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Critique de Bêtes de somme #2

par Le Doc le dim. 12 juil. 2020 Staff

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Surveillance de quartier

Après la mini-série publiée fin 2009, la publication U.S. de l'excellente série Beasts of Burden s'est ralentie pour s'accorder avec la disponibilité de Jill Thompson. Le scénariste Evan Dorkin a d'abord collaboré avec Mike Mignola pour l'inévitable crossover avec l'autre enquêteur du paranormal de Dark Horse, Hellboy, suivi par trois histoires courtes publiées dans l'anthologie Dark Horse Presents avant d'être rééditées dans le numéro spécial Beasts of Burden : Neighborhood Watch. Entre 2012 et 2018, il n'y a eu que deux one-shots (Hunters and Gatherers et What the Cat dragged in) et puis Evan Dorkin a amené un autre dessinateur dans cet univers, Benjamin Dewey (The Autumlands), pour une mini-série dérivée basée sur les Wise Dogs, les Sages Bergers. La dernière mini-série en date est The Presence of Others (2019) partagée entre Jill Thompson pour le #1 et Benjamin Dewey pour le #2. Et d'autres aventures sont en préparation...

Le deuxième recueil sorti chez Delcourt depuis le 1er juillet compile presque tout le matériel qui était resté inédit à part la mini-série sur les Wise Dogs qui reste à traduire. Et c'est un véritable plaisir d'arpenter à nouveau les chemins, les forêts et les recoins les plus sombres de Burden Hill. J'avais lu le premier album en V.O. et j'ai donc découvert les choix de traduction qui sont vraiment bien vus, comme le fait de changer Burden Hill en Sommers Hill pour coller au titre français (sauf que Burden Hill réapparaît quand même dans une bulle et sur la quatrième de couverture) et de renommer nos héros (Bégueule le Beagle, Carl le carlin, Sans-Famille pour le chat The Orphan...c'est bien et ça reste dans l'esprit), pour ne citer que deux exemples car la traduction de Jérôme Wicky est globalement de très bonne qualité.

La rencontre avec Hellboy se fait de manière naturelle et la dynamique entre l'agent du B.P.R.D. et les animaux protecteurs est juste parfaite, avec une relation particulière qui se crée entre le grand rouge et Carl, ce qui rend le regard du carlin dans les dernières pages tellement touchant grâce au talent pour les expressions de Jill Thompson. Tout au long des différentes histoires, Evan Dorkin (épaulée par sa compagne Sarah Dyer pour Hors de Portée) étend la mythologie de son univers par la puissance des contes transmis aux jeunes générations tout en poursuivant les intrigues débutées dans le premier tome. On retrouve au fil des pages ce mélange de fantaisie et d'horreur qui fait tout le charme de Beast of Burden, avec ces répliques croustillantes et cette atmosphère qui happe dès les premières pages. L'évolution des personnages est également très intéressante (comme les pouvoirs de Cador et Terry et tout l'arc concernant la chatte sorcière Dymphna).

La Présence des Autres, la mini-série la plus récente, fait monter le danger d'un cran en impliquant des humains, une famille d'enquêteurs du paranormal qui va éprouver la confiance des animaux. Le ton se fait encore plus dur et la dernière page annonce des heures difficiles pour les habitants de Burden Hill. Entre les deux numéros, Jill Thompson passe donc le relais à Benjamin Dewey. J'avoue que le style de la créatrice de Scary Godmother m'a un peu manqué sur ce dernier chapitre tant ses aquarelles sont pour moi indissociables de Beasts of Burden...mais j'aime beaucoup les dessins du très doué Dewey et l'impression d'ensemble est plus que favorable. Les planches sont très belles et le dessinateur est un vrai créateur d'ambiances tout en étant aussi à l'aise dans l'action sanglante.

En bref

L'habituel carnet de croquis commenté est à retrouver en fin de sommaire, un rendez-vous incontournable des albums Delcourt.

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