La magicienne trahie

Les auteurs revisitent le dixième chant de l’Odyssée, pour raconter les événements en lien avec Ulysse, ses compagnons et Circé, mais cette fois du côté de la femme magicienne.

Ils démontent les mythes encore actuels des soldats valeureux et courageux dont les actes ignobles contre les populations vaincus, femmes et enfants en particulier, passent pour des dommages collatéraux obligatoires.

Ils nous font prendre conscience que les mythes fondateurs, comme la guerre de Troie, sont basés sur l’égo et l’égoïsme des hommes, loin de toute sauvegarde de la veuve et de l’orphelin ; Que la femme cherchant sa liberté, devient la pauvre innocente enlevée contre son gré, tout cela pour cautionner la vengeance d’un mari jaloux abandonné.

Les tréfonds de l’âme humaine, des héros ou des moutons suiveurs, sont exposés par Circé, pour mieux que le lecteur prenne conscience des moteurs qui le meuvent.

Le dessin est à la hauteur de cette introspection. Un peu étrange parfois, mais intéressant, il accompagne très bien les questionnements d’Ulysse et Circé, leur visite de monde onirique, d’enfers attendus, de futur probable en acquiert une intensité dramatique impressionnante.

Cette BD forte, tant sur le propos que de la puissance graphique, revisite une partie de l’Odyssée du point de vue féminin de la magicienne Circé.

Les auteurs en profitent pour tirer les fils qui animent les marionnettes masculines dans leurs grandiloquents rêves de gloire.