Ode à Negan

Alors que “Walking Dead” tire sa révérence, Robert Kirkman commence déjà une nouvelle série aux antipodes de cette dernière avec “Die ! Die ! Die ! ”... Rien que ça.

Après les différentes séries plutôt tournées vers le drame, ici,Robert s'offre une bouffée d'air avec cette nouvelle série décomplexée. Imaginez une société secrète qui contrôle les Etats Unis qui peuvent influer sur le devenir du monde en faisant appel à des assassins pour agir en tout discrétion. Parmi les dirigeants, la sénatrice Lipschitz s'évertue à agir pour le bien avec une morale intraitable mais son attitude va attirer les foudres de l'organisation qui vont s'en prendre à son agent secret pour la faire couler. Mais l'agent en question est issu d'une famille d'assassin dont la rixe impliquera toute sa fratrie… à savoir des triplés… surdoués ! Bains de sang et punchlines à gogo sont au programme de cette nouvelle série complètement barrée.

Car l'auteur lâche complètement les chevaux en glissant des dialogues sacrément couillus à chaque page, à commencer par la sénatrice et sa némésis qui nous livreront des sacrés morceaux de discussion qui valent leurs cacahuètes. D'ailleurs, bien qu'elles soient sans filtre (comprenez par la vulgaire à souhait qui nous rappelle la verve poétique de Negan -de Walking Dead-), elles ne sont pas dénuées de sens : on se plonge dans les différents argumentaires, nous amenant à se faire notre propre avis. Dans le fond, personne n'a vraiment raison même si on est tenté de suivre la sénatrice !

Mais les vrais personnages principaux sont finalement les pantins de l'organisation à savoir les assassins qui sont quasiment tous réussis et très charismatiques. Robert Kirkman a le talent de créer des personnages avec des caractérisations marquées dont chacun à ce petit truc qui les rend à la fois curieux et attachant (ou sacrément antipathique pour certains).

Au final, la mayonnaise prend très vite, l'action à foison marche du tonnerre, les dialogues sont souvent hilarants et on se retrouve avec un excellent premier volume qui se boit comme du petit lait.

Signalons également la prestation de haut vol de Chris Burnham qui nous régale avec son style loufoque, proche de Frank Quitely, qui s'éclate dans les scènes d'action et nous régale à travers toutes ces effluves de sang très caricaturales.