Un combat autant physique que psychologique entre Spider-Man et le Bouffon Vert, agréable mais finalement assez banal

Spider-Man fête en cette année 2022 ses 60 ans, et Panini Comics décide de faire les choses en grand pour célébrer l’événement !
L’éditeur propose en effet dix volumes au sein de Spider-Man – La collection anniversaire, qui met en avant dix sagas, passages ou époques ayant marqué le Tisseur. Chaque tome est en format dur, avec papier assez lisse, de bonnes introductions et présentations des personnages. Mais surtout au prix attractif de 6,99 € !
Une très bonne occasion pour se lancer, relancer ou retrouver l’univers de l’Araignée, qui semble n’avoir pas pris une ride depuis ses débuts !

Ce huitième tome de Spider-Man – La collection anniversaire reste encore dans les années 2000, tout comme le sixième (lien ici) septième (lien ici). Le premier volume illustre les années 60 (lien ici), le deuxième les années 70 (lien ici), le troisième commence à évoquer les années 80 (lien ici), suivi ensuite par le quatrième (lien ici) et le cinquième (lien ici).

Cette huitième histoire propose les épisodes Peter Parker : Spider-Man n°44 à 47, publiés initialement entre juillet octobre 2002.
Le volume est ici intitulé Le cauchemar, alors que son titre en anglais est Death in the Family.
Ce dernier fait évidemment référence à une saga éponyme pour Batman, connu en France comme Un deuil dans la famille. Cette histoire, publiée en 1988, montre la mort du deuxième Robin, Jason Todd, face au Joker, et demeure un élément marquant des comics.
Ici, les auteurs Paul Jenkins et Humberto Ramos reprennent à dessein un titre emblématique, pour acter d’un nouvel affrontement entre Spider-Man et le Bouffon Vert, déterminé à l’anéantir.

Spider-Man – La collection anniversaire : Le cauchemar se déroule en parallèle du sixième tome, alors que Peter Parker est marié à Mary-Jane, mais séparé et en pleine déroute sentimentale.
Ici, l’on voit un Spider-Man hanté par un rêve mystérieux, seulement révélé à la fin, qui lui fait prendre conscience que le danger approche. Norman Osborn vient visiter la tombe de son fils, et le rejette, en annonçant vouloir en finir avec Peter Parker, qui récemment a refusé sa « proposition » de devenir son héritier maléfique. Le Bouffon Vert s’en prend alors à Spider-Man, mais menace surtout ses proches. L’industriel use d’Oscorp pour faire pression sur le quotidien de Peter, tout en manipulant un ami de Parker pour le blesser lourdement.
Norman Osborn veut ainsi pousser Spider-Man à la faute, pour mener à un affrontement… final.

La lecture de ce huitième tome se révèle agréable et prenante… mais sans jamais emporter, passionner et convaincre.
Paul Jenkins est un scénariste extrêmement doué, qui a livré des sagas formidables comme Sentry, Inhumains avec Jae Lee et bien d’autres intrigues liées à la psychologie et aux tourments de l’âme. Il installe ici une ambiance troublante entre Peter et Norman, chacun étant un moment le prédateur puis la proie. L’ensemble se lit de manière fluide, avec cette sensation que Parker va « exploser » face à un Osborn terrible, dont le véritable projet, déchirant, est révélé dans un épilogue réussi.
Cependant… cependant, il faut aussi admettre que tout ça est finalement tristement banal. Malgré la reprise ambitieuse du titre Death in the Family, jamais cette intrigue n’est digne d’un tel statut. Il n’y a pas de mort dans la « famille » de Peter, même si un proche est lourdement touché. Et jamais cette histoire n’a l’aura et l’ampleur de l’original. Norman Osborn y est certes bien écrit, mais cela ne demeure qu’un énième combat entre lui et Spider-Man.
L’épisode final se révèle en lui-même décevant, avec une bagarre trop facile, et des échanges qui tentent, aussi, de rappeler la fin de Batman : The Killing Joke, quand le Joker et Batman échangent « normalement » après s’être affrontés violemment. L’on a l’impression que Paul Jenkins lance quantité de clins d’œil vers ces grandes œuvres, sans jamais réussir à les rejoindre en qualité, et surtout en intensité. Le récit est certes prenant, mais sans que les coups physiques et psychologiques soient réellement marquants.

Enfin, le style d’Humberto Ramos pose problème, ici. Si le dessinateur a un trait marqué, qui ne laisse pas indifférent, sa prestation ici ne correspond pas au ton du récit, ni au projet derrière.
Ses personnages normaux ont des visages trop enfantins, des postures trop cartoonesques pour coller à l’atmosphère que Paul Jenkins essaye d’instaurer. Même Spider-Man et le Bouffon Vert, en costume, sont trop décalés par rapport au scénario. L’encrage et les couleurs tentent de palier ceci par beaucoup d’ombres et de lourdeur, mais cela finit par gêner la lecture.
Surtout, l’on a presque l’impression de voir ici une prestation d’un « clone » d’Humberto Ramos, comme Francisco Herrera, et non pas Humberto Ramos lui-même. La prestation demeure pauvre, et hélas inadaptée.

En bref

Ce huitième tome est une lecture prenante, qui déçoit par le côté tristement banal de cet affrontement entre Spider-Man et le Bouffon Vert. Paul Jenkins tente de donner de la grandeur à sa saga, mais échoue, malgré ses hommages (trop) appuyés à Batman. Surtout, le style d’Humberto Ramos est ici inadapté, alors même que sa prestation est pauvre.

5
Positif

Un bon affrontement de Spider-Man et du Bouffon Vert.

Un Norman Osborn bien écrit.

Un Peter Parker étouffé psychologiquement, et poussé (presque) à bout.

Negatif

Un combat bien trop banal, malgré son ambition.

Les hommages appuyés et lourds à Batman.

Humberto Ramos, dessinateur au style inadapté au scénario, et à la prestation décevante.

Ben-Wawe Suivre Ben-Wawe Toutes ses critiques (79)
Autres critiques de Spider-Man - La collection anniversaire 2022
Boutique en ligne
6,99€
Boutique en ligne
6,99€
Boutique en ligne
6,99€
Boutique en ligne
6,99€
Laissez un commentaire
Commentaires (0)