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Critique de Grendel, Kentucky #1

par Auray le ven. 11 févr. 2022 Staff

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Le monstre est en chacun de nous

La petite nouveauté du mois de février est chez Delcourt Comics, et, elle fait plaisir si vous n'avez pas envie de vous prendre trop la tête. Pourtant, vous aurez avec « Grendel, kentucky », une histoire à l'ambiance irréprochable. Je vais évidemment vous en dire plus dans les prochaines lignes, alors, restez connectés sur Sanctuary.fr.

Jeff McComsey est assez discret en France pour le moment. Il travaillait sur des romans graphiques publiés par Alterna Comics. On peut l'admirer également dans le domaine de l'animation et des jeux vidéo. Ici, le comic book vient à l'origine des studios AWA, il a été publié en quatre chapitres de vingt pages. L'intégralité vous est ici proposée à quinze euros, ce qui est tout à fait honnête. La couverture est assez jolie et s'étend sur tout le livre.

Pour ma part, le tout vaut surtout pour Tommy Lee Edwards, un fameux dessinateur. Les plus anciens auront remarqué que ce nom est sur l'indispensable « 1985 : visiteurs », au côté de celui du célébrissime et controversé, Mark Millar. Il a été réédité dernièrement dans un format « best of » par son éditeur, Panini Comics. On l'aperçoit aussi chez le concurrent, DC Comics, du côté de « Superman : American alien », qui est vraiment sympa, au passage. Quelques couvertures pour son ami Mark sont à retrouver entre un « Jupiter Legacy Requiem » et un « Kick Ass 2 ».

À la fin, un sentiment s'est confirmé lors de ma lecture de la postface des créateurs originaux. Il y a beaucoup de Tommy Lee Edwards là-dedans. Cet amateur de Grindhouse, motos, ou, de Plymouth (coucou Stephen King!) a beaucoup à nous dire. On compare l'univers de Marnie, la fille prodigue sur le retour, à celle de la série Sons of Anarchy, car, elle dirige d'une main de fer tout un groupe de motards. Cette fois, il sera composé uniquement de femmes. Une version pertinente de cet univers se compose. On n'émet pas de questions, ça roule tout seul et trace tout de suite le chemin.

Car, l'ambiance est aussi du côté d'une série comme Stranger Things pour continuer les comparaisons. Son père est décédé dans des circonstances troubles. On dit que c'est un ours qui aurait eu sa peau, mais, il y aurait un lien avec les peurs anciennes et enfantines de monstres dans le placard ou sous le lit. Le retour dans la ville natale de Marnie va rouvrir certaines blessures bien profondes on dirait... et en faire beaucoup d'autres. La culture du cannabis par les habitants peut surprendre, cependant, il a permis d'échapper aux épreuves minières à ses habitants pendant de nombreuses années. Le père de la petite avait un rôle pondérant dans tout ça, il savait ce qu'il faisait et était connu pour cela.

Sinon, le dessin ou la colororisation mènent cette barque qui ne coule jamais. Le fleuve n'est d'ailleurs pas si tranquille, et, c'est tant mieux. Les deux premiers chapitres sont colorisés par l'illustrateur lui-même, puis, il sera aidé par Giovanna Niro (Batman : The World). Ça rappelle un peu les codes couleurs d'un Outcast de Robert Kirkman et de Paul Azaceta. Comme ce dernier, le graphisme est tellement fort, personnel, et identifiable tout de suite, que cela justifier à lui seul cet achat. Les ténèbres frôlent en permanence la luminosité.

Dans les bonus, on remarque aussi une attention toute particulière aux onomatopées. De quoi ravir les amateurs de seconde lecture, car on est embarqué dans cette histoire en grande pompe comme seul peuvent faire un page-turner. Les dialogues courts et incisifs jouent aussi un rôle. Dommage que le tout soit si bref, on aurait vraiment aimé suivre Marnie dans une aventure un peu plus étirée avec son petit groupe aux différentes ethnies, ou alors, sur des moments clés de son enfance, par exemple. Ce sera peut-être pour une prochaine fois lorsque l'on admire cette dernière case.

La petite ville de Grendel dans la région minière du Kentucky a des secrets qui ne vous seront révélés que si vous osez ouvrir ce livre de Delcourt Comics. Il plaira aux amateurs de Beowulf, qui a tant inspiré le scénariste, ou, ceux qui sont fans des récits d'horreur, comme ceux issue des magazines Creepy et Eerie. La jeune génération pensera plus aux séries récentes mentionnées un peu plus haut. Il n'y a rien de nouveau non plus, mais, c'est agréable à suivre dans son ensemble, et le peu d'ouvrage dans ce genre en ce moment fait qu'il faut peut-être justement lui donner une chance. Dans tous les cas, ce petit livre est à admirer avec le crépitement d'un feu de cheminée lors de ces longues soirées d'hiver. Sachez juste que vous ne serez peut-être pas le seul à en profiter dans cette pièce obscure.

En bref

« Allez, maintenant, on rentre et on se bourre tous la gueule.»

7
Positif

La colorisation et les magnifiques dessins de Tommy Lee Edwards

Des dialogues qui mettent l'ambiance

Agréable à lire dans son ensemble

Negatif

Trop court ?

Une narration plus commune à présent

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