Terrible traque de serial-killer pour le légendaire polar sombre et torturé des années 80 dans Spider-Man – La collection anniversaire !

Spider-Man fête en cette année 2022 ses 60 ans, et Panini Comics décide de faire les choses en grand pour célébrer l’événement !
L’éditeur propose en effet dix volumes au sein de Spider-Man – La collection anniversaire, qui met en avant dix sagas, passages ou époques ayant marqué le Tisseur. Chaque tome est en format dur, avec papier assez lisse, de bonnes introductions et présentations des personnages. Mais surtout au prix attractif de 6,99 € !
Une très bonne occasion pour se lancer, relancer ou retrouver l’univers de l’Araignée, qui semble n’avoir pas pris une ride depuis ses débuts !

Ce troisième tome de Spider-Man – La collection anniversaire poursuit l’avancée temporelle de la gamme : après les années 60 dans le premier, les années 70 dans la suite, voici les années 80 ! Avec une ambiance sombre, lourde, brutale, qui plonge le Tisseur dans un polar sec et violent, autour d’un serial-killer terrible : La saga du Rédempteur.
L’on quitte ici la série Amazing Spider-Man pour le titre Peter Parker, The Spectacular Spider-Man, lancé en 1976 du fait de la popularité de l’Araignée. Le scénariste Peter David, tout juste nommé sur cette série annexe, lance ainsi cette intrigue qui fera date sur le Rédempteur, traduction très bien trouvée du nom original : Sin-Eater.
Panini Comics propose ici les n°107 à 110, le récit original, et sa suite, les n°134 à 136. L’on a ici l’essentiel de la saga du Rédempteur, bien que ce dernier soit évoqué au sein d’événements récents. A noter également qu’il a eu des successeurs, mais moins marquants que l’original.

La première partie concerne les n°107 à 110, donc, publiés entre octobre et décembre 1985.
Elle commence par un choc, violent et brutal : Jean DeWolff est morte. Cette capitaine de police, très proche de Spider-Man, qui la charme même si elle n’ose pas l’avouer, est retrouvée morte dans son appartement, après un flashback sur son existence. Spider-Man, alors en costume noir, sans que l’on connaisse alors le symbiote, le découvre par hasard, et le vit très mal. L’on comprend bien vite que l’assassin se fait appeler le Rédempteur, et multiplie les victimes qu’il tue car elles ont « péché ». Ce serial-killer, vêtu uniquement d’une cagoule et d’un fusil à dispersion, terrifie la ville, alors que Daredevil le poursuit aussi, par intérêt personnel. Spider-Man se perd dans la brutalité, tandis que même les proches de Tante May s’enfoncent dans la violence sociale.
Spider-Man – La collection anniversaire : La saga du Rédempteur commence par un récit ô combien intense, ô combien dur, mais surtout ô combien réussi. Le lecteur habitué aux combats super-héroïques a ici la surprise de plonger dans un véritable polar violent, notamment les histoires de justicier urbain. Charles Bronson apparaît d’ailleurs en clin d’œil, pour assumer le lien.
Peter David surprend ici dans une approche crue et sèche, avec un traitement direct et agressif des événements, qui décrivent l’ambiance de violence urbaine de New York alors, qui touche même des personnes âgées comme les proches de May Parker. Spider-Man est sous tension, son enquête avec le policier Stanley Carter, ancien agent du SHIELD mystérieux, est intense et le décès de Jean DeWolff entame un trouble général. La ville a peur, clairement, et le Rédempteur, finalement « juste » un homme armé et dément, paraît bien plus terrifiant que les super-vilains habituels. L’ensemble créé une gêne mais aussi une grande intensité de lecture.
Le dessinateur Rich Buckler participe pleinement au trouble général, via des planches réussies mais avec des atmosphères troubles, travaillées, nerveuses. Le graphisme rappelle plus des titres comme Hellblazer que les séries habituelles du Tisseur, et autant scénario que dessin s’associent pour un récit choquant, brutal, qui ne laisse pas indifférent.
Seule petite gêne : la caractérisation de Daredevil, trop « lisse » dans son approche des difficultés du système judiciaire. Cela sonne bien loin de la caractérisation de Frank Miller, qui a déjà entamé la révolution du personnage au début des années 80. Matt Murdock est ici un bon contrepoint à la violence de Spider-Man, mais cela « surprend » vu ce que l’on sait deux. Inverser les postures aurait paru plus logique.

La dernière partie de Spider-Man – La collection anniversaire : La saga du Rédempteur concerne les n°134 à 136, publiés entre janvier et mars 1988.
Peter David revient sur le Rédempteur, qui sort de prison après que des psychologues aient acté qu’il était guéri. La fin de la première intrigue révèle les raisons profondes de son attitude, mais aussi son identité, cachée ici pour le suspense ; tout ceci « justifie » sa libération. Celle-ci provoque la colère des New-Yorkais, mais aussi de Peter Parker, fraîchement marié avec Mary-Jane. Un Spider-Man enragé vient menacer le Rédempteur, mais découvre une réalité terrible. En l’appréhendant à la fin de la première saga, Peter a grandement blessé voire même mutilé le Rédempteur ! Honteux, rongé par la culpabilité, Spider-Man perd pied et est vaincu par un Electro qui gagne en confiance et en dangerosité. Alors que, en parallèle, l’on découvre que le Rédempteur a désormais des visions de ses pulsions, qui le hantent encore…
La deuxième intrigue du Rédempteur concilie ici le polar urbain et violent, avec du super-héroïsme plus classique. Electro n’apparaît cependant que comme un prétexte, un outil pour révéler les troubles et la culpabilité d’un Spider-Man hanté par sa violence, ce qui sera repris a posteriori comme un élément lié au symbiote. Le retour du Rédempteur est bien orchestré, avec notamment une très bonne plongée dans sa psyché, fracturée. Le personnage devient touchant, pathétique et troublant, alors que l’on apprend aussi pourquoi il a tué Jean DeWolff.
Sal Buscema entame ici une présence ininterrompue sur cette série entre le n°134 et le 213, alors qu’il a déjà accompagné Spider-Man ailleurs. Ses traits sont stricts, secs mais surtout géométriques. L’on aime ou non, c’est évidemment moins travaillé que Rich Buckler, et l’ambiance est plus classique. Mais le rendu est efficace, fluide et réussi.
Une suite juste, qui compense quelques manques, revient sur des éléments forts et livre, surtout, un final déroutant, qui parvient à moduler l’avis du lecteur sur le Rédempteur. Fort et marquant, toujours.

En bref

La saga du Rédempteur est autant une très bonne histoire de Spider-Man qu’une très grande histoire, tout court. Peter David et Rich Buckler réussissent à faire du polar sombre et un parallèle aux justiciers urbains avec Spider-Man, pourtant éloigné en principe de tels thèmes. Le récit est choquant et puissant, alors que sa suite avec Sal Buscema module les événements, pour donner une approche différente, qui marque après lecture. Un monument, à ne pas louper.

9
Positif

Le mariage réussi et marquant entre Spider-Man et des polars sombres et réussis sur un justicier urbain troublant.

Un contexte social traité sérieusement et intelligemment, via une ambiance très travaillée.

Des personnages complexes et des interrogations humaines troublantes.

Negatif

La caractérisation trop lisse de Daredevil.

L’utilisation d’Electro dans le deuxième récit, qui rappelle trop le super-héroïsme alors que la première intrigue était formidable sans.

Les traits de Sal Buscema, réussis mais moins marquants que ceux de Rich Buckler.

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