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Critique de Sangoma

par juju le jeu. 4 nov. 2021 Staff

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Un polar bien violent

Afrique du sud, quelques années après Nelson Mandala. La fin de l’apartheid n’a pas tout réglé, et les promesses de société égalitaire est loin du quotidien des Noirs. Ils triment toujours autant qu’avant et sur un jeu politique, la moindre étincelle envenime la situation et tout peut dégénérer rapidement. Après qu’un meurtre soit commis dans un vignoble près de Stellenbosch, on fait la connaissance du lieutenant Shepperd, en plein ébat avec la maitresse du leader afrikaner d’extrême droite. Il part donc enquêter, sur une histoire ultra complexe dans un pays aux tensions raciales encore frémissantes.

Caryl Férey nous offre ici, un thriller haletant, passionnant et ultra violent. J’ai adoré lire ses 150 pages, captivé de bout en bout. Le scénario est hyper bien construit, et à mon avis, largement adaptable sur grand écran. Tout ici est réuni pour nous offrir une histoire parfaite. L’histoire s’ouvre 25 ans avant et nous met dans l’ambiance directement où un noir tente de s’enfuir d’une ferme, on découvre déjà toute l’horreur que vivent les noirs au quotidien et par un subtil cadrage, on découvre deux protagonistes importants de l’histoire, Eva et Nelson. On se retrouve ensuite de nos jours, et l’on sent de suite toute la tension qu’il règne en Afrique du Sud. Les noirs n’en peuvent plus des conditions de travail. Les personnages sont omniprésents et surtout tellement bien développés. On se sent encore plus captivé grâce à tout ce développement psychologique des personnages. Les points positifs ne s’arrêtent pas là. Tout un jeu politique se met en place au sein du gouvernement, qui nous amène également sur un twist final tout à fait passionnant.

La place des Sangoma aussi, qui est le nom donné aux tradipraticiens, hommes ou femmes. Ils tiennent différents rôles sociaux et politiques dans les communautés, tels que ceux de devins, de guérisseurs des maux physiques, psychiques et spirituels ; ils dirigent les rituels de naissance et de décès, aident à retrouver le bétail perdu, protègent les guerriers, pratiquent le désenvoûtement… Ils sont au cœur de cette histoire et ce fut réellement un bonheur de les suivre et d’en apprendre sur eux. Passionnant.

Enfin, on retrouve tous les codes qui font d’un polar un excellent polar. De l’aventure, de l’action, du sexe, des rebondissements, des enlèvements, des coéquipiers surréalistes, un lieutenant séducteur, des rançons et un ennemi qui sort de l’ombre au dernier moment. Tout y est mais surtout tellement bien traités.

Les dessins de Cortentin Rouge participe à cette folle ambiance avec un trait réaliste. Nous offrant également des doubles pages assez exceptionnelles. J’ai particulièrement aimé le passage dans le bidonville, l’ambiance est dingue et on sent toute la violence qui règne dans ce lieu. C’est tendu, froid, ce passage m’a particulièrement marqué.

Au final, Sangoma les damnés de Cape Town a réussi à me captiver du début à la fin. Les auteurs ont réussi leur pari, en présentant une version ultra violente de l’Afrique du Sud, avec un scénario riche, des personnages très développés et des rebondissements. Cette histoire à tout pour réussir.

En bref

Au final, Sangoma les damnés de Cape Town a réussi à me captiver du début à la fin. Les auteurs ont réussi leur pari, en présentant une version ultra violente de l’Afrique du Sud, avec un scénario riche, des personnages très développés et des rebondissements. Cette histoire à tout pour réussir.

9
Positif

Scénario riche

Personnages bien développés

Dessins réalistes

Avec une histoire passionnante

Negatif

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