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Critique de Les étoiles s'éteignent à l'aube #1

par Korail le mer. 19 janv. 2022 Staff

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A la croisée des aubes

Franklin Starlight a seize ans. Il est Indien, calme, doux, bien élevé. Il est appelé par son père, Eldon, alcoolique et mourant pour l’accompagner dans son dernier voyage. Il veut aller en haut de la montagne pour être enterré comme un guerrier. Les deux hommes ne se ressemblent pas, se connaissent à peine. Ce voyage va être l’occasion d’une rencontre sans faux semblant. En accompagnant Eldon, Franklin va découvrir les moments sombres et heureux de la vie de son père. Il va connaître aussi ses origines.

Dès la couverture, le cadre est posé : deux personnages, inondés de lumière, au milieu d’une chaîne de montagnes. Ce n’est pas la victoire de l’homme sur la nature, mais l’humilité face à sa grandeur, face à la vie elle-même. Et c’est cela qui est conté, une histoire de destin médiocre, qui a, à un moment, touché la grâce. La technique utilisée par Vincent Turhan - gouache et crayon de couleur - a un rendu très soigné, très agréable. La douceur des traits et des couleurs répondent à la douceur du personnage du fils. Les visages sont fins et les émotions que l’on peut y lire subtiles. Même si l’histoire contée par Eldon peut être sordide ou glauque, les dessins apportent la lumière. Toujours. Les paysages, eux, sont majestueux et sauvages et permettent de donner de l’espace au propos.

Les trois personnages cette histoire sont attachants à leur manière. Le jeune Franklin est un modèle de douceur, de loyauté, même sa colère, légitime, est contrôlée. Celui qui l’a élevé est presque un saint, humble et taiseux. Ces deux personnages ne sont que positifs et ils font du bien. Le père, Eldon, est beaucoup plus sombre. Il ne parvient pas à être complètement un salop, du coup, le lecteur ne peut pas le détester. On s’attache même à lui tant il a besoin d’être compris et de se racheter au seuil de sa mort. Pour le lecteur, ce dernier voyage est aussi une occasion d’apprendre des choses sur les Indiens, ce qui ajoute aussi, un intérêt à l’œuvre : au-delà de la destinée individuelle, il y a aussi celle des Amérindiens dans cette BD.

Les étoiles s’éteignent à l’aube, c’est une histoire d’hommes, de pères et de fils, une histoire qui raconte les liens de ceux qui s’aiment, la dépendance avec pudeur et retenue. Une histoire où la proximité de la mort permet de dire ce qui a été tu jusque là. Un voyage initiatique à la recherche de la paix et de la vérité éclairé par des dessins magnifiques et lumineux. Cette adaptation du roman de l’écrivain améridien Richard Wagamese est très réussie. Je la recommande.

En bref

Les étoiles s’éteignent à l’aube, c’est une histoire d’hommes, de pères et de fils, une histoire qui raconte les liens de ceux qui s’aiment, la dépendance avec pudeur et retenue. Une histoire où la proximité de la mort permet de dire ce qui a été tu jusque là. Un voyage initiatique à la recherche de la paix et de la vérité éclairé par des dessins magnifiques et lumineux. Cette adaptation du roman de l’écrivain améridien Richard Wagamese est très réussie. Je la recommande.

8
Positif

les illustrations notamment personnages et paysages

le questionnement sur l’amour et la paternité

le personnage de Franklin

Negatif

j’aurais aimé que le personnage de Red soit un peu plus développé

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