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Critique de Un homme qui passe

par vedge le jeu. 19 mars 2020 Staff

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Homme à femmes, homme infâme ?

Cet ouvrage permet de se rendre compte, s’il en était encore besoin, de l’immense talent et de la diversité de la palette graphique de Dany.

Dès la première planche, on est impressionné par la maîtrise du rendu de cette mer déchainée s’écrasant sur des rochers noirs, auxquels répond un ciel d’encre, noir lui aussi.

Par la suite, le visage buriné, hachuré de noir d’un homme rongé par la crainte de son inéluctable déchéance physique, particulièrement sur une superbe case en contreplongée, répond en contrepoint au visage lisse d’une jeune fille, Kristen.

L’ouvrage raconte l’histoire d’un homme, photographe professionnel, isolé sur son île, qui recueille dans des conditions difficiles une naufragée. Il l’accueille chez lui et lui parle de sa vie amoureuse et de ses rencontres au gré des reportages aux quatre coins du monde.

Le récit, qui commence par de beaux souvenirs d’un jouisseur, ignorant, ou faisant mine d’ignorer son impact sur les cœurs, tourne ensuite au tragique. Le visage de la jeune fille prend alors plus de texture et d’expression.

Confrontant les visions d’une relation entre hommes et femmes, avec des attentes et des ressentis différents, le récit évite pourtant d’être clivant, car chaque partie dit le bonheur éphémère et la dureté de l’existence.

La fin, surprenante, laisse place à une réflexion sur la dignité de la fin de vie.

Cette BD est dense, bien écrite ; Le scénario avance sans trop se dévoiler, et pose de bonnes questions sans imposer de réponse au lecteur.

En bref

Un récit qui confronte les visions des relations amoureuses entre un vieux loup solitaire aux conquêtes volontairement éphémères et une jeune fille au passé douloureux. Une démonstration aussi de l’immense talent graphique de Dany.

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