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Critique de Sorcières ! disent-ils

par ginevra le jeu. 1 avril 2021 Staff

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Une effroyable leçon d'Histoire

4 femmes indépendantes et savantes chacune dans leur domaine vont être broyées par la folie des inquisiteurs en 1489. Elles se nomment Ermentrude qui sait soigner par les plantes et faire naître les bébés, Yolanda la devineresse qui instille des idées libertaires à ceux qui l'écoutent, Théodora la forgeronne aux mœurs libres et Boussarde la paysanne qui forme un couple uni et équilibré avec Hildebald. Quand les inquisiteurs Sprenger et Institoris débarquent avec leur livre 'Le marteau des sorcières", le folie va s'emparer du village.

Juliette Ihler n'a hélas pas exagéré dans le récit qu'elle fait des horreurs commises particulièrement sur les femmes pendant cette époque troublée. Le but essentiel de ces folies était de "remettre" les femmes sous la soumission des hommes et de l'église (représentée par des hommes!) : plus de guérisseuses ou de sages-femmes puisque seuls les médecins savent soigner, plus de mœurs libres pour les femmes (les hommes ont toujours le droit de coucher avec qui ils veulent!), plus de prédictions fomentatrices de possibles révoltes et surtout plus de couples où mari et femme ont des relations équilibrées. Les supplices décrits ont malheureusement été réellement appliqués : recherche de la marque du diable en piquant avec une pointe tout le corps jusqu'à trouver une zone insensible, brûlures variées… Et le plus absurde de tous avec l'ordalie de l'eau où le ou la supplicié.e est jeté.e dans l'eau attaché.e est considéré comme innocent.e si coulant (et donc se noyant) et coupable si surnageant (et aussitôt brûlé.e sur un bûcher!).

Singeon a illustré ce sinistre scénario de dessins qui montrent la gentillesse et la confiance des femmes montrées du doigt et caricaturent les inquisiteurs. Les personnages sont expressifs, les paysages sont beaux, le découpage des cases intéressant avec de pleines pages rappelant des enluminures ou évoquant les tableaux de peintres comme Jérôme Bosch. Un chat noir (normal pour des sorcières) apparaît régulièrement pour appuyer certains points historiques.

Je connaissais de réputation "Le marteau des sorcières" mais j'ai cherché plus de renseignements dessus et j'ai découvert qu'il a vite été interdit par l'église catholique, mais cela n'a pas empêché certains tribunaux inquisitoriaux de l'utiliser jusqu'au XVIIe siècle. Les chiffres du nombre de victimes donnés par le chat noir font froid dans le dos : environ 100000 personnes exécutées et sans doute des millions condamnées à d'autres peines. La vengeance des paysans du livre envers inquisiteurs, prêtre et seigneur n'a sans doute jamais eu lieu mais elle termine le livre de bien sympathique façon.

En bref

Un livre pour découvrir l'atroce façon dont nombre de femmes ont été maltraitées pour une fallacieuse accusation de sorcellerie entre XVe et XVIIe siècle.

7
Positif

citations ou explications bien insérées

dessins sympathiques

récit sans lourdeurs

Negatif

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