TUMATXA : L'EMISSION ! - EPISODE 24 : Conversations entre un auto-stoppeur, un chien noir et Katie

 

C’est le retour de « Tumatxa! », exceptionnellement un brin en avance cette semaine, pour cause de 1er mai… Joie dans vos coeurs, et le mien aussi, bien sûr. Formule tout ce qu’il y a de plus classique, ce qui n’exclut pas qu’on tient là un sacré programme, si vous voulez mon avis tout subjectif.

Cinéma (reprise), BD (double dose), littérature : tel est le menu cette semaine.

Pour le cinéma, à la faveur de sa ressortie en salles il y a peu et de son édition Blu-Ray 4K tout aussi récente, on a le plaisir de revenir sur cet excellent film-culte (authentiquement culte, pour une fois) qu’est le nerveux « Hitcher » (1986) de Robert Harmon. Rutger Hauer y joue le rôle d’un boogeyman auto-stoppeur délicieusement ambigu et sacrément dangereux, le bien-nommé John Ryder. Comme dans la chanson des Doors (qui a inspiré le scénario d’Eric Red), il y a bel et bien un « killer on the road »… Si Robert Harmon n’a pas confirmé par la suite, il signait là un premier long sacrément impressionnant, sublime sur le plan visuel, bien frontal et pourtant bien plus subtil qu’il n’y paraît.

Pour la BD, double dose cette semaine de travaux du grand Dave McKean, avec « Prompt - Conversations avec un intelligence artificielle » et « Black Dog - les rêves de Paul Nash ». Dans le premier, tout fraîchement sorti, McKean s’interroge sur l’avènement des IA dans l’uinvers des arts graphiques et médite sur son impact, tout en expérimentant avec ces outils. Si le résultat est par essence inégal voire boiteux, les réflexions de McKean sur le sujet sont passionnantes. Dans le second, qui remonte un peu, McKean met en images la vie du peintre anglais Paul Nash, vétéran de la Grande Guerre, sous formes de fragments oniriques et en profite pour livrer 5 ans à l’avance la plus belle des réfutations aux technophiles zélés promoteurs des images générées par Midjourney et autres…

Pour la littérature, c’est un plaisir que de se pencher sur la troisième entrée dans la collection « La Bibliothèque Michael McDowell » chez Monsieur Toussaint l’Ouverture. Après les fabuleux « Blackwater » et « Les Aiguilles d’or », voici donc venir l’implacable « Katie », que McDowell signait initialement en 1982. Plus brutal et cruel encore que les deux entrées précédentes, teinté d’horreur et de surnaturel, ce roman est aussi une irrésistible mise en boîte du roman familialiste feuilletonnant tendance fin XIXè siècle, et de ses élans mélodramatiques, ici pastichés et copieusement arrosés de gerbes de sang. Encore un panard de lecture absolu, la chose se dévorant à la vitesse de l’éclaire malgré ses 450 pages !!

Le tout est amoureusement garni de bonne zique, comme d’hab’ : on célèbre cette année les 40 ans de « Don’t Break The Oath » de Mercyful Fate et vous n’en saviez rien, on écoute pour la peine le morceau de clôture « Come To The Sabbath » ; l’excellent projet électro-pop bizarre de Dylan Neal, Thief, revient avec « Bleed, Memory », dont est extrait l’excellent « Dulcinea » ; on s’envoie une bonne rasade de death-metal technique mais puissamment accrocheur avec « Reciprocal Abandonment », de Replicant, et ça sort de leur troisième album « Infinite Mortality » ; enfin, et c’est toujours un petit événement aux allures de fête, les Melvins sortent un nouvel album, l’excellent « Tarentula Heart », dont est issu l’épique et étonnant « Pain Equals Funny » !!!

« North, South, East and West
And so we clean the air
High priestess invoking the Devil
Infernal Names are spoken »

EPISODE 24 !!! 

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