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Critique de The New Frontier

par Blackiruah le lun. 27 janv. 2020 Staff

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A la frontière du trop long et du trop beau

Darwyn Cooke est un esthète des comics. Du moins, je l’ai toujours vu ainsi en tout cas. Personnellement, je l’avais découvert au début de mon aventure comics, avec les fameux “Selina’s big score” et “ego”, 2 récits dans l’univers de Batman (le premier sur Catwoman et le second sur Batman) qui m’avaient bluffé tant sur la partie graphique élégante aux faux airs de Bruce Timm (logique vu qu’il a travaillé sur le dessin animé) et les scénarios très réussis procurant beaucoup de plaisir de lecture.

Alors que l’artiste a réalisé de bien belles choses tout au long de sa carrière, sa pièce maîtresse, “The new frontier”, n’était alors uniquement disponible dans une édition de Panini de 2005 (et logiquement en rupture…). Ainsi, Urban Comics remédie (enfin) à ce problème en publiant une édition prestigieuse de ce pavé qui revient en quelque sorte sur un passage clé des comics.

“New Frontier” ou les nouvelles frontières portent bien son nom. L’auteur nous propose de revivre le passage de flambeau entre les héros de l’âge d’or et ceux de l’âge d’or, mais en y remettant de l’ordre et surtout en nous offrant une vision plus ancrée dans la réalité de l’époque que ça soit sociale et/ou politique.

En ce sens, le récit apporte une certaine originalité en nous plongeant dans cette époque et cherchant à montrer comment les nouveaux héros sont arrivés dans cet univers avec sa dimension politique et les difficultés que ces derniers peuvent rencontrer.

Mais (car il y a un mais), “New frontier” pêche par son rythme très lent et met 200 pages pour décoller (sur 400, c’est dire !). Cette lenteur s’explique avant tout à cause d’une trame principale bien trop floue au départ qui met trop de temps à se décanter : les différentes origines ne suffisent pas à compenser ce défaut et le nombre démesuré de héros ne permet pas de s’attarder assez longtemps pour les rendre consistant.

Reste qu’à l’instant où on finit par comprendre l’ambition initiale la seconde moitié du récit devient une lecture frénétique avec un finish en apothéose qui rend à la fois hommage aux anciens héros et surtout à la relève. Sacré feu d’artifice final.

D’autant plus que la série est divinement dessinée par l’artiste, son style rétro toujours aussi élégant convient à merveille aux années 50. Outre le charme du style, j’ai été marqué par le découpage et la très forte utilisation du cadrage panoramique en 3 cases par page qui rend le rythme de lecture frénétique. Même si la première moitié est laborieuse scénaristiquement parlant, l’oeuvre est une claque visuelle qui démontre tout le génie de l’artiste !

En bref

Enfin Urban Comics s’est décidé à publier la masterpiece de Darwyn Cooke. Verdict : même s’il faut tout de même résister à une première moitié décousue et très décompressée, ce récit parvient par prendre son envol et délivre toute la puissance de ce qu’on peut attendre d’un récit qui nous narre un passage de flambeau des héros de l’age d’or aux emblématiques héros de DC de l'âge d’argent. Le graphisme aide beaucoup tant il est magistral et embellie ce finish incroyable. Voilà une lecture qui apporte une vision sympathique sur ces héros si emblématiques qui pourra ravir les nostalgiques mais également les nouveaux lecteurs qui y trouveront une vision plus moderne de ces derniers. Mais attention aux réfractaires de récits décompressés, celui-là est ardu.

7
Positif

L’élégance des dessins de Darwin Cooke

Une vision plus réaliste

Le travail d’orfèvre de l’auteur

Un festival de bonus

Negatif

Une première moitié bien trop longue

Des personnages souvent à peine abordés et donc qui manquent de profondeur

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