Accumulation de merveilleux

Cet ouvrage se présente d’abord, de l’extérieur, comme superbe objet.

Couverture toilée sur un format à l’italienne, ou verso rehaussé donne des scènes d’or et dans l’épaisseur de la toile et un dessin de couverture qui annonce la couleur : surréalisme, mystère et poésie habitent ce livre.

Pas tout à fait bande dessinée ou alors à l’ancienne, quand le texte, en bas de case, ici en bas de page, été comme un commentaire séparé de l’illustration.

Et quelles illustrations !

En en pleine page, le des scènes noir et blanc explose de poésie surréaliste, multipliant les références aux artistes du mouvement.

Le pitch lui aussi, la recherche par le détective Nick Carter de ce trésor perdu, l’or du temps, où puiser André Breton sa force et son inventivité, et que la succession de revers l’entraîne à croire volé ou perdu à jamais.

Entre cabinet de curiosités et lithographies, les tableaux s’enchaînent excitant notre imaginaire et notre subconscient.

Dans ce monde si organisé où le temps du rêve et de l’ennui est devenu portion congrue, quel bonheur que se livre.

Peu de texte, néanmoins volontairement abscons ou pleine de sous-entendus et sur le fond noir d’une case de rêves, la pagaille savamment orchestrée de mille pistes d’émotions, de sensations, de bruits et d’odeurs ; Récit autant écrit par l’auteur que par le lecteur dans son interprétation.

Puissant et osé, cet ouvrage révérencieux touche au cœur de notre libre imagination, accumulant du merveilleux pour nous le restituer au centuple.