La naissance de Venom, tome historique mais décevant pour Spider-Man – La collection anniversaire

Spider-Man fête en cette année 2022 ses 60 ans, et Panini Comics décide de faire les choses en grand pour célébrer l’événement !
L’éditeur propose en effet dix volumes au sein de Spider-Man – La collection anniversaire, qui met en avant dix sagas, passages ou époques ayant marqué le Tisseur. Chaque tome est en format dur, avec papier assez lisse, de bonnes introductions et présentations des personnages. Mais surtout au prix attractif de 6,99 € !
Une très bonne occasion pour se lancer, relancer ou retrouver l’univers de l’Araignée, qui semble n’avoir pas pris une ride depuis ses débuts !

Ce cinquième tome de Spider-Man – La collection anniversaire s’installe, encore une fois, dans les années 80. Le premier volume illustrait les années 60 (lien ici), le deuxième les années 70 (lien ici) et le troisième commence à évoquer les années 80 (lien ici), suivi ensuite par le quatrième (lien ici).
Nous sommes cependant ici sur la fin de cette décennie marquante, avec Amazing Spider-Man n°300 en mai 1988, puis Amazing Spider-Man n°315 à 317, de mai à juillet 1989. C’est alors l’explosion de Todd McFarlane, jeune Canadien passé sur Incredible Hulk avant de révolutionner l’approche graphique du Tisseur, puis les comics en eux-mêmes !
Il s’installe en effet sur Amazing Spider-Man au n°298, en part au n°328 pour écrire et dessiner la nouvelle série Spider-Man, alors record de ventes en 1990 avec 2,5 millions vendus pour le n°1. Todd McFarlane incarne alors la nouveauté, la modernité, et le succès. Mais il quitte cependant Marvel pour fonder Image Comics, afin d’être seul décideur, et créé notamment Spawn.

Le présent volume en est cependant bien loin, car il aborde l’un des plus grands apports de Todd McFarlane et du scénariste David Michelinie à l’univers du Tisseur.
La naissance de Venom.
C’est en effet ici que le fameux super-vilain puis anti-héros est créé, même s’il est lié à des éléments antérieurs. Spider-Man bénéficie dans le n°8 de la maxi-série Secret Wars, en août 1984, d’un nouveau costume noir, avec des toiles organiques. Peter Parker apprend cependant plus tard qu’il s’agit d’un symbiote, entité consciente qui veut fusionner avec lui. Il s’en débarrasse définitivement dans Web of Spider-Man n°1, en avril 1985, via des cloches d’église, car le son est une faiblesse du costume.
Spider-Man conserve ensuite une combinaison noire similaire, par goût, et pense être débarrassé du symbiote – à tort.

Spider-Man – La collection anniversaire : La naissance de Venom revient en effet sur ces éléments, en créant une nouvelle menace… déjà évoquée précédemment. En effet, dès Web of Spider-Man n°18, en septembre 1986, le scénariste David Michelinie créé un personne cachée dans la foule, qui pousse Peter dans le vide sans éveiller son sens d’araignée.
Amazing Spider-Man n°300 revient sur ce mystère, et affine l’idée pour créer… Venom.
Cet épisode anniversaire débute sur Peter retrouvant une Mary-Jane traumatisée dans leur appartement, après qu’un monstre avec son costume l’ait attaquée. La jeune mariée pousse Parker à déménager dans un appartement luxueux, alors que Spider-Man comprend que le symbiote n’est pas mort dans l’église. Il a trouvé un nouvel hôte : Eddie Brock, journaliste du Daily Globe humilié par Spider-Man (en lien avec la saga de Spider-Man – La collection anniversaire : La saga du rédempteur).
La douleur de la séparation du symbiote s’allie à la haine d’Eddie Brock, et tous deux deviennent une créature de fureur qui entend se venger de Spider-Man, qui devra se dépasser pour l’emporter – et revenir à son costume original, sur demande de son épouse traumatisée.
Une suite intervient dans les n°315 à 317, avec le retour de Venom pour nuire aux Parker, quand ils sont chez Tante May du fait de soucis financiers. L’affrontement reprend, avec un Peter toujours gêné par les capacités de Venom, qui immobilise ses pouvoirs, et une Mary-Jane terrifiée par le monstre.

La lecture de ce cinquième tome n’est, malheureusement, pas vraiment agréable. Disons-le directement : La naissance de Venom est une saga frustrante, décevante et finalement assez banale.
Le tome est frustrant, parce qu’il débute sur le n°300 alors que Mary-Jane a été agressée. Or, l’on voit ce moment choquant à la fin du n°299, qui n’est pas joint ici. Cela donne l’impression de débuter en cours de route, cela coupe l’élan et cela demeure gênant.
La saga est décevante car, finalement, David Michelinie ne réalise pas de grands scénarios. Oui, l’idée de réutiliser le symbiote est sympathique, et c’est une bonne utilisation de la continuité. Mais nous n’avons aucune explication sur le blocage du sixième sens, Eddie Brock est alors très basique et limité dans sa caractérisation. Même l’aspect horrifique, ou l’action en elle-même, demeurent limités, car cela ne va jamais loin, ni jamais haut. L’argument d’une époque plus prude ne pourrait tenir, d’ailleurs, face à la brutalité et l’intensité de La dernière chasse de Kraven, publiée peu avant.
Enfin, les histoires sont assez banales, car le scénario ne propose que des éléments très classiques, très attendus même. Venom est un Anti-Spider-Man, autant dans l’allure, que le comportement et même Eddie Brock, grosse masse un peu bête. Cela se lit sans déplaisir, mais cela surtout vite, en cherchant un « plus » qui ne vient jamais.

Enfin, un mot sur Todd McFarlane, atout principal de promotion ici.
Oui, ses planches sont réussies… pour qui apprécie son trait. L’auteur de cette critique doit admettre ne pas adhérer pleinement à ses personnages normaux, avec des traits quelque peu déformés, abusifs. Ce n’est pas laid, mais ce n’est pas beau.
Spider-Man et Venom sont bien plus réussis, avec de très belles illustrations en pleine page. C’est très réussi, oui. Mais cela donne plus envie d’acquérir un artbook de Todd McFarlane, finalement…

En bref

La naissance de Venom est une déception. Jamais vraiment désagréable, la lecture est poussive, bien que rapide, et frustrante, car l’ensemble se révèle banal et même creux. Les planches de Todd McFarlane ont de l’intérêt, mais ne peuvent pas sublimer un scénario basique et limité. Cela ne vaut que pour la création de Venom, qui a été mieux traitée dans des flashbacks ailleurs.

5
Positif

Assister à la création de Venom.

Découvrir pourquoi Spider-Man abandonne définitivement le costume noir.

Les planches de Todd McFarlane, notamment ses illustrations super-héroïques.

Negatif

Un scénario très creux, banal et basique ; extrêmement décevant.

Un Venom finalement très classique comme opposant.

Une lecture poussive et décevante.

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