Un seul être a failli nous manquer

Aaah Sandman, j’ai beaucoup d’affection pour cette série qui, d’une part, nous avait présenté un personnage/concept fort du rêve et, d’autre part, amenait des récits qui s’intéressaient à l’Homme. Lors de la fin de la saga, le songe finit par laisser sa place à son successeur, Daniel, qui devient le nouveau maître du songe : autant vous dire que j’étais impatient de découvrir cette relève et son interaction avec le monde, et sa vision de … l’Homme. Donc dire que j’étais excité de découvrir “the dreaming”, la suite directe de Sandman, était une évidence.

Et pourtant, la série a failli être un bide complet.

Dans cette dernière, le postulat de base est que Daniel est parti et a laissé le monde des rêves dans un chaos total nous amenant à découvrir comment les personnages s’organisent. En soit, c’est pas mauvais mais je n’ai pas retrouvé la magie de l’univers. J’ai eu du mal à m’intéresser aux personnages issus de la série (Abel & Caîn , le bibliothécaire, etc.) sans le Rêve, et surtout, dans le premier arc, l’Homme n’existe pas.

Ainsi, Si Simmons va utiliser ce petit monde pour en faire une critique sociale avec l'extrémisme, la peur du remplacement et de l’inconnu à travers 2 nouveaux personnages pour une conclusion assez classique sans grand réjouissement. Pourtant, c’est joliment dessiné par Bilquis Evely : c’est très expressif et élégant mais… ça ne peut pas tout faire.

Donc ça ressemblait à un gros flop mais le 7ème chapitre a complètement changé la donne.

Après la fin du 1er arc, on bascule (enfin) sur Daniel, à travers une histoire d’amour en 2 chapitres qui permet de comprendre intrinsèquement les déboires du Rêve. C’est à partir de ce moment que le charme opère à nouveau. Le rêve revient au premier plan et l’auteur revient à ce qui faisait le succès en faisant même interférer d’autres éternels. Graphiquement, c’est en dessous du premier arc, avec un style moins détaillé et plus lisse, mais le bonheur de retrouver ce ton est tellement immense que je suis passé outre.

On finit cet album sur un excellent dernier chapitre qui ressemble à une promesse : celle de définitivement s’intéresser à Daniel et de savoir si ce dernier va pouvoir revenir ou non. Le contrat est établi, je le signe mais attention : ma colère sera noire s’il n’est pas respecté !