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Critique de Fluff for the Flightless

par Tampopo24 le mer. 26 août 2020 Staff

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Être mouton noir chez les dieux

J'ai découvert l'autrice, Hagi, il y a deux ans, avec le oneshot Ne me quitte pas, dont déjà la couverture très poétique m'avait tapé dans l'oeil. Elle récidive ici avec Fluff for the Flightless (au passage merci pour le titre imprononçable xD).

Comme dans le précédent, la mangaka propose une histoire complète qui se tient dans un volume assez épais de plus de 260 pages cette fois avec pas moins de 6 longs chapitres et quelques bonus, dont certains tout mignons à découvrir sous la jaquette. Dans son précédent titre, on suivait deux lycéens dont la rencontre allait réveiller des souvenirs enfouis. C'était doux et poétique et terriblement mignon. Elle reprend les mêmes ingrédients ici mais pour une histoire fantastique

Fluff for the Flightless se déroule dans un monde fictif s'inspirant directement des mythologies asiatiques. Le héros, un être célestes aux ailes atrophiées, tout en haut d'une chaîne de montagne auprès d'un dieu qui régente tous ceux des monts en-dessous. Notre héros est un peu le mouton noir de la famille, le seul à ne pas pouvoir voler comme les autres. Destiné à devenir serviteur d'une divinité, il attend donc son tour non sans ronger son frein face aux brimades dont il est la victime. Un jour, on le nomme enfin auprès du dieu du mont le plus reculé autour duquel semblent se produire de mystérieuse disparition à cause de la "corruption", une sombre atmosphère qui attaque et ronge les êtres célestes tout comme leurs divinités jusqu'à les faire mourir.

J'ai d'abord beaucoup aimé le cadre de l'histoire. C'est classique et déjà vu car très inspiré de la mythologie asiatique telle que j'ai pu la lire dans Fushigi Yugi, DragonBall, Yona, Scarlet Soul, etc. Mais ici, il y a un charme particulier car on n'a pas l'impression d'être face à des dieux au-dessus de tout. Au contraire, il y a une certaine forme d'égalité entre eux et leurs serviteurs qui m'a de suite plu, de même que la simplicité avec laquelle ils évoluent. En plus, c'est graphiquement vraiment charmant. On est plongée en pleine nature avec ces monts asiatiques et la flore qui s'y développe. Les créatures célestes sont variées et ne font jamais peur. Par contre, je regrette le caractère toujours masculin des serviteurs (à moins d'avoir mal vu).

J'ai également apprécié les sujets développés au cours de l'histoire. C'est à nouveau quelque chose de classique mais de bien amené et développé. Avec ses héros, l'autrice parle de ce que ça fait d'être différents et de subir soit des brimades des autres, soit de se sentir de soi-même exclu à cause de cette différence. Elle nous propose plusieurs visions des choses, celle du héros qui s'énerve et répond aux attaques, ne se laissant jamais abattre, et celle de Baku, qui lui a baissé les bras et a préféré s'isoler, se renfermer. Le seul point qui m'a dérangée ici, c'est que je trouve l'autrice bien gentille envers les auteurs de brimades. C'est traité un peu trop sur le mode de la plaisanterie, alors que non, ça blesse vraiment.

Pour développer ses idées, Hagi a imaginé une histoire toute mignonne et touchante : celle de Shin, aux ailes atrophiées, qui se lie d'amitié avec une divinité qu'il prénomme Baku, qui lui peut dévorer la corruption qui attaque les autres, ce qui est tabou. Ensemble, on les voit d'abord passer des moments terriblement mignons où ils apprennent à se connaitre. Puis, quand ils se découvrent, ils vont l'un l'autre chercher à tirer le meilleur de l'autre, en particulier Shin, qui va apprendre à Baku à apprécier et utiliser à bon escient sa différence. Baku évolue donc à son contact. En revanche, j'ai trouvé le personnage de Shin un peu linéaire au final.

L'autrice joue avec nous pour nous proposer une légère aventure mélangeant passé et présent. Elle distille des souvenirs permettant de découvrir au fil des pages les mystères que cache Baku. C'est assez bien fait et cela rythme bien la lecture.

En ce qui concerne la romance, celle-ci est très très légère au final. Nous sommes plutôt en présence d'un shonen-aï que d'un yaoi, les héros se donnant à peine un ou deux petits bisous. On est plus sur une belle amitié qui flirte avec des sentiments amoureux naissants, mais c'est très très léger. Cependant cela reste mignon tout plein, notamment grâce aux caractères un peu lent de ce côté des garçons.

Le trait d'Hagi a beaucoup joué également sur mon enthousiasme lors de la lecture. Elle a vraiment su donner beaucoup de charme à ses héros. Ceux-ci ont encore la douceur et la rondeur des enfants et la forme "boule de poil" de Baku m'a beaucoup rappelé l'adorable Soupinou. Cela donnait vraiment envie de faire comme Shin et de plonger sur lui. En tout cas, les dessins d'Hagi sont vraiment variés, elle a su créer une belle flopée de personnages tous différents et des décors discrets mais immersifs dans cette Asie des traditions. J'ai particulièrement aimé son soin apporté aux regards, toujours très révélateurs.

En bref

Sans briller par son originalité, Fluff for the Flightless m'a fait passer un joli moment. Ce fut une belle et douce aventure permettant de montrer qu'être différent n'est pas une tare mais peut au contraire se révéler être un avantage. J'ai aimé la belle relation d'amitié et de confiance qui se noue entre les héros. Le décor fantastique asiatique où tout cela se déroule est vraiment charmant, tout comme les doux dessins de l'autrice. Une mangaka à suivre.

7
Positif

Un dessin hyper charmant

Une histoire toute douce

Le thème de la différence, la tolérance

Une ambiance fantastique réussie

Une belle amitié

Negatif

Une histoire classique

Une romance très légère

Un héros un peu trop linéaire

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