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Critique de Sous les galets la plage

par ginevra le sam. 19 févr. 2022 Staff

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Quand un fils de famille rompt avec la tradition...

Pascal Rabaté ne fait pas partie de mes auteurs de prédilection, mais cet album m'a séduite autant pour les dessins aux couleurs passées que pour l'histoire racontée.

Ces 3 grands jeunes gens (pas encore majeurs puisque, en 1962, il fallait atteindre 21 ans) sont des fils de la bonne bourgeoisie de l'époque laissés dans les maisons secondaires de famille pour terminer leurs vacances avant d'entrer en fac. Ils sont plutôt naïfs et vont se faire piéger par une jolie fille qui va les obliger à aider son trio à cambrioler les villas du bord de mer vidées de leurs occupants. Albert et Odile vont tomber amoureux et leur amour résistera aux contraintes familiales et aux conventions bourgeoises.

Il faut laisser de côté nos regards de lecteurs de 2022 pour tenter de se remettre dans le contexte de l'époque. Les résidences secondaires à la mer de bonnes familles bourgeoises et les destins tracés d'avance des héritiers du nom étaient des normes. Reprenez les chansons "Rosa" de Brel ou "Petites boites" de Graeme Allwright ou plein d'autres qui évoquent les impositions paternelles : le fils du médecin, du militaire, de l'ingénieur se doit de continuer la tradition familiale… J'écris bien le fils parce que, à l'époque, une fille de la bourgeoisie était destinée à se marier et faire des enfants pour continuer les lignées et pas à devenir ingénieure, médecin ou militaire. Seules les pauvres apprenaient un métier, mais un métier convenable comme infirmière ou institutrice…

Il faut dire que le trio de cambrioleurs est plutôt sympathique, truands d'accord mais pas vraiment violents. Rabaté nous pousse clairement à préférer ces trois-là aux jeunes nigauds qu'ils grugent. Le contraste est saisissant entre les 2 mondes qui se rencontrent. J'ai aussi énormément apprécié que l'album se ferme sur le symbole de l'anarchie… et c'est bien un anarchiste qu'est devenu Albert aux yeux de la société pour avoir rompu avec les valeurs imposées par son éducation.

J'ajoute que l'éditeur Rue de Sèvres a réalisé un bel objet avec ce livre de grandes dimensions (24 x 32 cm) qui permettent de profiter au maximum de la finesse des dessins.

En bref

Un album qui replace ses lecteurs dans un contexte pré-1968 avec le contraste entre les jeunes nantis et le trio de sympathiques truands. Rabaté joue à merveille de la finesse de ses dessins rehaussés par une colorisation aux tons passés. À lire au plus vite.

8
Positif

histoire sympathique

dessins fins

colorisation adaptée

bel objet

Negatif

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