J’ai trouvé ce film particulièrement pessimiste. Mamoru Oshii n’est pas réputé pour avoir une vision de l’avenir idéalisée, bien au contraire et ce n’est pas ce film qui me fera dire le contraire. Et contrairement aux autres oeuvres du réalisateur, même si cela reste discutable, on ne ressent pas d’espoir, ni de vision optimiste. Les héros ne savent finalement pas pourquoi la situation est ce qu’elle est et pourquoi elle changerai. Niveau réalisation, c’est une fois de plus de l’excellent travail. Graphiquement splendide, le soin apporté aux scènes de combat ne doit en rien éclipser le travail fait sur les scènes plus « calmes », de dialogues en particulier, sur les décors aux styles variés et particulièrement bien travaillés. Il arrive parfois que l’on soit marqué par un point de détail et c’est pour moi le cas sur ce film. Les reflets, le travail sur les reflets est tout bonnement ahurissant. Que ce soit dans le cockpit des avions, sur les fenêtres, la table ou encore la scène du tramway, j’ai été bluffé par ce travail que certains ne remarqueront peut être même pas. Tout cela pour dire que c’est beau et parfaitement maitrisé. Pour revenir par contre sur la critique du dvd/bluray parue dans le dernier Animeland (n°158, février 2010), le chroniqueur nous dit que ce film lui semble plus abordable que les deux Ghost in the Shell, opinion défendable mais qui n’est pas la mienne. Je trouve ce film très difficile d’accès et demandant un effort de réflexion plus concret au spectateur. Je veux dire par là que contrairement à Ghost in the Shell qui reste de la pure anticipation, The Sky Crawlers, mise à part son côté SF des Kildren, m’a semblé bien plus proche de la réalité actuelle et à ce titre bien plus pénible à affronter. Et j’ajouterai même que des enfants envoyés à la guerre, l’être humain l’a déjà fait et le fait encore. Il me paraît bien plus difficile d’affronter ses démons plutôt que ses fantasmes. Ha oui, au fait, petit conseil, lisez l’article d’Animeland après avoir vu le film, car ça « spoile » à fond! Pour finir deux mots sur le travail de Kenji Kawai, compositeur fétiche de Mamoru Oshii, qui est particulièrement discret sur ce film. Le thème principal est magnifique et chaque musique est placée de façon presque imperceptible par moment. Une musique qui n’est pas omniprésente et qui vous donne envie de la redécouvrir en dehors du contexte ensuite, voilà certainement deux gages de qualité.