Un faux rebelle qui veut se faire aimer.

BLIZZARD AXEL n’a rien de polaire ou de tempétueux. Même, si la couverture et le titre suggèrent le contraire, une fois plongé le nez dans le premier chapitre, c’est chaleur et rigolade garanties comme si vous passiez une soirée sympa au coin du feu.

Fubuki Kitazato, faux blond aux cheveux courts, susceptible, grande « gueule » si vous m’en passez l’expression, a mauvaise réputation dans son lycée. Il ne supporte pas le regard indifférent des gens et sème la zizanie autour de lui. Toutefois, ce n’est pas gratuit et sans fondement. Ses deux meilleurs amis Kanon et Raïzo ont depuis longtemps deviné sa maladresse, ou plutôt sa détresse.

Fubuki n’est pas un « rebelle » à proprement parler ou un fanatique des prises de tête physiques ; il pense naïvement que faire des K.O à tire-la-gogo va le propulser sous le feu des projecteurs et ainsi attirer toute l’attention sur lui. Bêtement il est persuadé qu’être le plus fort et le plus redouté du village fera de lui un homme respecté et admiré de tous, et plus particulièrement sa famille qui jusqu’à maintenant a totalement ignoré son existence. Mal dans sa peau, rejeté par son sang, Fubuki n’a de vœu depuis tout petit que d’être aimé et qu’enfin on prenne conscience de lui pour lui. Qu’on le regarde droit dans les yeux comme un égal et non comme un meuble qui prend la poussière. Quand le destin finalement décide de lui tendre la main et l’envoie par le plus grand des hasards faire des cabrioles sur la glace. De là, le trou noir dans lequel il semblait sombrer en secret s’agrandit, il a un peu plus de place pour respirer, exister, et les rayons du soleil enfin font de lui le centre de toutes les attentions.

Sur la 4ème de couverture Nobi-Nobi a résumé ce manga en quelques mots : Bastons, racailles et… patinage artistique. Ce n’est pas faire honneur au titre à mon sens. Je dirais même qu’à cause de cela j’ai failli passer à côté. En toute honnêtement j’avais des aprioris. Je m’attendais à une énième histoire décrivant la transformation radicale d’un mauvais garçon qui du jour au lendemain décide de se ranger pour X raison. Au début, le lecteur a du mal à s’attacher au héros, puis paf il fait une bonne action et le miracle se produit.

Ici, c’est pas du tout cela. Fubuki dès les premières pages parvient à nous faire rire. Entre ses convictions et sa manière étrange d’attirer l’attention, il entre directement dans les personnages attendrissants à qui on souhaite le meilleur. Il a une telle faculté du ridicule sans jamais se démonter qu’on rigole à ses dépens tout en désirant lui porter secours. Son côté extravagant cache son côté boudeur et mauvais perdant. Sans oublier qu’il possède une volonté de fer. Quand il a une idée en tête ou qu’il entreprend quelque projet, il se donne à fond sans jamais faillir. Qu’importent les difficultés ou les obstacles parus insurmontables et dressés sur son passage, il trace sa route en ligne droite et défonce à coups de pieds les portes closes. D’ailleurs, Kanon son meilleur ami, puisera plus d’une fois en lui le courage de rêver plus grand.

Bien-entendu il est très vite question de patinage artistique, thème principal de l’histoire après tout, et beaucoup seront peut-être rebutés, ou pas spécialement curieux. Cependant, NABAKI SUZUKI l’auteur, a un style si simple et accessible que peu de courageux devraient être déçus. C’est mignon et plaisant à lire.

Les visages arrondis et « super deformed » pour les expressions, les ressentis, les sentiments, j’ai d’un point de vue tout à fait personnel, préféré son trait dans BLIZZARD AXEL que dans Seven deadly sins qui est pourtant plus abouti. C’est plus franc et direct, donc plus compréhensible pour tout le monde tout en restant original et personnel. Il y a du caractère, ça me plaît beaucoup. Ce premier tome très gros, je l’ai dévoré du début à la fin en souhaitant rapidement lire la suite. Aucun personnage n’est laissé pour compte. On gravite autour d’une petite bande où les membres vont devoir apprendre à gérer leur ego et leur manière de discuter avec le monde.