Retour vers le passé II : Comics & Petit écran - N°4 : L'OMBRE QUI MARCHE !

Après Mandrake le Magicien (voir la seconde entrée de cette rubrique), intéressons-nous à l'autre création majeure de Lee Falk, Le Fantôme du Bengale. Le justicier vêtu d'une combinaison violette opère depuis la jungle du Bengala, où il est appelé L'Ombre qui Marche. Il est également connu sous l'appellation "L'Homme qui ne peut pas mourir", ce qui entretient sa légende depuis des générations (alors que le titre de Fantôme et les responsabilités qui vont avec passent de père en fils depuis le 16ème Siècle).

Au cinéma, le comic-strip a été adapté à deux reprises. En 1943, comme la grande majorité des strips de presse de l'époque, The Phantom a pris la forme d'un serial, ces feuilletons ciné le plus souvent composés de 12 à 15 épisodes qui étaient projetés en avant-scéance dans les cinémas américains. Tom Tyler, prolifique cow-boy du grand écran, y interprétait le rôle-titre après avoir personnifié le super-héros Captain Marvel (Shazam !) dans un autre serial deux ans auparavant. The Phantom serait paraît-il l'un des meilleurs serials du genre, mais pour ma part, je ne l'ai pas vu, contrairement à The Adventures of Captain Marvel

Après les piratages turcs d'usage, il aura fallu attendre 1996 pour que l'Ombre qui Marche soit la star de son premier (et pour l'instant seul) long métrage, Le Fantôme du Bengale de Simon Wincer avec Billy Zane (après que Bruce Campbell fut un temps envisagé...et même si j'aime bien Zane, j'aurai adoré voir Campbell en justicier masqué), un film d'aventures bondissant dont la sortie se solda par un échec au box-office. 



Comme Mandrake, Le Fantôme a surtout connu ses exploits télévisuels les plus renommés dans le domaine de l'animation. Avec Flash Gordon et Lothar, le Fantôme et Mandrake ont formé une alliance afin de contrer les plans de conquête de Ming l'Impitoyable. Créé par des piliers des éditions Marvel, Gerry Conway, Ross Andru et John Romita Sr, le dessin animé Les Défenseurs de la Terre compte 65 épisodes et a été diffusé en France à la fin des années 80 sur la défunte Cinq.

En 1994 fut diffusée la série d'animation franco-américaine Phantom 2040, qui, comme son titre l'indique, a mis en scène les aventures du 24ème Fantôme dans un environnement futuriste. Deux saisons ont été produites, pour un total de 35 épisodes. 

Au rayon série télévisée, le personnage n'a pas vraiment été bien loti. En 2008, les scénaristes Daniel et Charles Knauf (notamment connus pour leur travail sur le comic-book Iron Man) ont développé une mini-série en 4 épisodes à la réputation peu flatteuse, centrée sur une version moderne du héros, avec un costume repensé pour l'occasion. 

Et pour compléter ce tour d'horizon des adaptations du Phantom, il y a eu aussi un projet de série télé avortée en 1961.



Quand on pense comics à la télévision dans les années 50/60, ces deux séries mythiques que sont Les Aventures de Superman avec George Reeves et Batman avec Adam West et Burt Ward viennent tout de suite à l'esprit. Pour surfer sur ces deux succès, de nombreux producteurs développèrent des projets autour de personnages de bandes dessinées : Wonder Woman, Dick Tracy, The Phantom, Mandrake, The Shadow, Archie, Superboy. Des pilotes ou autres tests furent tournés...et aucune série ne fut commandée. 



La vision de ce pilote à tout petit budget suffit à comprendre pourquoi cette (très) potentielle série produite par Adrian Weiss (principalement connu pour le croquignolet nanar La Fiancée de la Jungle écrit par Ed Wood) fut rapidement reléguée aux oubliettes. L'histoire est insipide et ne tient pas compte de la mythologie du du strip de presse. Accompagné de son fidèle loup Devil, le Fantôme est chargé d'infiltrer une colonie pénitentière nichée dans la jungle et d'enquêter sur des rumeurs de tortures perpétrées par la tyrannique directrice.

Le rôle du Fantôme a été confié à Roger Creed, cascadeur expériménté et acteur exécrable. Même son loup joue mieux que lui et on doit d'ailleurs la meilleure scène de ces 20 minutes à ce brave animal.
Les méchants sont interprétés par de vieilles gloires hollywoodiennes, ici en mode "je prends mon chèque et je me tire" : Paulette Goddard (Les Temps ModernesLe Dictateur) est la directrice de prison corrompue et Lon Chaney Jr, le Loup-Garou de la Universal, campe son répugnant homme de main. 
On retrouve aussi le gigantesque Richard Kiel (Jaws dans la saga James Bond) dans l'une de ses premières apparitions à l'écran qui met bien en valeur son imposante stature...bon, il est mauvais comme un cochon comme souvent, mais ce n'est pas vraiment ce qu'on lui demandait.

Avec un tel matériel à disposition, les auteurs livrent un résultat d'une grande platitude et qui manque singulèrement d'action et de dépaysement...loin du divertissement offert par les différentes déclinaisons de la bande dessinée depuis les années 30 !

Lord of the jungle, the hero who stalks!
The beasts call him brother, the ghost who walks!
Phantom!

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