Interview : Paul Azaceta

Grâce aux éditions Delcourt, nous avons pu rencontrer le dessinateur de la série Outcast dont nous vous partageons ce long entretien passionnant.

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CS : Bonjour Paul Azaceta, pouvez-vous vous présenter pour le site Comics-Sanctuary ?

PA : Je suis Paul Azaceta, je travaille sur Outcast en ce moment en tant que dessinateur et co-créateur avec Robert Kirkman.

C’est ce que je fais, je suis un artiste de comics.

 

CS : Outcast est la première nouvelle série d’horreur de Robert Kirkman depuis le succès de Walking Dead, pouvez-vous nous décrire comment vous avez été impliqué dans le projet ?

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PA : En fait, Robert Kirkman et moi nous nous connaissions depuis des années. Nous avons les mêmes amis, travaillons dans les mêmes cercles de connaissances. Le monde des comics américains n’est pas très grand. Donc nous nous connaissions et nous sommes devenus amis avec le temps.

On avait cette idée derrière la tête de collaborer ensemble un de ces jours. Il est scénariste et je suis dessinateur, ça a du sens. Lorsqu’on en a parlé, ma carrière allait dans une direction et lui avait Walking Dead qui est devenu un énorme succès mais on savait que ça allait arriver.  

Il a eu l’idée d’Outcast et cherchait un artiste qui maitrise le style sombre et l’utilisation des ombres : il a pensé à moi et m’a contacté. Ca a été très simple car il me connait, et il m’a dit qu’il avait un projet à long terme, un “ongoing”. J’étais intéressé car c’était le bon moment. Je ne faisais que de petits projets jusque là, 2- 3 numéros par là, vous voyez ? Je voulais vraiment m’asseoir et faire une série sur une longue période.

Il m’a contacté juste après pour m’expliquer la série. J’ai trouvé ça parfait. Il m’a rappelé au téléphone et il m’en a dit plus sur l’histoire d’Outcast ; une histoire d’horreur, ce que j’aime. A chaque fois qu’il m’en disait plus sur l’histoire, j’avais une image en tête, ce qui est une bonne chose !

Je lui ai donc dit “c’est génial, faisons-le”. Ce n’était pas encore une grande histoire à ce moment, rien de trop éxitant mais nous nous connaissions depuis des années donc c’était [un processus] très simple.

Je cherchais un projet sur le long terme, lui un artiste. C’était le bon moment pour nous deux.



CS : Outcast est marquant par sa particularité de développer en parallèle une série TV et un comic-book, êtes-vous, d’une part, influencé par la production de la série TV et êtes-vous impliqué dans le développement de cette dernière ?

PA : C’est vrai qu’on entend que la série télévisée et le comic-book sont dévellopés en parallèle mais en réalité j’ai commencé à travailler sur Outcast avant que la série ne devienne officielle. Ils se sont surtout inspirés de notre travail plutôt que l’inverse, ce qui est agréable car j’ai une liberté totale. Je pouvais faire ce que je voulais et eux pouvaient l’adapter s’ils le souhaitaient.

L’influence se fait seulement dans ce sens. Nous essayons de faire en sorte que le comic-book suive sa propre voie tout comme la série TV qui a ses propres codes. Nous avons globalement la même série mais je pense qu’il y aura des petites différences par-ci par-là. Mais vous savez ce qu’est la télevision, ce qu’est un comic-book, chacun veut faire de son mieux. Donc il n’y a pas d’interférence dans ce sens, ni de pression.

R. Kirkman connait cette situation, il est à Hollywood, fait toutes ces choses folles, c’est Monsieur Robert Kirkman [rire]. Donc il gère la série TV et [le comic-book]. Je ne m’occupe pas vraiment de cette partie même s’il m’informe sur le déroulement. J’ai visité les lieux [de tournage], j’ai discuté avec les acteurs, etc. J’entends par là que je suis impliqué mais les décisions reviennent à [Robert Kirkman], à sa société, à la FOX ou aux autres productions. Chacun son rôle.

Mais en discutant avec eux, [j’ai appris qu’ils] étaient très influencés par le comic, ce qui est vraiment plaisant. D’ailleurs, certains réalisateurs ont la bande-dessinée sur le tournage pour avoir des références visuelles : ils peuvent voir comment est représentée une scène dans le comic, voir comment j’ai fait ça ou autre chose. Donc ma contribution à la série télévisée est de faire le comic qui sera en quelque sorte le premier visuel pour la série.

[La production] ne reprend pas forcément religieusement ce qui est dans la bande dessinée mais toutes les réponses qu’ils cherchent concernant les lieux ou l’ambiance se trouvent dans le comic-book.

Mon influence se situe à ce niveau, si ça fait sens.


CS : Une idée brillante dans Outcast, c’est l’utilisation de petites images pour faire des transitions mais aussi toute cette tension instaurée à travers les visuels, Comment vous sont venues ces idées ?

PA : C’est de moi. Tout ce qui se trouve dans le comic vient du comic. Comme je l’ai dit, on est pas influencé par l’adaptation télévisée. Il n’y a aucune pression, aucune peur de faire différement parce que ça risque de poser problème. Nous faisons de notre mieux avec le comic en espérant qu’ils l’adaptent ensuite ou qu’ils fassent ce qu’ils veulent.

La chose qu’il faut savoir c’est qu’ils peuvent faire des choses avec l’adaptation télévisée que nous ne pouvons pas faire avec le comic et inversement. C’est deux médias différents. Ils ne donnent pas le même résultat. Ils peuvent s’inspirer autant qu’ils veulent du comic, il y aura toujours des choses qui diffèrent. Par exemple : la musique dans la série. Voici quelque chose qu’on ne peut pas faire [dans le comic]. Ou même les démons. Les miens sont des dessins figés mais eux doivent penser aux effets spéciaux et tout le reste. Ils s’inspirent de ce que je dessine et peuvent ensuite vraiment se lâcher avec.

En ce qui concerne les micro-cases, c’était une idée de Robert Kirkman en vérité. Avant que nous commençions à travailler sur le comic - ou avant que je ne commence à illustrer les planches en tout cas - Il m’a dit qu’il avait cette idée. Nous pensions tous les deux que ce qu’il manquait au comic-books horrifiques d’aujourd’hui, c’était une bonne atmosphère. C’est un élèment essentiel dans les comics et dans les livres alors que dans une série télévisée [...] ou dans un film, la technique, le son et tout le reste permettent de retranscrire l’atmosphère plus facilement. C’est moins évident dans un comic.

© Editions Delcourt

[Kirkman] m’a donc dit  qu’il voulait quelque chose qui ajoute de l’atmosphère mais d’une manière qui n’interrompe pas la fluidité du récit. Vous comprennez ? Sans avoir à en faire une centaine de pages supplémentaires pour chaque numéro. Donc, son idée était d’ajouter ces micro-cases comme des petits moments, des petits détails de fond comme un surplus d’histoire.

On en a parlé, puis on s’est mis d’accord sur les premiers essais jusqu’à ce que je comprenne où il voulait en venir. Maintenant je trouve ça très marrant. Il les intégre dans le scénario et parfois je les change sur quelques détails.

Mais c’était principalement son idée. Il sentait que ça ajouterait une touche supplémentaire à la série.


CS : Autre particularité dans Outcast, on est saisi par la tension qui transparait du comic-book, pas par le texte mais par les visuels, comment avez-vous obtenu ce résultat ?

PA : A chaque fois que j’approche l’aspect graphique d’un comic-book, je pense que le plus important c’est de saisir le ton et trouver la perspective de l’histoire. En d’autres mots, Il y a certains personnages qui influent directement sur le récit : c’est leur perspective dans l’histoire, [l’important] est ce qu’il leur arrive.

Donc, j’essaie toujours de filtrer la narration visuelle à travers la sensation des personnages. Kyle est vraiment tendu tout le temps. J’essaie de garder ça en tête lorsque je conçois les plans où il apparait en utilisant sa perspective. J’espère que ça se traduit [à la lecture], comme vous semblez le dire.

Mais toutes ces réfléxions… Quand Kirkman m’a parlé de l’histoire pour la première fois, il m’a dit que c’était de l’horreur et j’adore l’horreur. Il m’a donné l’opportunité de re-plonger dedans. La première chose que j’ai faite, c’était de regarder des films d’horreur, certains que j’avais déjà vu et d’autres non. Je ne faisais que regarder des films d’horreur. C’est probablement pas bon pour l’esprit d’en regarder autant d’affilée d’ailleurs. Chaque jour je regardais un film d’horreur différent.

C’était peut-être pas une bonne idée [rire]. j’aurais dû varier avec des dessin-animés ou quelque chose d’autre.

Mais ça me donnait des idées. J’ai commencé à réfléchir à la raison pour laquelle ces films - particulièrement ceux que j’avais déjà vu - sont effrayants. Pourquoi il font peur ? Pourquoi celui-ci est intense ? Qu’est-ce que le réalisateur essaie de faire ici ? J’ai vraiment essayé de comprendre [le langage] et les raisons. Je n’ai pas rédigé un livre de régles, car je les brise moi-même constamment, mais je voulais me faire une idée précise [des méthodes].

Par exemple, vous pouvez montrer le plan d’une chambre. Ca ne reste qu’une chambre. Mais si vous ajoutez plusieurs autres plans de cette même chambre ou si vous reculez la caméra pour voir l’intégralité de la pièce, ça ajoute de l’intensité. Il y les ombres, vos yeux scrutent dans la pénombre, ce genre de chose.

Ce qui est amusant c’est de savoir ce que tu montres au lecteur. Parfois tu ne lui montres pas assez, parfois c’est trop. Souvent, on lui montre juste ce qu’il faut pour que l’histoire continue mais parfois, tu as envie de lui montrer davantage. Davantage fait que le lecteur commence à chercher aux alentours. “Qu’est-ce qu’il y a derrière cette chaise ?” ou “qu’est-ce que ça fait là ?”. “Pourquoi il a dessiné une lampe là ?” Parce que la lampe signifie qu’il va se passer quelque chose.

© Editions Delcourt

Parfois c’est l’inverse. Un plan serré se concentrant sur le personnage. Tu meurs d’envie de savoir ce qu’il se passe à coté. Tu supplies “recule la caméra, s’il-te-plait”. Ou quand il y a quelque chose derrière eux. Je joue avec les informations que je donne au lecteur.

J’essaie donc d’intellectualiser mon approche. J’espère que ça se voit et c’est quelque chose à quoi je réfléchis beaucoup parce que c’est très important pour moi de faire un comic-book d’horreur qui se lise comme un comic-book d’horreur. Dans le domaine des comics, j’ai cette impression que [les récits d’horreur] sont ratés d’une certaine manière. [Les auteurs] ajoutent des monstres et s’exclament “Oh horreur !”, mais ce n’est pas la même chose. Ce n’est pas la même sensation que vous pouvez avoir devant un film d’horreur ou un autre [média].

J’essaie vraiment d’en retirer l’essence avec [Outcast].


CS : Vous avez travaillé pour Marvel, DC, Dark horse et sur des séries créées par les auteurs, est-ce différent de travailler sur votre propre comics ? vous sentez-vous plus libre ?

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PA : Oui, clairement. Être libre est la meilleure expression pour décrire le fonctionnement des oeuvres “creator owned”.

J’ai vraiment apprécié mon expérience de jouer avec les personnages de Marvel, DC et Dark Horse via BPRD (je suis un grand fan de Hellboy des comics et du film quand j’étais jeune). cette expérience a une vraie place dans mon coeur. Travailler avec eux fut très amusant. J’ai pu travailler avec Spider-man vous voyez ! Mais derrière tout ça, il y a des règles. Ce n’est pas vos personnages, vous passez derrière des milliers de personnes, vous ne pouvez pas trop jouer avec, comme dessiner spider-man de la manière que vous voulez avec le costume. C’est amusant mais, tout comme le scénariste qui a autant de restriction, vous ne pouvez pas faire tout contrairement aux “creator owned”. Comme vous dites, c’est la liberté.

Sur [Outcast], aussi longtemps que Robert Kirkman a des idées, il n’a pas à réfléchir si ça a déjà été fait ou dessiné. On doit tout créer comme les looks des personnages, l’environnement ou l’univers, l’ambiance, de nouveaux personnages principaux ou secondaires. On peut faire en sorte qu’il y a de la nouveauté à chaque sortie de comic-book. On doit partir de zéro, c’est plus de travail mais c’est aussi la liberté de créer sans chemin directeur. C’est quelque chose que j’aime beaucoup. Cela signifie beaucoup pour moi de créer des [oeuvres].

Beaucoup d’auteurs ont fait des travaux chez Marvel/DC et se sont rendus compte de tout le plaisir et la liberté de partir et travailler sur ses propres comics. Pour moi, ça a été une grande satisfaction car quand vous créez à partir de zéro, vous mettez votre vision et les lecteurs adorent les relever et nous disent “oh, j’adore quand vous avez fait ça” vous voyez ? J’ai plus de satisfaction car quand [les lecteurs] aiment Spider-man, ils apprécient mon travail dessus car ils aiment le personnage depuis qu’ils sont enfants, dans ce cas, ce qui est plaisant c’est que je n’ai pas foiré ! (rire) Mais [dans le creator owned], ce sont des idées qui viennent de notre tête et quand [les lecteurs] nous disent “oooh c’est incroyable!” c’est d’autant plus gratifiant.

Donc c’est très important pour moi et ma carrière de faire de créer ma propre oeuvre.


CS : êtes-vous dédié à Outcast aujourd’hui ?

PA : Oui, aujourd’hui je ne travaille que sur Outcast.


CS : Combien de temps pensez-vous travailler sur la série ? Pensez-vous que la série sera éternelle un peu comme Charlie Adlard sur Walking Dead ?

PA : Outcast est légèrement différente car la série a une fin.

Ce n’est pas comme Walking Dead qui peut continuer sans fin, enfin j’espère. Mais Charlie et Ryan Ottley - qui travaille aussi avec Robert Kirkman depuis longtemps sur Invincible - ont réalisé plus de 100 numéros sur leur série. Je n’arrive pas à l’imaginer. Je dois être à 16-17 et pour moi, c’est déjà beaucoup alors que ce n’est même pas la moitié ! On se fait souvent des blagues sur le fait que Charlie Adlard va bientôt atteindre les 150 numéros et je pense que c’est peut être plus d’épisodes que toute ma carrière ! Juste avec Walking Dead ! (rire)

C’est génial mais complètement fou quand on y pense.

 

Charlie Adlard & Ryan Ottley, les dessinateurs respectifs de Walking Dead et Invincible


Mais Outcast a bien une fin, j’ai encore du travail pour quelques années. Ca ne va pas se finir bientôt mais il y a bien une. Donc ça ne sera pas éternel ! (rire) Mais je serai là jusque la fin et c’est mon souhait de faire chaque page de chaque numéro.

C’est important pour moi de travailler car avant, j’ai fait beaucoup de petits travaux et je cherchais un projet à long terme et c’est tout aussi important à mes yeux de tout faire moi-même. J’ai envie d’avoir tous ces volumes avec mes illustrations et que ça soit mes propres créations.


CS : Comme vous avez dit précédemment, les auteurs partent de Marvel/DC pour faire leur propre série,  pensez-vous tout de même retourner travailler chez les big 2 ? Ou vous préférez rester sur du “creator owned” ?

PA : Maintenant que les personnes ont réalisé qu’ils peuvent faire des allers-retours. Ils peuvent faire leurs propres séries, puis faire du Marvel/DC ou autres grosse société. De nos jours, on peut beaucoup le faire et je pense qu’il y a une sorte de réapparition des oeuvres appartenant aux auteurs aux Etats-Unis. Les lecteurs s’y intéressent et beaucoup les suivent. Je pense qu’ils suivent les créateurs qu’ils ont découvert sur les personnages qu’ils connaissaient comme les X-men ou Batman. Puis lorsque ces auteurs créent définitivement leurs oeuvres, les lecteurs les suivent.


CS : C’est exactement ce qu’on pense ! (Cf. Les GGcomics #2)

PA : Oui, c’est la voie pour trouver plus de succès avec les “creator owned” et leur donner une meilleure durée de vie. Parfois, des auteurs doivent faire plusieurs séries avant de trouver son public chez Image comics alors ils font des comics chez Marvel/DC. Donc c’est devenu une situation où les auteurs préfèrent faire des allers-retours entre les deux. Moi personnellement, j’aimerais juste continuer à creer mes propres comics après Outcast. Je veux écrire, dessiner et faire mes propres comics


CS : Vous voulez être scénaristes ?

PA : Je veux que les livres soient totalement de moi, qu’il y ait uniquement mon nom dessus. Je suis très égoïste comme ça ! (rire) Je vais juste effacer le nom de R.Kirkman comme ça.

Non plus sérieusement, c’est juste que j’ai plein d’histoires en tête que j’aimerais raconter.


CS : Quand je vois votre style, je trouve que c’est particulièrement adapté à du polar, serait-ce ce type d’histoire que vous voulez faire ?

© Editions Delcourt

Le futur Sean Phillips ?


PA : J’aimerais m’attaquer à toutes sortes d’histoires. Il y a un Western que j’aimerais raconter mais j’ai aussi d’autres histoires en tête qui vont d’un genre proche d’un “Woody Allen” - une intrigue consacrée aux relations amoureuses avec un peu de comédie -. Bref, des histoires réalistes jusqu’à la science-fiction totale, avec des extra-terrestres et tout le tralala.

J’aime l’art séquentiel sous toutes ses formes. Je veux faire de tout. J’aimerais bien travailler à nouveau pour Marvel et DC Comics, revenir à Daredevil par exemple, mais je souhaiterais le faire en tant qu’auteur complet. Ne pas travailler dessus avec un autre collaborateur mais m’établir comme scénariste ET dessinateur pour faire ma propre version du personnage. Concrétiser ce qu’il y a dans ma tête depuis que je suis gosse et non pas suivre la ligne directrice.

Si je peux faire une carrière et en vivre, j’en serais vraiment très heureux car il y aura plus de satisfaction pour moi au final.


CS : De nos jours, nous voyons de plus en plus de comics sombres. Pensez-vous que les comics sont plus pour un public adulte ?

PA : Effectivement, c’est probablement plus pour adulte de nos jours. Je pense qu’il y a des années, les comics étaient plutôt destinés aux enfants. C’est pourquoi les super-héros sont devenus la référence aux Etats Unis et aussi parce que c’était très coloré et fun avec des personnages qui sautaient de batiment en batiment avec de la bonne grosse action. Ensuite, ces lecteurs ont grandi et leurs gouts ont évolué. Ils ont réalisé qu’ils avaient envie de quelque chose de différent. Je pense que les comics ont évolué avec ce lectorat avec plus de sujets adultes. On le voit dans les comics de super héros où ces derniers meurent : c’est très sérieux. C’est ce qu’on voit en tout cas aux Etats Unis (je ne sais pas vraiment si c’est le cas en France, je ne suis pas familier avec ce lectorat).

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Oui, Outcast n’est pas pour les enfants...


Du coup, je suis très excité car, dans les “creator owned”, les artistes et scénaristes peuvent faire ce qu’ils veulent sans forcément faire un récit héroïque ou traiter de l’identité d’un personnage. Aujourd'hui, en regardant les séries qui sortent, il y a peu de comics typiques. Il y a des histoires de science-fiction, d’horreurs et des idées folles... Les lecteurs sont heureux de voir à quel point ces séries sont incroyables.

On voit une grande diversité en Amérique destinée aux adultes car leurs lecteurs ont grandi avec les comics.

Mais pour moi, ce n’est pas vraiment une question d’adulte ou autre chose. [Les comics] sont justes un autre médium ou outil pour raconter toutes sortes d’histoires pour n’importe quel âge.

Le lectorat a grandi et recherche donc d’autres genres d’histoires.


CS : D’ailleurs vous avez grandi avec les comics, vous êtes-vous inspirés d’autres dessinateurs ou c’est juste votre propre style ?

PA : Non je me suis évidemment inspiré de plusieurs artistes. J’aime les comics et les artistes en général. D’ailleurs quand j’étais petit, je ne lisais que ça et j'essayais de dessiner exactement la même chose.


CS : Mais vous ne lisiez que des comics américains ?

PA : A l’époque oui. Je lis plus de bande-dessinées généralisées aujourd’hui. En fait, je suis surtout les créateurs que j’apprécie comme par exemple l’artiste italien [Attilio] Micheluzzi ou [Sergio] Toppi et Manuele Fior qui est un artiste [résidant] français. C’est un jeune artiste il me semble et je viens juste de découvrir son travail. Il est fantastique.

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Je pense que je suis plus influencé par des artistes européens de nos jours, bien d’avantage que par le mainstream américain. C’est juste plus intéressant pour moi, au niveau de la narration graphique ou du genre d’histoire qu’ils produisent, plus adultes et sérieuses, surtout que je ne cherche pas à lire que des récits de super-héros. (rire)

Mais quand j’étais gamin, c’était essentiellement des comics. C’est tout ce que j’avais. J’ai été très influencé par la bande-dessinée américaine et maintenant, [je suis] plus ouvert.


CS : Quels artistes américains vous ont influencé ?

PA : J’ai grandi dans les années 90, à l’époque de la grande révolution Image Comics. Donc, il y avait Todd MacFarlane, Jim Lee, Rob Liefeld, Erik Larsen...


CS : Même Rob Liefled ?

PA : Pas vraiment mais quand j’étais jeune, je trouvais ça génial. J’étais un gosse vous savez ! C’est facile d’avoir un regard extérieur aujourd’hui les gars, mais à l’époque, dans les années 90, quand il a sorti X-Force et le reste, c’était juste génial. Il a aussi eu une grande influence sur cette période.

Puis j’ai découvert [des créateurs] comme Mike Mignola, John Paul Leon


CS : Michael Lark ?

PA : Non plus. C’est un artiste qui s’est révélé plus tard. Il n’a pas vraiment eu d’influence sur mon travail mais c’est un artiste fantastique, bien entendu. C’est vrai qu’il y a un rendu similaire, avec toutes ses ombres, etc.

Mais plus tôt, j’ai aussi découvert Alex Toth. Son dessin a vraiment ouvert mes yeux sur une autre manière de dessiner, très éloigné de ce que j’ai connu avec les gars d’Image. C’était pas tape-à-l'oeil, “Energetique”, c’était quelque chose de plus réaliste dans les proportions et [l’utilisation] de l'encre ou dans les compositions [de ses planches]. Ca m’a beaucoup influencé et mon style est plus dans cet esprit.

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Mais quand je dessine du Spider-man ou des super héros, vous verrez plutôt du Image, parce que j’ai besoin [de ces caractéristiques] pour le bien du récit.

Reste que sur Outcast, je m’inspire bel et bien d’Alex Toth, Mignola, John Paul Leon et Micheluzzi dont je vous ai parlé précédemment. Il y a aussi [Jorge] Zaffino, un artiste argentin qui m’a marqué. Même s’il est décédé tôt [NB : J.Zaffino est décédé à 43 ans en 2002], son travail sur les corps était incroyable, une de mes influences préférées.


CS : Avec Outcast, vous êtes dorénavant un artiste de stature internationale, qu’en pensez-vous ?

PA : (Rire) Oui, c’est incroyable !


CS : D’ailleurs que pensez-vous de l’édition française ?

PA : Je la trouve magnifique. Aux Etats Unis, on avait fait un tirage spécial pour un hardcover d’Outcast pour lancer les albums souples mais ce n’était pas aussi beau que ce que [Delcourt] a réalisé. Ils ont fait un joli packaging.

Vous savez j’ai fait une autre série, dans le passé, “Grounded” chez Image comics en creator owned avec un ami [qui semble être Mark Sable], on y passait des journées entières dessus et on était très impliqué sur le design de l’album et sur son contenu. Puis il est sorti en France ensuite, et le format était meilleur que ce que nous avons fait. C’était un superbe hardcover.

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Grounded édité par Angle comics


C’est une chose que j’aime vraiment chez les bd françaises en général. Que ça soit sur les formats ou les productions, j’ai l’impression que vous avez une longueur d’avance par rapport à ce que nous faisons.

Les américains ne font que rassembler plusieurs épisodes ensemble alors que les éditeurs français ont une vraie réflexion sur la présentation du récit.


CS : Effectivement, c’est surement dû aussi à notre culture très influencée par le format de la bande dessinée franco-belge. D’ailleurs, c’est aussi une des raisons que le super-héroïque est moins réputé que les oeuvres indépendantes en France.

PA : Oui mais c’est aussi en train de changer aux Etats-Unis. Je pense que le genre [super-héroïque] a été victime de son succès lorsque Superman est sorti à l’époque. C’était novateur et c’est devenu une telle réussite que ça a dominé le marché : c’était le seul genre qui vendait parce que les gens pensaient que c’était un genre qui collait bien avec les comics américains. Personne ne savait qu’il y avait encore différents types d’histoires, ils parlaient juste des comics de super-héros.

Ca a pris des longues années mais je pense que les lecteurs ont finalement réalisé qu’on peut raconter n’importe quel type d’histoire et quelles peuvent être bonnes.


CS : Mais vous ne pensez pas que ce changement vient en grande partie du succès retentissant de Robert Kirkman avec Walking dead ?

PA : Oui, mais je ne dois pas trop en dire, il ne faut pas que je le complimente trop vu que je travaille avec lui. (rire)

Plus honnêtement à propos de Robert Kirkman et de sa carrière, son succès avec Walking Dead est épatant. C’est défitivement un jalon important pour les comics. C’est quelque chose dont on parlera plus tard dans l’histoire [des comics] car sa réussite ne passe pas par une série connue comme Spider-man ou autre, c’est son oeuvre qui l’a mené à ce niveau.

C’est un phénomène ! C’est même difficile d’expliquer une telle ampleur.

Je veux dire, c’est un bon comic-book et une bonne série, mais il y en a d’autres tout aussi bons. Mais, pour certaines raisons, [Robert Kirkman] a réussi avec le ton et le timing parfait : c’est devenu ce phénomène.

Son travail avec son propre studio Skybound à travers Image Comics essaie de créer d’autres creator owned et les amènent plus haut. Par exemple, c’est important pour ma carrière d’avoir son nom rattaché à notre projet, ça l’a amenée à un autre niveau : je serai toujours le mec d’Outcast et associé à lui.

Mais je pense qu’il est très content de tout ça, il en parle parfois en public d’essayer de créer un boulevard pour les oeuvres indépendantes.

Il en a débattu avec Brian M. Bendis, qui est une grande figure de Marvel qui a beaucoup de succès chez eux mais aussi avec Powers qui n’est pas aussi connu que Spider-man. [R.Kirkman] disait “tu peux faire ça mais pourquoi donner les droits à une société qui n’est pas la tienne ?” et Brian M. Bendis lui répondait “ mais tu es un phénomène, tu peux dire cela car tu as réussi”.

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Le combat des maîtres

 

Et c’est justement ça que veut faire Robert Kirkman, créer ce boulevard pour permettre aux autres de reproduire ce qu’il a fait et ne plus travailler pour une autre société, pouvoir posséder toutes ses créations et faire tout ce que l’on souhaite. C’est très important et je suis très heureux de pouvoir travailler avec lui.

Là, j’en parle sérieusement mais… il n’est pas parfait ! Il se plaint beaucoup trop. (rire)


CS : Connaissez-vous les portraits chinois ? Je vous donne un thème et vous me répondez ce qui vous correspond le mieux.

PA : Ok, je vais essayer.

CS : Un animal ?

PA : Une panthère.

CS : Une couleur ?

PA : J’aime le bleu, plutôt un bleu gris.


CS : D’ailleurs avez-vous conseillé les couleurs sur Outcast ?

PA : Oui et non. A la base, quand Elizabeth Breitweiser a fait les premières colorisations, c’était superbe.

A vrai dire, tant que je peux le dire, c’est pour moi la meilleure coloriste dans l’industrie : elle a apporté beaucoup sur le look de l’album et elle est incroyable. Elle mérite autant de crédit que moi en apportant un style visuel particulier à la série.

Au début, on a beaucoup discuté autour de mes idées. Je lui montrais comment je dessinais les scènes, je partageais ma vision des couleurs, des tons et des ombres...


CS : D’ailleurs la couverture représente très bien les couleurs de la séries.

PA : Oui exactement ça reprend exactement ce que j’imaginais. Je pense que c’est vraiment une superbe couverture car elle montre tout ce que nous voulions faire avec la série. Après tout c’est son but, encore plus pour la première par rapport aux autres. Je me rappelle comment Robert Kirkman était très attentif pour faire une bonne première couverture parce que je pense avec Walkind Dead et d’autres séries, il n’y avait pas forcément pensé sur le long terme et du succès qu’il pouvait avoir, il aurait aimé retourner en arrière et les faire autrement.

 

CS : Celle d’Outcast est tellement réussie que la série TV l’a reprise à l’identique.

PA : Oui, mais je pense que c’était seulement pour le fun. Ils étaient sur le tournage et il y avait un photographe. Et ils se sont amusés à reproduire la cover et après l’avoir prise, ils se sont rendus compte que c’était génial. Donc on l’a utilisé comme couverture alternative. Mais pour revenir sur la couleur, je partageais l’image et mon idée avec [la coloriste]. Puis, elle est revenue avec les couleurs et c’était super. Elle a même rajouté sa touche personnelle qui améliorait la couverture, elle est vraiment incroyable.

Donc mon influence fut uniquement au début au niveau des idées, mais c’est à elle qu’incombe tout le mérite des couleurs.


CS : Revenons au portrait chinois, Une ville ?

PA : New York, j’aime l’aspect multi culturel de la ville et son énergie.

CS : Un film ?

PA : C’est dur, je n’en ai pas vraiment un préféré mais je dirais Alien grâce à la tension du film, the thing de John Carpenter et la nuit des mort-vivants (l’original). J’aime bien les films de huis-clos autour des dynamiques dans un groupe.

CS : Que des films d’horreur en somme, ils font partie des films qui vous inspirer pour Outcast ?

PA : Oui exactement ! Il y a aussi l’exorciste qui a une place particulière car j’ai une éducation catholique et ce film m’a traumatisé.

CS : Votre style de musique ?

PA : Difficile car j’en aime tellement. J'apprécie tout ce qui vient de David Bowie. J’aime beaucoup suivre une individualité tout comme dans le sport ou autre. Pour David Bowie, il a fait tellement de musiques différentes que je peux l’écouter à longueur de journée sans m’en passer, je le fais d’ailleur pour Outcast.

CS : Un repas ?

PA : Je suis cubain donc mon plat préféré est un plat de ma grand-mère qu’elle me faisait quand j’étais petit. C’est du poulet roti avec du riz, des haricots noirs et des bananes plantains.

CS : Une boisson ?

PA : Le whisky, pas forcément un cher mais juste un bon whisky “on the rocks”.

CS : Un mot ou une expression ?

PA : En ce moment, j’utilise une expression qui vient d’un film des années 50 que j’ai entre-aperçu à la télé : “Fendre ses moustaches” (split his whiskers). C’est bête comme ça mais j’adore répéter les choses qui ont retenu mon attention par-ce, par-là. (rire)

CS : Un personnage de bande-dessinée ?

PA : Daredevil est mon personnage préféré. J’aimerais, si je retravaille chez Marvel, dessiner ce personnage.


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CS : Un dessinateur ?

PA : Alex Toth est vraiment mon préféré. J’aime sa façon de simplifier son dessin pour retenir l’essentiel pour le lecteur.

 

CS : Pour finir, avez-vous un dernier mot pour votre public français ?

PA : J’espère qu’ils apprécieront ! J’ai fait plusieurs conventions aux Etats Unis où j’ai pu rencontrer les fans qui m’ont partagé leur joie à propos de la série. Mais je n’ai pas pu voir encore les avis en dehors du pays. J’apprécie vraiment que les gens aiment [Outcast]. Vous ne saurez jamais ce qui va arriver par la suite, je pense. Ils vont peut etre adorer ou détester.

Donc juste entendre ce que les gens apprécient dans leur lecture et procurer du plaisir à n’importe quel lecteur du monde entier, c’est vraiment quelque chose qui me rend heureux.

Je les remercie d’essayer de nous découvrir et d’acheter la série.


CS : Merci beaucoup Paul, c’était un grand plaisir

PA : Merci beaucoup !

 

Si vous ne connaissez pas la série Outcast :

  

 Kyles Barnes vit reclus dans sa maison, terrassé par un passé douloureux. Il lutte depuis son enfance contre lemprise de démons sur sa vie et son entourage. Lorsque le révérend de sa ville natale le sollicite pour laider à pratiquer un exorcisme, Kyle commence à faire le lien avec la possession de sa mère. Il est sur le point de dévoiler la véritable nature de ses dons, qui vont savérer terrifiants.

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Propos recueillis par Blackiruah, traduits par Blackiruah & Jack!

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Commentaires (11)
  • Le Doc
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    [url=http://www.comics-sanctuary.com/comics-outcast-vol-4-tpb-hardcover-cartonnee-s38907-p282407.html:3ph0x78f]Lire la critique sur Comics Sanctuary[/url:3ph0x78f]

  • Le Doc
    Membre

    [img:fb7ei936]http://www.cine-sanctuary.com/public/sanctuary/img/covers/covers.1/816pQzUKa5L.jpg[/img:fb7ei936] [quote:fb7ei936][b:fb7ei936]Outcast 04: Sous l'aile du Diable[/b:fb7ei936] de Robert Kirkman et Paul Azaceta [i:fb7ei936]Kyle Barnes subit les contrecoups des secrets le concernant lui, ses proches, et son passé... En revanche, Kyle et Sydney ont une conversation décisive où des réponses sont apportées... Une conversation qui va TOUT changer. Et en réalité, Kyle n'a jamais été autant en danger que maintenant... Parviendra-t- il à échapper à ce qu'il vit comme une malédiction depuis des années ?[/i:fb7ei936] SORTIE LE 7 JUIN[/quote:fb7ei936]

  • Le Doc
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    [url=http://www.comics-sanctuary.com/comics-outcast-vol-3-tpb-hardcover-cartonnee-s38907-p269022.html:3kjjyenq]Lire la critique sur Comics Sanctuary[/url:3kjjyenq]

  • Le Doc
    Membre

    [img:3ap54e6h]http://www.cine-sanctuary.com/public/sanctuary/img/comics_3/comics3.1/outcastT3.jpg[/img:3ap54e6h] [quote:3ap54e6h][b:3ap54e6h]Outcast 03. Une petite lumière[/b:3ap54e6h] Date de parution : 16/11/2016 ISBN : 978-2-7560-8095-6 Scénariste : KIRKMAN Robert Coloriste : BREITWEISER Elizabeth Illustrateur : AZACETA Paul Série : OUTCAST Collection : CONTREBANDE [b:3ap54e6h]Résumé[/b:3ap54e6h] La formidable série d’horreur de Robert Kirkman, le créateur de Walking Dead, et de Paul Azaceta se poursuit, alors que la première saison de la série TV éponyme est diffusée. Kyle Barnes doit pratiquer l’exorcisme le plus émotionnellement intense de sa vie, alors qu’il commence tout juste à maîtriser ses capacités… et à comprendre ce qui se passe réellement autour de lui… Les pièces du puzzle se mettent petit à petit en place, et des secrets sont révélés. Des secrets qui risquent de tout changer… [/quote:3ap54e6h]

  • Blackiruah
    Membre

    [b:1jsu1pp0][size=150:1jsu1pp0][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/22906/interview-paul-azaceta.html:1jsu1pp0]Interview : Paul Azaceta[/url:1jsu1pp0][/size:1jsu1pp0][/b:1jsu1pp0] [img:1jsu1pp0]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/ITW/Paul_Azaceta/PAlogo.png[/img:1jsu1pp0]

  • Antekrist
    Membre

    Ca se réveille gentiment en fin d'ouvrage, et on peut espérer que ça bouge enfin dans le prochain. M'enfin douze épisodes pour démarrer, c'est beaucoup. Heureusement, il y a le boulot de Paul Azaceta, particulièrement efficace notamment lors des scènes muettes, assez nombreuses. J'adore les petites cases incrustées dans les grandes, qui zooment sur un fait important où sur un regard. Et si le manque de foi de Kyle commence à sérieusement faire redondant (au point que le cureton s'en émeut lui-même ! Ce sont les persos qui se mettent à critiquer la série dans laquelle ils apparaissent, maintenant !), la scène de dispute avec son ex-femme est plutôt efficace. Bref, y a des bons moments, mais on aimerait quand même que ça bouge un peu.

  • Le Doc
    Membre

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    [url=http://www.comics-sanctuary.com/comics-outcast-vol-2-tpb-hardcover-cartonnee-s38907-p242713.html:27wow35c]Lire la critique sur Comics Sanctuary[/url:27wow35c]

  • la couv' est belle

  • Le Doc
    Membre

    [img:7qz43jai]http://www.cine-sanctuary.com/public/sanctuary/img/images_7/outcast-02-souffrance.jpg[/img:7qz43jai] [quote:7qz43jai][b:7qz43jai]Outcast 02. Souffrance[/b:7qz43jai] Date de parution : 06/01/2016 ISBN : 978-2-7560-7705-5 Scénariste : KIRKMAN Robert Illustrateur : AZACETA Paul Coloriste : BREITWEISER Elizabeth Série : OUTCAST Collection : CONTREBANDE [b:7qz43jai]Résumé[/b:7qz43jai] Kyle Barnes est tourmenté par des possessions démoniaques depuis son plus jeune âge. À la lumière de récentes découvertes et en dépit de terribles cauchemars, il semble commencer à comprendre la nature du mal qui le touche, et à entrevoir les réponses qu'il a cherchées toute sa vie. En revanche, la vie du Révérend Anderson, celui qui le soutient depuis toujours, semble sur le point de s'écrouler. [/quote:7qz43jai]

  • Le Doc
    Membre

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    [url=http://www.comics-sanctuary.com/comics-outcast-vol-1-tpb-hardcover-cartonnee-s38907-p228967.html:1bjw6l72]Lire la critique sur Comics Sanctuary[/url:1bjw6l72]

  • Antekrist
    Membre

    Je n'ai pas été super emballé par ce premier tome. Alors OK, Paul Azaceta m'a une fois de plus régalé, d'autant plus que ses ombres posent une ambiance délicieuse, mais pour l'instant, le scénar' ne m'a pas accroché du tout. C'est lent et assez plan-plan.