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Critique de Le dernier livre

par ginevra le ven. 31 déc. 2021 Staff

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Une dystopie dont j'espère qu'elle ne deviendra jamais réalité!

En 2040, les livres sont interdits, mais quelques rebelles tentent d'en sauver un maximum et d'apprendre à leurs enfants à lire malgré la répression terrible qui pèse sur eux.

Avec un résumé pareil, beaucoup de personnes penseront à diverses œuvres tournant autour du même sujet comme le fameux "Fahrenheit 451" de Ray Bradbury adapté en film par François Truffaut ou au film "Equilibrium" de Kurt Wimmer. Mais j'ai envie de rajouter aussi la série de BD "S.O.S. Bonheur" pour la fin du tome 5 et le choix d'un dirigeant via les réseaux sociaux.

Ici, l'humanité vit sous la menace permanente d'une pandémie et sous la direction d'un président d'une GAFAM qui a réussi à se faire élire par sa connaissance des électeurs via leurs données personnelles. Certains livres ont été numérisés (les moins "dangereux"), mais beaucoup d'autres sont interdits et détruits : Lolita de Nabokov, Le meilleurs des mondes d'Huxley, Le roi des mouches de Golding, Rhinocéros d'Ionesco, Les raisins de la colère de Steinbeck… tous les livres faisant "l'apologie de l'anarchie, de la pornographie, du désordre social ou du séparatisme" en vue de protéger les enfants bien sûr! Plus d'alphabets variés, mais des écrits réalisés en émoticones pour un langage commun de tous les hommes!! Un monde qui ne peut qu'effrayer les amateurs de livres que nous sommes.

Une éradication de tous les écrits pouvant ouvrir l'esprit des humains est un futur qui me fait vraiment peur. En tant que bibliothécaire bénévole, l'idée que les écrits de ma médiathèque municipale ou de ma bibliothèque personnelle puissent être un jour hors-la-loi est pour moi une vision cauchemardesque. Toutes les dictatures ont attaqué à un moment ou un autre des livres considérés comme impies si la religion dominait, impurs si le régime était ségrégationniste, de mauvaise idéologie si ce n'était pas celle de la majorité dominante. Les scientifiques, les poètes et les artistes "maudits" ont souvent payé de leurs vies leurs recherches.

Merci aux auteurs, François Durpaire au scénario, Brice Bingono aux dessins et Scarlett à la colorisation, pour ce brillant album qui mérite une place dans toutes les bibliothèques publiques ou privées du monde francophone et, j'espère bientôt, dans celles du monde entier grâce à des traductions. Imaginer le pire pour qu'il n'arrive pas est un exercice salutaire.

Ce monde de 2040 n'est pas celui que je souhaite à mes petits-enfants et j'espère que ce "Dernier Livre" restera une dystopie.

En bref

Un très grand livre qui montre un futur dystopique dont j'espère sincèrement qu'il n'arrivera jamais. Des auteurs que je ne connaissais pas et dont j'espère lire bientôt une nouvelle œuvre aussi brillante. À lire absolument!

8
Positif

scénario bien écrit bien que classique

dessins de bonne facture

belle colorisation

Negatif

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