Une histoire déchirante qui marque la fin de l'innocence du Tisseur, dans Spider-Man – La collection anniversaire !

Spider-Man fête en cette année 2022 ses 60 ans, et Panini Comics décide de faire les choses en grand !
L’éditeur propose en effet dix volumes au sein de Spider-Man – La collection anniversaire, qui met en avant dix sagas, passages ou époques ayant marqué le Tisseur. Chaque tome est en format dur, avec papier assez lisse, de bonnes introductions et présentations des personnages. Mais surtout au prix attractif de 6,99 € !
Une très bonne occasion pour se lancer, relancer ou retrouver l’univers de l’Araignée, qui semble n’avoir pas pris une ride depuis ses débuts !

Ce deuxième tome de Spider-Man – La collection anniversaire plonge au cœur d'un des récits les plus mythiques de la franchise : La mort de Gwen Stacy.
L'on y retrouve les épisodes Amazing Spider-Man n°96 à 98, de mai à juillet 1971, puis n°121 à 123, de juin à août 1973. Ils concernent deux sagas très liées, et complémentaires, malgré le grand écart de numéros entre elles. Stan Lee rédige la première intrigue, Gerry Conway la seconde, alors que Gil Kane illustre l'essentiel, aidé au début et à la fin par John Romita (Sr).
Nous sommes à une époque où Peter Parker est en couple officiellement avec Gwen Stacy, et vit avec Harry Osborn, son colocataire. Les auteurs poursuivent de traiter plusieurs thèmes sociaux, en lien avec l'actualité, sans jamais oublier le super-héroïsme classique. La série devient mature, et définitivement dans le vent.

Spider-Man – La collection anniversaire : La mort de Gwen Stacy est un marqueur, considéré à juste titre comme le symbole de la fin de l'innocence pour Spider-Man et l'Âge d'Argent, débuté en 1956. Panini Comics intègre, avant ce moment charnière, une intrigue pertinente pour préparer cet événement terrible. Mais surtout là aussi un instant incontournable pour les comics !

La première saga concerne les n°96 à 98, donc.
Elle commence par le fameux numéro qui, à l'époque, a marqué les esprits. Stan Lee et Marvel ont en effet décidé de le publier sans l'accord et le sceau du Comics Code, structure de censure mise en place dans les années 1950 après plusieurs polémiques liées au Dr Fredric Wertham. Un acte fort de rébellion, à l'époque !
Ce n°96 montre les ravages de la drogue sur la jeunesse étudiante, avec Spider-Man qui sauve d'abord un drogué en plein trip. Peter Parker revient de Londres, où il n'a pas pu retrouver Gwen, en voyage depuis la mort de son père, dont elle considère le Tisseur responsable. Peter va quelque peu de l'avant, mais est crispé par Norman Osborn, amnésique depuis un choc où il a oublié autant sa carrière criminelle que l'identité de Spider-Man. Mais des événements, notamment liés aux errances d'Harry Osborn, lui aussi happé par la drogue, vont raviver les souvenirs de Norman, au grand dam de Peter.
Stan Lee, John Romita et Gil Kane livrent des épisodes forts. Si, effectivement, l'on peut craindre qu'une lecture au XXIe siècle fasse relativiser le contenu de ce n°96, il n'en est rien ! Le scénario reste particulièrement fin et dynamique, avec un Stan Lee toujours très bon pour les dialogues et les caractérisations, et clairement déchaîné ici pour évoquer son message social. Voir Randy Robertson interpeller Norman Osborn sur le sujet de la drogue, car les afro-américains sont en première ligne par leur désespoir, demeure prenant, surtout en 2022, hélas. Le cas du Bouffon Vert prend cependant rapidement le dessus, mais cela se fait de manière organique, avec toujours une très bonne galerie de personnages secondaires. Et de sacrées séquences d'action, aussi !
John Romita et Gil Kane proposent en effet des planches très réussies. Le second, qui réalise l'essentiel, a une approche plus stricte, moins ronde que le premier. Mais cela se lit fort bien, avec un duel Spider-Man contre le Bouffon qui reste dans les mémoires, et un graphisme très réussi.
Un moment fort pour les comics, car Marvel a osé défier l'autorité du Comics Code et aborder une problématique sociale terrible. Mais aussi et surtout une vraie bonne histoire !

La deuxième intrigue donne son nom à ce volume, et reste un déchirement pour bon nombre de lecteurs, dans ces n°121 à 123.
Plusieurs témoignages confirment que auteurs et éditeurs avaient décidé de faire avancer Spider-Man en le faisant passer par un deuil, pour marquer définitivement la fin de l'adolescence. Tante May devait initialement disparaître, mais John Romita a proposé de tuer plutôt Gwen Stacy, pour vraiment marquer les lecteurs. Stan Lee, déjà en retrait de la gestion courante, a accepté à la va-vite, car il devait préparer ses bagages pour un voyage en Europe ! C'est ainsi que s'écrivent les légendes.
Ici, l'on voit que Norman Osborn, à nouveau amnésique, retrouve encore la mémoire alors que son fils a replongé dans la drogue ; cela confirme l'importance de la première saga, qui pose les germes de celle-ci. Norman se crispe face à de nombreuses difficultés, et redevient le Bouffon Vert. Il fait de Spider-Man le responsable de ses malheurs, et veut le faire souffrir. Il enlève ainsi Gwen Stacy, la jette dans le vide au-dessus du pont George Washington... et un Peter affaibli par la maladie lance une toile pour la récupérer. Lui brisant ainsi le cou, dans un moment atroce et déchirant. Cela pousse Spider-Man dans une quête vengeresse terrible et absolue dans le n°122, puis un n°123 où J. Jonah Jameson engage Luke Cage pour stopper « l'assassin ».
Gerry Conway, John Romita et Gil Kane livrent ici des passages devenus mythiques. Quasiment cinquante ans après, l'épisode La mort de Gwen Stacy demeure un modèle de fluidité, de dynamique et d'efficacité. Les fameux moments où Peter se lancent pour sauver Gwen, croit avoir réussi et découvre son décès sont toujours aussi touchants et marquants. La rage de Spider-Man est pleinement organique dans la suite, et la chute du Bouffon Vert est particulièrement forte. L'ultime numéro acte une forme d'épilogue bienvenu, et très cohérent dans l'ensemble.
A nouveau, les dessinateurs John Romita et Gil Kane livrent des planches très réussies, et très fortes. Le Bouffon Vert est idéalement croqué ici, et la tragédie est fidèlement réalisée par des artistes impliqués et en pleine maîtrise.
Une histoire légendaire qui justifie son aura, même tant de temps après.

En bref

La mort de Gwen Stacy est un tome de Spider-Man – La collection anniversaire à ne pas louper. Il comprend deux événements qui ont marqué autant le Tisseur que tous les comics, pour le défi au Comics Code via l'épisode sur la drogue, mais aussi pour la mort de la petite-amie du super-héros. Les deux histoires se révèlent en outre très bonnes, très fluides, très efficaces. Indispensable, tout simplement !

8
Positif

Deux marqueurs forts et incontournables pour Spider-Man et les comics.

Des intrigues réussies et déchirantes, pour une lecture pleine d'émotion.

Deux sagas très efficaces et prenantes, qui n'ont pas vieilli.

Negatif

Les traits plus secs et lisses de Gil Kane, réussis mais moins ronds et agréables que ceux de John Romita (Sr).

Les amnésies un peu faciles de Norman Osborn.

La mort de Gwen Stacy, à jamais impardonnable !

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