on voit surtout Gédéon évoluer pacifiquement, Georges par la force ainsi que toute la royauté (reine ; roi ; comte d'Artois) tentant de faire évoluer les choses.

Mais là où ce tome devient intéressant, c'est du point de vue du peuple. C'est sûrement ce qui évolue le plus, puisqu'ils commencent à éprouver une haine profonde pour la famille royale. Sauf qu'il y a un fossé entre ce qui se dit parmi les citoyens et la réalité. Comme dans le monde actuel et comme, je pense, ça a toujours été, il suffit que certaines personnes lancent des rumeurs pour qu'elles se propagent à une vitesse folle. C'est assez triste en soi car les gens n'ont pas besoin de preuves pour croire quelque chose, même si ça les incite à éprouver de la colère pour autrui.

En plus de ça, ça rajoute énormément de tension à Gédéon et la famille royale. Il fallait déjà se méfier de Georges et ses plans, mais maintenant tout le monde semble bien décidé à abattre toute la royauté, comme s'ils ne méritaient pas leur poste alors qu'ils font tout pour être proche du peuple et éviter un maximum les inégalités.

Gédéon, de la conviction à la détresse

Le personnage de Gédéon évolue énormément dans ce tome. Déjà parce qu'il passe par différents états, mais aussi parce qu'il va être confronté à des choses qu'il n'aurait pas soupçonnées. Au début du tome, il parvient enfin à devenir député et espère convaincre Georges que ses convictions sont les bonnes. Il ne se doute pas encore de ce qui l'attend, ce que Georges a prévu de faire. Gédéon s'attire les faveurs du roi, obtient sa confiance et son soutien. Le peuple l'apprécie et semble avoir confiance en lui. Le seul problème, c'est Georges qui semble bien décidé à faire couler le sang pour obtenir ce qu'il veut. Et étant donné que la fille de Gédéon est avec lui, c'est assez tendu.

Et quand il revoit enfin sa progéniture, celle-ci fait le choix de rester avec Georges, pour devenir une femme capable de lever la tête haute en compagnie de son père. Cependant, sachant que Solange est sa principale motivation, Gédéon va sûrement sombrer dès le prochain tome, ou alors au contraire, il va tout faire pour atteindre son but, et lui montrer qui il est réellement. Ce qui est sûr, c'est que la relation Georges/Gédéon est désormais brisée. On le sentait arriver, Gédéon était de moins en moins patient mais c'est désormais inéluctable.

Georges, manipulateur exemplaire

Georges est sûrement le personnage le plus mystérieux de la série. Il le prouve une fois de plus dans ce tome, car même si on connaît son but et sa façon de faire, il est impossible de prévoir ses déplacements à l'avance, ce qui le rend potentiellement dangereux. En plus de ça, même s'il est censé renverser les classes sociales, il semble avoir une toute autre préoccupation en tête, celle de vivre la vie que Gédéon lui a volé, le fait d'avoir une fille, de vivre simplement. Personnellement, je le trouve d'autant plus instable et je me demande vraiment s'il sera capable de tenir le coup jusqu'au bout. Quand on prend des décisions d'une telle ampleur, on ne peut pas se permettre de penser à tout autre chose et de faire passer ceci au-dessus du reste.

De plus, je trouve Georges complètement exécrable. Au début, je ne savais pas si je devais l'apprécier ou non car on ne savait rien de lui, mais désormais, je le trouve vraiment égoïste et puéril. Il ne fait preuve d'aucune sagesse et ne veut même pas remettre son point de vue en question une seule seconde, et peu importe qui y reste. Du coup, même s'il fait un antagoniste très pertinent, il n'en donne pas moins mal à la tête.

Mais c'est aussi sa présence qui provoque l'ambiance pesante constante. On ne peut faire confiance à personne, il reste toujours des possibilités que certains personnages soient infiltrés pour faire du mal à la famille royale, comme nous le prouve la fin de ce tome... De nombreuses tensions et bon nombre de rebondissements m'attendent au tome suivant !

En bref

Scénaristiquement toujours aussi bon, Le 3e Gédéon nous propose une fois de plus un tome où la pression est palpable et les enjeux multiples. Le rythme est toujours aussi rapide, et pourtant le fléchit pas. Du contenu, il y en a, ainsi que de nombreuses possibilités. En plus d'avoir l'univers, Le 3e Gédéon a la chance d'avoir un auteur qui maîtrise ce qu'il fait, et qui arrive à tout gérer en même temps.

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