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Critique de Dai Dark #1

par MassLunar le dim. 27 mars 2022 Staff

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Le nouveau Cha'os" de Q-Hayashida

Q-Hayashida est une mangaka qui s'est fait remarquer quelques années auparavant pour son titre Dorohedoro , un titre un peu boudé par le public français mais qui n'a pas manqué de s'imposer malgré tout chez certains critiques comme un titre fort, gore, jubilatoire  pourvu d'un imaginaire iconoclaste dans lequel l'horreur côtoie allégrement le second degrés. 

En aparté, on ne peut qu'espérer que Dai Dark, la nouvelle création de Q-Hayashida relance un peu Dorohedoro car, après lecture, on n'a qu'une envie : se plonger ou se replonger ou se rereplonger dans les univers concoctés par Mademoiselle Q.

Avec ce premier volume de Dai Dark, le coup de cœur serait tout de même un peu précipité. C'est simple, sans harnais de sécurité, la mangaka nous pousse brutalement dans cet univers de sf cauchemardesque (mais aussi délirant) qui n'a rien à envier à celui concocté par un  duo tel  Gimenez/Jodorowsky. On s'y perd un peu  face à l'absence de règles et de morale ambiante qui régit cet étrange space opera. En effet, ce premier tome ne pose pas les fondations d'un scénario solide mais on louera cependant  la libre imagination avec laquelle la mangaka développe son univers sans règles mais avec une délicieuse touche de folie. Cela fait quand même du bien de tomber parfois sur un titre moins conventionnel ! 

Ce premier tome nous présente un duo de personnages extravagants avec d'un côté Sanko Zaha, un jeune homme dont les os ont la capacité de réaliser n'importe quel souhait et qui, à cause de cela, devient facilement la proie de bandits en tout genre et de l'autre côté, Aviakan, son garde du corps et ami squelettique qui fait aussi bien office de sac à dos que de compagnon de voyage protecteur et bourré de ressources.

Pour l'heure, ce premier volume enchaîne les galères et les confrontations auxquelles sont soumis nos deux comparses avec un premier chapitre dans lequel notre héros Sanko Zaha se retrouve prisonnier par un redoutable bandit à trois têtes avant qu'un petit renversement de situation préparé par le vaillant Aviakan ne dévoile les capacités de notre héros aux os à souhaits. 

La première chose qui saute aux yeux , c'est l'ambiance volontiers frappadingue qui règne sur le manga. Q. Hayashida est férue de films d'horreurs et cela se voie. L'ambiance est poisseuse, sanglante remplie d'os et de chair... Un visuel cru mais qui est aussi allégé par l'humour grand guignol de ce début de volume, notamment grâce au duo bon camarade formé par Zana et Aviakan. 

L'horreur est frontal mais aussi décalé et espiègle. La mangaka ne s'embarrasse d'aucune frontières morales pour ce chaos qu'est Dai Dark , les combats sont bourrins et décalés face à des ennemis uniquement attirés par l'appât du gain. Les lecteurs, fan de Dorohedoro, ne seront pas surpris et retrouveront, sans doute, avec plaisir l'insolence de la dessinatrice. 

Mais l'horreur est également stylisé avec un chara-design mortel puisant allégrement dans un cyber gothisme déluré et accrocheur. On retiendra notamment le look de l'un des quatre fléaux Death Delamort qui respire le charisme. De même, Q. Hayashida fait preuve d'une inventivité bien baroque et inattendue jusque dans le visuel des vaisseaux, un visuel aux antipodes de ce que nous pouvons attendre dans une trame de science-fiction. Dai Dark ressemble à de la dark fantasy perdu dans l'espace, une atmosphère ténébreuse qui est forcément relevé par l'exploitation des trous noirs. Ces phénomènes astrophysiques dissimulent en réalité Obscura, le monde des ténèbres, un environnement chaotique dans lequel nos deux héros prennent un peu de repos.

Avec ce premier volume, on ne peut qu'être impatient les autres bonnes idées de Q.Hayashida qui fait de ce manga un vaste terrain de jeu aussi inquiétant que drôle, fourmillant de bonnes petites idées noires. 

En bref

Ce premier tome de Dai Dark, la nouvelle série de Q. Hayashida , donne l'impression d'être en roue libre tellement l'imaginaire de la mangaka est plutôt unique dans le genre tandis que le scénario imprévisible se fait doucement découvrir sans aucunes pistes formelles. Pour qui aime les mangas cru dotés d'une bonne inventivité, Dai Dark s'avère très prometteur dans le genre à condition de vouloir, bien évidemment, s'enfoncer dans ces ténèbres sans combinaison spatiale...

9
Positif

La géniale inventivité de Q.Hayashida qui puise dans le film de genre , la dark fantasy, le cybergoth .. avec une intrigue (en apparence) en roue libre

Un duo de héros réussi et décomplexé dans un univers parsemé de dangers

Le design très réussi des personnages

La combinaison à la fois adroite et étrange entre humour et horreur

Negatif

Une intrigue un peu en roue libre qui donne l'impression d'être improvisé

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