Une série qui ne mérite pas son quasi-anonymat. Loin s'en faut. Maladroite, Gasaraki ? Certes. A trop vouloir aborder de genre et casser des codes, l'intrigue déroute en empruntant ça et là des chemins très différents. A trop vouloir compliquer son histoire, l'auteur y sacrifie toute implication émotionnelle et peint des personnages archétypaux, souvent, crispant parfois, magnifiques à l'occasion. Ceci mis de côté, Gasaraki étonne par son ambition narrative et le brio avec laquelle elle ne se prend pas les pieds dans ses propres filets. Elle commence comme un animé de guerre, vire brièvement au mystique, déboite sur l'intrigue politique et finit par revenir de manière fulgurante à l'animé de guerre, puis au mysticisme. Un bel exploit, servi par une écriture rigoureuse et intelligente, une bonne dose de réflexion, de la passion pour le sujet et finalement, une animation datée-mais-pas-tant-que-ça. Alors oui, c'est très bavard et ça laissera beaucoup de spectateurs sur le carreau, par conséquent. L'action y est parcimonieuse, l'auteur préférant s'attarder à dépeindre les coulisses du pouvoir et mettre à jour les ficelles d'un coup d'état de génie. Si le dénouement ne peut qu'évoquer (plutôt habilement) Evangelion, c'est du deuxième film de Patlabor que la série se rapproche le plus : les amateurs de complots et de manipulations seront ravis. Les amateurs de méchas resteront un peu sur leur faim. Ceux qui ne regardent que pour voir enfin le démon Gasaraki en action peuvent dès à présent ranger leur carte bleue. Une série brillante, mais essentiellement cérébrale.