Un Punisher différent

Ce récit du Punisher fait office de suite directe à son ère Legacy, toujours disponible dans la même gamme des Marvel 100%. Frank a été emprisonné et par la même occasion, les super-héros ont mis fin à sa furie dévastatrice. Mais c'était sans compter sur l'aide efficace de Black Widow, accompagnée du Soldat de l'Hiver, que celui-ci a rapidement repris les hostilités. Effectivement, Castle a toujours une dent contre l'Hydra depuis l'événement Secret Empire qui en a un peu fait ce qu'il en voulait à l'aide de duperies. Tout cela va se payer !

Il est évident que ce soit pour les deux tomes de Legacy ou bien celui-ci, l'intérêt est moindre si on n'a pas lu Secret Empire. Mais, une fois n'est pas coutume, nous pouvons tout de même suivre à part les aventures de Frank. Et c'est encore une fois le célèbre Matthew Rosenberg qui a travaillé sur Legacy qui s'y colle, preuve que ces histoires forment un tout. Dernièrement, il a aussi fait des miracles sur l'excellent Phoenix Resurrection : The Return of Jean Grey. Le scénario met en évidence beaucoup de cascades chorégraphiées comme sait si bien le faire le réalisateur, John Woo, pour citer un exemple cinématographique. Parfois, comme pour la scène du métro où il plie les genoux en levant les bras en l'air au-dessus de la tête, les pistolets dans les mains en mode carnage, autant dire que ça fait bizarre, car notre antihéros est beaucoup plus « rentre dedans » que ça normalement.

De plus, quelques scènes manquent de clarté comme celle de la moto des premières pages face au camion, ou bien celle dans l'ascenseur qui est très difficile à suivre. A contrario, la venue des autres super-héros est sympathique et réussie, les vues en contre-plongée sont très bonnes, le chapitre 2 et 3 dans le métro reste un bon exemple, par ailleurs.

Sinon le scénario de Matthew Rosenberg tient la route et reste digne de Frank, mais un élément vient gâcher le tout, le choix de la tête du personnage a été mal défini. Fini celle emprunté à Jon Bernthal issue de la série éponyme signée Marvel Television que j'avais particulièrement aimé à l'époque. Et c'est bien dommage, car là il ressemble plus à quelqu'un de bouffi, avec ses grosses joues, le crâne dégarni sur le côté, le gros pif, bref, au moins, on ne peut pas dire qu'il véhicule pour nous les hommes, un stéréotype d'homme musclé et parfait au moins. Szymon Kudranski de Daredevil/Punisher : Second Circle ou Docteur Strange : Damnation m'a ici fortement surpris et déçu, au point de m'interrompre dans ma lecture pour me demander si je n'avais pas un moment la berlue. Car, quand on reprend son précédent récit cité ci-dessus, on a Castle avec une tête plutôt carrée et musclée. Il y a un effet de style qui veut lui donner certainement un effet plus humain et usé par le temps, du coup, on n'a pas l'impression que le héros serait capable de toutes les prouesses techniques visionnées lors de notre lecture.