La légende des Kabuki-mono

Tetsuo Hara est un mangaka dit classique, qui a su s’imposer au fil des années. Cependant, nombreuses de ses œuvres ne sont plus disponibles aujourd’hui. Comme c’est le cas avec Junji Ito, Mangetsu a décidé de dédier une collection à l’auteur, afin de faire connaître ses œuvres aux générations d’aujourd’hui, ainsi qu’une redécouverte aux fans de l’époque.

Je remercie également messieurs Keiichirô Ryû et Mio Asô qui ont contribué au scénario de Keiji. Nous découvrons Keiji Maeda au XVIe siècle, en 1582. Une guerre civile éclate suite à la mort du seigneur Oda Nobunaga, un seigneur respecté qui essayait de réunir le pays. En tant que Kabuki-mono, Keiji profite de la vie, du plaisir des femmes et d’un style quelque peu excentrique. Il reste malgré tout un combattant aguerri, qui ferait trembler bon nombre de samouraïs et seigneurs.

C’est dans ce contexte qu’une bête féroce protège des chevaux sauvages, qui ne peuvent donc pas être apprivoisés par les combattants. Pourtant, après de nombreux efforts, Keiji y parvient, car lui et cette bête sont pareils. Couverts de blessures, grands et imposants, ils sauront faire trembler les champs de bataille.

Dès les premières pages, nous comprenons donc qu’on est en guerre. Les armes et armures, et scènes de combats nous mettent directement en situation. Il est alors aisé de savoir si le titre peut nous plaire ou non, et dans mon cas, la réponse est évidente.

Je découvre ces auteurs avec Keiji, et tant par la qualité scénaristique que par l’unicité des dessins, l’œuvre m’a impressionné. Les planches fourmillent de détails sans que cela soit pesant, et les personnages ont tous leur particularité. Chose essentielle dans un récit où on risque de découvrir beaucoup de monde. C’est d’ailleurs le défaut de beaucoup d’œuvre et on est vite perdus.

Au-delà de ça, chaque avancée scénaristique est toujours liée à un élément « secondaire », ce qui rend la lecture très fluide malgré la mine d’informations qu’on reçoit par chapitre. Je suis impressionné par la technique des auteurs, il est très difficile de créer un récit aussi équilibré, surtout en étant trois. Ils parviennent aisément à retranscrire les volontés de l’un et l’autre, à tel point que le scénario et les dessins sont étroitement liés.

Vous l’aurez compris, c’est un grand oui pour moi. Je pars donc de ce pas enchaîner avec le deuxième tome de la série…