Un bel hommage de l'auteur par l'auteur ^^

J’ai découvert Druillet par mon père qui a toujours été fan de ses dessins à l’encre de chine énormément détaillés. Je ne le connaissais que par son travail autour de la science-fiction et son univers complètement décalé.

Cet album est un bel hommage à cet homme aux multiples facettes. On apprend à le découvrir, ce qui l’a lancé, ce qui lui a permis d’évoluer, ses rencontres, ses lectures grâce à ses commentaires tout au long du recueil.

On commence par sa première BD, celle qui l’a aussi fait connaître, Loane Sloane, un aventurier humanoïde se déplaçant dans l'univers. C’est intéressant de la relire d’ailleurs et de voir à quel point le style graphique de Druillet s’est amélioré au fil du temps. La double page 82/83 est à l’image de son style, encre de chine, traits innombrables et détails qui fourmillent dans le décor.

L’auteur nous parle ensuite de ses influences dont celle de Lovecraft qui ont été pour lui comme une révélation. Ce texte est accompagné de quelques illustrations.

Puis il nous fait partager quelques histoires courtes, certaines n’ont rien à voir avec la SF mais plutôt des tranches de vie courtes et assez noires voire glauques et crues (comme le garage à vélo), d’autres sont évidemment SF. J’ai particulièrement aimé Gorn qui pour moi reflète le mieux le travail de Druillet en tant que dessinateur. Je reste admiratif devant son coup de crayon noir et blanc. Je trouve que la couleur a tendance à desservir son travail…

L’album se termine avec quelques collaborations intéressantes, Druillet en scénariste dans un premier temps pour finir sur son duo avec Gotlib pour lequel il laissera les commandes du scénario pour s’attabler à la partie dessin.

Ce recueil est indispensable pour tous les fans de l’auteur. Il permet, entre deux témoignages, de retrouver des œuvres qui sont passées un peu inaperçues, de se rendre compte de la diversité de son travail, tant par les univers abordés que par ses casquettes de dessinateur certes mais aussi de scénariste.

Druillet reste pour moi le maître précurseur de la maîtrise parfaite du dessin à l’encre de chine aux mille et un détails mais aussi de ces libertés que les auteurs de l’époque prenaient encore rarement sur les cases et les codes de la BD.