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Critique de Aquaman - La mort du Prince

par Le Doc le dim. 23 déc. 2018 Staff

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La Mort du Prince !

La première série Aquaman de l'Âge d'Argent des comics (en partie publiée en France dans les années 70 par Arédit dans différents pockets) a pris fin en 1971 au numéro 56 (très probablement suite à des ventes insuffisantes comme c'est souvent le cas). Mais DC Comics profitait régulièrement de ses formats anthologiques (des revues composées de plusieurs histoires courtes) pour poursuivre les aventures de ses personnages en manque de titre. C'est ainsi que le souverain de l'Atlantide a intégré le sommaire de Adventure Comics au #435 en 1974, aux côtés de héros comme le Limier Martien, le Spectre, les Seven Soldiers ou encore le Creeper.

L'album La Mort du Prince publié ce mois-ci par Urban Comics démarre justement par les Adventure Comics. Les trois premiers épisodes (assez courts, 7 à 8 pages) ne sont pas les meilleurs. Dessinés par un Mike Grell alors en début de carrière (et donc avec un style pas encore affirmé), ce retour d'Aquaman dans son royaume se révèle assez répétitif. La galerie d'adversaires du Roi des Océans ne m'apparaît pas très développée (j'ajoute que mon point de vue est surtout basé sur cette série d'épisodes car je n'ai pas lu beaucoup d'autres périodes) et Black Manta est déjà un peu trop omniprésent dans cette entame.

La série prend vraiment sa vitesse de croisière à partir du #441. Aquaman devient l'histoire principale de la revue avec une pagination augmentée (12 pages), le retour du très solide Jim Aparo (déjà aux crayons sur le mensuel entre 1968 et 1971) aux dessins et l'arrivée de Paul Levitz et David Michelinie qui se relaient aux scénarios (avec quelques petits coups de main de temps en temps, par Gerry Conway et Martin Pasko). Les deux auteurs se lancent dans une longue saga qui va bouleverser l'univers du héros et dont le point culminant sera une disparition tragique (je ne divulgâche rien, le titre est une bonne indication de la triste tournure prise par les événements).

Le format court donne des épisodes au rythme très soutenu, on démarre souvent dans le feu de l'action et il se passe à chaque fois beaucoup de choses car les scénaristes ne perdent jamais de temps pour préparer les menaces à venir. Partagé entre son trône et ses devoirs de super-héros, Aquaman doit faire face aux conséquences de ses choix et il y a dans ces chapitres une dimension dramatique qui monte graduellement en puissance. La Mort du Prince parle du poids des responsabilités et traite notamment du thème de l'exil tout en approfondissant les relations entre les protagonistes. 

Si Black Manta frôle la surexposition tout au long de l'album, Michelinie et Levitz amènent des antagonistes de plus en plus dangereux...mais pour certains vieux ennemis, le ridicule reste tout de même de mise (je pense surtout au Pêcheur et sa canne pour la pêche au gros !).

Après trois ans dans Adventure Comics, DC a redonné sa propre série à Aquaman pour une durée limitée, à partir du #57 (il n'y avait pas encore trop de relances au #1 en ce temps-là) jusqu'à une nouvelle annulation au #63. Illustrée cette fois par Don Newton (qui sera ensuite plus connu pour ses Batman...le Chevalier Noir apparaît d'ailleurs dans Aquaman #61) et en partie écrite par Paul Kupperberg, cette dernière partie nous montre un Aquaman lancé dans une furieuse mission vengeresse tandis que Mera et Aqualad ont leurs propres quêtes à mener Là encore, la construction du récit, partagée entre le récit principal et les back-up, est efficace et le ton est amer car les membres de la famille royale ont chacun leur façon de gérer leur chagrin. 
Et sur ce point, la toute dernière page est particulièrement touchante... 

En bref

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