Un événement certes marquant pour débuter les années 2000 dans Spider-Man – La collection anniversaire, mais surtout une vraie occasion manquée

Spider-Man fête en cette année 2022 ses 60 ans, et Panini Comics décide de faire les choses en grand pour célébrer l’événement !
L’éditeur propose en effet dix volumes au sein de Spider-Man – La collection anniversaire, qui met en avant dix sagas, passages ou époques ayant marqué le Tisseur. Chaque tome est en format dur, avec papier assez lisse, de bonnes introductions et présentations des personnages. Mais surtout au prix attractif de 6,99 € !
Une très bonne occasion pour se lancer, relancer ou retrouver l’univers de l’Araignée, qui semble n’avoir pas pris une ride depuis ses débuts !

Ce sixième tome de Spider-Man – La collection anniversaire poursuit l’avancée dans l’Histoire du Tisseur.
Le premier volume illustre les années 60 (lien ici), le deuxième les années 70 (lien ici), le troisième commence à évoquer les années 80 (lien ici), suivi ensuite par le quatrième (lien ici) et le cinquième (lien ici).
L’on pouvait logiquement s’attendre à aborder alors les années 90 dans ce sixième volume… mais non ! Panini Comics saute la décennie souvent moquée et rejetée, car essentiellement concernée par des intrigues lourdes, comme La Saga du Clone. Il est cependant dommage de ne rien en publier du tout, car quelques perles auraient eu sa place dans cette collection, comme Spider-Man : Lost Years / Frères Ennemis.

Dommage, donc, bien que Spider-Man – La collection anniversaire aborde ici les années 2000, sources de révolutions diverses pour l’Araignée, autant positives que négatives.
Le tome est intitulé Révélations, et propose Amazing Spider-Man n°36 à 39, publiés entre décembre 2001 et mai 2002. Les numéros sont tous réalisés par J. Michael Straczynski et John Romita Jr, alors qu’ils modifient en profondeur le Tisseur.

Spider-Man – La collection anniversaire : Révélations commence par un épisode marquant et fort, qui rend hommage aux événements du 11 septembre 2001.
Spider-Man découvre la chute des deux tours du World Trade Center, et intervient auprès des victimes et secours, avec d’autres super-héros. L’on voit également quelques super-vilains touchés par les événements, alors que la voix-off tente de souligner la résilience, le courage et la grandeur des victimes et héros du quotidien.
Il est difficile de formuler un avis clair sur un tel épisode, car le poids de l’Histoire et l’émotion du moment dépassent les qualités et défauts du numéro. Oui, c’est un numéro utile, indispensable, prenant et émouvant ; mais oui, aussi, hélas, la lecture n’est pas agréable. John Romita Jr livre des planches terribles, extrêmement puissantes pour évoquer les destructions et la petitesse des êtres, face aux dégâts. Mais le récitatif de J. Michael Straczynski est très lourd, finalement désagréable, avec beaucoup de lieux communs malheureusement.
Surtout, il est difficile de ne pas hausser les yeux au ciel en voyant le Dr Fatalis pleurer devant les victimes du 11 septembre. Non pas que le moment ne soit pas émouvant ; mais tout simplement il paraît difficile d’imaginer le tyran violent et brutal de Latvérie se livrer à une telle émotion, encore plus en public.
Un numéro indispensable, vu le lien entre Spider-Man et New York, mais dont l’exécution est hélas trop maladroite.

Le tome poursuit avec deux épisodes liés, et un numéro silencieux, dans la veine d’un défi mensuel de l’époque.
L’ensemble débute après le combat de Spider-Man contre Morlun, créature se « nourrissant » de l’énergie d’individus ayant fusionné avec des totems d’animaux – comme Peter Parker. Ce dernier apprend alors que l’araignée l’ayant piqué n’avait peut-être pas des pouvoirs via l’irradiation, mais en avait précédemment, et il serait ainsi une sorte d’élu totémique. Morlun l’affronte pour le tuer, et Spider-Man le bat très difficilement. Il s’écroule chez lui, mais est visité par… Tante May, qui le découvre en sang et en costume !
Les deux premiers épisodes illustrent le titre du tome, Révélations. L’on a en effet un numéro où Tante May encaisse, seule, alors que Peter continue sa routine de professeur, car il enseigne alors dans son ancien lycée, et essaye d’aider une jeune élève en misère sociale. La deuxième partie confronte May et Peter, avec la fameuse discussion tant crainte par le jeune homme. Enfin, le dernier numéro montre comment May « vit » au quotidien cette révolution, alors que Peter et Mary-Jane, alors séparés, pensent l’un à l’autre malgré la distance.
La lecture, là aussi, se révèle quelque peu difficile, ou en tout cas frustrante. Attention : J. Michael Straczynski gère extrêmement bien cette idée audacieuse et lourde, de confronter enfin Tante May à la vérité. Le scénariste prend bien son temps pour que la vieille dame encaisse l’événement, et la discussion avec Peter est terrible mais très bien réalisée. Les deux personnages grandissent, ont des réflexions matures et pertinentes, et l’ensemble se lit fort bien, avec beaucoup d’émotion mais aussi de pertinence, d’intelligence.
Hélas… hélas, tout ceci tombe à plat, en fait. Déjà, parce que les dessins de John Romita Jr sont vraiment moins bons sur les humains normaux, avec régulièrement des visages loupés, et des postures maladroites, ce qui gêne la lecture. Ensuite, parce que si la discussion est importante, le lecteur « tombe » après la saga de Morlun, et il aurait été autant agréable que réellement pertinent d’avoir cette intrigue, juste avant. Enfin, parce que l’ensemble ne se finit pas, les intrigues secondaires sur le lycée ne sont pas résolues, et le numéro muet évoque une situation sur Mary-Jane à peine esquissée dans l’édito.
De bons épisodes, mais qui fonctionnent en lien avec d’autres… qui ne sont malheureusement pas publiés, ici. Frustrant.

En bref

Spider-Man – La collection anniversaire a raison de publier les épisodes où Tante May apprend enfin que Peter est Spider-Man, même si de futurs événements lui feront oublier cela. Dommage, cependant, que le tome ne propose pas les numéros autour, qui préparent et accompagnent cet événement. La lecture devient alors frustrante, avec cette sensation de ne prendre qu’un moment, issu d’un ensemble inaccessible ici.

5
Positif

La bonne idée de confronter enfin Tante May à la vérité sur Parker.

La bonne gestion de la psychologie de May et Peter.

Le plaisir de voir, alors, un Peter Parker mature et professeur.

Negatif

L’épisode sur le 11 septembre 2001, certes indispensable mais maladroit.

L’absence de la saga sur Morlun, incontournable pour mener aux révélations du titre.

L’absence d’un tome sur les années 90, qui frustre le lecteur dans l’approche historique de la collection.

Ben-Wawe Suivre Ben-Wawe Toutes ses critiques (80)
Autres critiques de Spider-Man - La collection anniversaire 2022
Boutique en ligne
6,99€
Boutique en ligne
6,99€
Boutique en ligne
6,99€
Boutique en ligne
6,99€
Laissez un commentaire
Commentaires (0)