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Critique de Batman Arkham - Mr freeze

par Le Doc le lun. 18 oct. 2021 Staff

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Freeze, t'es givré !

Un rapide coup d'oeil au sommaire montre que la sélection de ce nouveau volume de la collection Batman Arkham ne puise pas vraiment dans la période pré-Crisis on Infinite Earths. Il n'y a en effet que deux histoires datant d'avant les années 90, ce qui est certainement du au fait que Mr Freeze a mis du temps avant de devenir un adversaire véritablement intéressant du Chevalier Noir. Au début, rien ne le distinguait des autres vilains "à thème" de l'univers de Batman, à savoir ici l'utilisation de la glace dans l'organisation de ses crimes. Et ce sont ses déclinaisons télévisuelles qui ont à chaque fois été importantes dans son développement.

À l'origine, Mr Freeze se faisait appeler Mr Zéro, un savant qui travaillait sur un pistolet réfrigérant lorsqu'il a été aspergé par accident par la solution glaçante de son invention. Il a alors mis au point une combinaison spéciale pour commettre ses crimes. Sa première apparition date de 1959, dans le #121 de Batman (détail amusant : Zéro est le portrait craché de Lex Luthor sur la couverture dessinée par Curt Swan, légendaire dessinateur des aventures de Superman...quoi, tous les chauves se ressemblent ?), une courte histoire de neuf pages bien caractéristique de l'époque :  simple (simplette ?), efficace, les scènes d'actions  s'enchaînent et tout est vite réglé avant de passer à la suite. Mr Zéro a été renommé Mr Freeze dans la célèbre série de 1966 avec Adam West et Burt Ward et c'est ce nom que DC a choisi d'utiliser depuis. S'il reste dans le fond assez classique (encore une tentative de Freeze pour ensevelir Gotham sous les glaces), Batman #375 (1984) se démarque par son procédé narratif qui donne une plus grande importance à un personnage secondaire. Ecrit par Doug Moench, l'épisode est bien ficelé et servi par un très bon  tandem Don Newton/Alfredo Alcala aux dessins.

Grâce à l'excellent dessin animé Batman des années 90, Mr Freeze a vu ses origines modifiées, avec l'ajout d'une dimension tragique touchante mais pas toujours bien exploitée par la suite (voir le film Batman & Robin de triste mémoire par exemple). Le Batman #525 (1995) ne reflète pas vraiment cette évolution (même si j'apprécie le style un peu biscornu de Kelley Jones, bien adapté aux atmosphères bizarres des scénarios de Doug Moench). Le one-shot Batman : Mr Freeze (1997) de Paul Dini et Mark Buckingham est par contre une réussite : dès les premières pages, le scénariste plonge Batman dans une situation compliquée et ne relâche pas la tension tout en revenant en détail sur les origines de Victor Fries et son histoire d'amour tragique avec sa femme Nora. 

Les épisodes suivants, Gotham Knights #59 par Robbie Morrison et Charles Adlard et Legends of the Dark Knight #190 et 191par J. Torres et David Lopez, ont leurs qualités : c'est bien raconté et visuellement très agréable...mais ils montrent aussi que les intrigues autour du super-vilain ont du mal à se renouveler. On passe ensuite à un gros "bloc", une saga en 5 parties également tirée des pages de la série anthologique Legends of the Dark Knight. Une entreprise de rétro-continuité (qui n'a vite plus fait partie de la continuité) dans laquelle J.H. Williams III (pas aux dessins cette fois-ci) et son complice Dan Curtis Johnson réimaginent les débuts d'un Batman qui décide de monter une équipe pour l'aider dans sa lutte contre le crime tout en racontant parallèlement les origines de Freeze. L'ensemble est inégal (et un poil trop long) mais il y a de bonnes idées et les auteurs intègrent bien cette situation au passé de Bruce Wayne avec la dernière page. Le point fort de ces LOTDK reste les dessins de Seth Fisher, que je découvre en apprenant tristement qu'il nous a quittés bien trop tôt à l'âge de 33 ans en 2006 des suites d'une chute mortelle. 

La période du New 52 n'est hélas pas oubliée avec l'ennuyeux Batman Annual #1 de Scott Snyder, James Tynion IV et Jason Fabok (la comparaison avec Batman : Mr Freeze de Paul Dini et Mark Buckingham n'est pas en faveur de cette énième relecture). Et l'album se referme sur une sympathique petite touche d'humour extraite du numéro spécial DC Beach Blanket Bad Guys Special permettant d'admirer les planches du regretté John Paul Leon sur un scénario de Dini.


En bref

Une galerie d'illustrations et la biographie des auteurs complètent le sommaire.

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