Un univers dans lequel la magie tente de revenir

Les songes du roi Griffu nous plonge en pleine époque médiévale dans un univers où la magie n’existe quasiment plus. Pourtant, des légendes en parlent et des mystères subsistent notamment autour d’humains pouvant se transformer en animaux. C’est ce que va penser voir Owein qui va entraîner sa sœur dans une chasse à l’ours de laquelle il reviendra seul, laissant sa sœur portée disparue. Il décide donc de s’enrôler dans l’armée afin de devenir plus fort et tenter de retrouver Pellah.

Côté scénario, on retrouve un chemin initiatique plutôt classique pour le héros, qui suite à la perte d’un être cher, sa sœur, va passer différentes épreuves afin de se fortifier et espérer la retrouver enfin. En parallèle, la toile de fond permet d’offrir au lecteur un univers original sur des croyances oubliées, celles qui baignaient dans la magie et que la lutte pour le pouvoir a éradiqué peu à peu. On retrouve cette lutte entre rituels ancestraux et une toute puissance qui souhaite régner. Dans sa quête, Owein va faire différentes rencontres, et cheminer parfois entre le rêve et la réalité. On sent que sa destinée se dessine peu à peu et qu’il est amené à parcourir un chemin tortueux. La scénariste a plutôt bien ficelé son histoire et nous emmène peu à peu vers ce qui fera d’Owein une légende… Des indices sont posés ça et là, qu’on devine utile pour la suite et qui prendront tout leur sens dans le tome qui suivra, même si on commence à émettre quelques hypothèses en fin d’album.

Côté dessins, je n’ai pas trop accroché à la patte graphique de la dessinatrice, qui rend notamment les visages un peu brouillons. Les décors sont bien maitrisés et le découpage permet de donner un peu de rythme, notamment pendant les scènes de combats qui sont bien réalisées. La colorisation est plutôt terne, mais elle convient bien à l’époque et à l’histoire. Les manifestations de la magie sont plutôt bien faites avec notamment les yeux rouges pour certains animaux.

Un bon moment qui a su titiller ma curiosité et me donne envie de lire la suite. L’histoire d’Owein est assez classique mais la toile de fond apporte un peu d’originalité dans cette quête initiatique. Seuls les dessins ont quelque peu freiné mon immersion sur les premières pages….