Vive le roi !
Au royaume du Roi Joyeux, le peuple se voit contraint à la morosité : rire tue. Monsieur Hubert est un homme du peuple -un sinistre- qui rit intérieurement car il porte encore les cicatrices en sourire à l'envers de la fois où il s'est fait attraper à rire pendant son enfance. Mais dans ce royaume, il y a Carmine, la princesse d'en haut ; Carmine qui a permis à Hubert de rire une fois ; Carmine qui revient 7 ans plus tard s'encanailler dans les bas quartiers du royaume de son père. Écervelée, inconsciente, elle ignore les règles alors Hubert, héroïque comme savent l'être les personnages de conte, va la protéger. Dans ce royaume, il y a aussi Fol Espoir qui fomente un coup d'état, et le peuple pas toujours si résigné. Tous les ingrédients du conte sont là, les affrontements, l'ambiance et les illustrations sombres, les personnages caractéristiques : le roi, l'ennemi, la princesse et le héros.
J'ai eu du mal à entrer dans cette fable dystopique, les personnages m'ont agacée, leurs réactions stéréotypées aussi. Les tournures pompeuses et les rimes du narrateur m'ont parfois exaspérée : je n'y voyais pas de sens -si ce n'est celui d'irriter le lecteur ce qui est, a priori, étonnant-. Pourtant, c'est un album qu'il faut lire jusqu'au bout, car ce n'est qu'à la toute fin qu'on peut le comprendre et l'apprécier à sa juste valeur.
Parce que, finalement, et contre toute attente, dès qu'on a fini L'homme sans sourire, on le relit, on le regarde à nouveau et on lui laisse une deuxième chance, on a les clés pour le comprendre. Ce n'est que lors de cette deuxième lecture que j'ai pu apprécier les dessins travaillés, les oppositions de couleurs, les situations ou les personnages. Et que j'ai été finalement émue par cette histoire.
Un album étonnant donc qui ne trouve son sens et sa saveur qu'à la dernière page : il faut donc réussir à aller jusqu'au bout !
En bref
Un roi joyeux tyrannique qui interdit à ses sujets de rire, une princesse inconsciente, un opposant politique et un anti-héros : tous les ingrédients de la fable sont là mais le sens profond de cette histoire ne se découvre qu'à l'ultime fin. Un album à lire jusqu'au bout pour le comprendre et l'apprécier à sa juste valeur.
Positif
une fin qui désarçonne
dessins travaillés
niveaux d'interprétation
Negatif
difficile d'aller au bout de la première lecture (mais indispensable)
Laissez un commentaire
Commentaires (0)