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Critique de Hulk - Gris

par Le Doc le sam. 12 mars 2022 Staff

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Gris.

Daredevil - Jaune, Spider-Man - Bleu, Hulk - Gris et Captain America - Blanc, la tétralogie de Jeph Loeb et Tim Sale, n'a pas qu'en commun la thématique chromatique des titres. Les auteurs parlent principalement des pertes qui ont bouleversé la vie de chacun des personnages et pour Bruce Banner, c'est la mort de son épouse Betty Banner (au moment de la publication de la mini-série bien entendu), qui est le moteur du récit. Le jour de l'anniversaire de leur mariage, Bruce ressent le besoin de parler à son ami psychiatre Leonard Samson, malgré le fait qu'il soit toujours poursuivi par les autorités. Et pour évoquer Betty, il revient aux origines, à ce jour fatidique de l'explosion de la Bombe Gamma.

Dans le premier épisode de Incredible Hulk, le colosse était gris, couleur modifiée dès le deuxième numéro à cause du mauvais rendu de l'impression. Il n'y a pas eu de raison donnée à l'époque mais c'est un élément qui a été développée par la suite, faisant du Hulk gris une manifestation à part des différentes facettes du personnage. Hulk - Gris revient sur cette courte période, ce qui fait que l'action se déroule entre Hulk #1 et 2, dans un laps de temps moins important que les autres séries marvelliennes de Loeb & Sale. Il y a donc une sensation d'urgence qui parcourt les six chapitres, très bien restitué par les auteurs. 

La double voix-off (Bruce/Leonard) analyse précisemment le comportement de Hulk dans ces premiers jours, son esprit embrumé, sa relation particulière avec Banner, cet alter-ego qu'il déteste profondément et qui est pour lui l'équivalent d'un geôlier. Le paradoxe de cette montagne de muscles était qu'il présentait également un aspect enfantin contrastant avec ses peines et ses colères destructrices. S'il a avoué ne pas avoir été un grand lecteur de Hulk lorsqu'il était plus jeune, Jeph Loeb a su s'imprégner de l'atmosphère de cette époque pour alterner entre émotion et intensité dans la démonstration des rapports compliqués de Hulk/Banner avec Betty et son père, le colérique général Ross.

J'aime également beaucoup la façon dont Tim Sale dessine le titan...gris, une sorte de mélange entre la version de Kirby et la parodie de Marie Severin dans Not Brand Echh, lui donnant une expressivité qui le rend aussi bien touchant dans les passages intimistes (les scènes nocturnes entre Betty et Hulk, très belles) qu'effrayant dans ses excès de rage. Comme pour Daredevil et Spider-Man, c'est une réussite graphique, entre le trait de Sale et le travail nuancé du coloriste Matt Hollingsworth.

En bref

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