Peter Parker et Miles Morales se découvrent dans une rencontre réussie, mais qui manque de grandeur

Spider-Man fête en cette année 2022 ses 60 ans, et Panini Comics décide de faire les choses en grand pour célébrer l’événement !
L’éditeur propose en effet dix volumes au sein de Spider-Man – La collection anniversaire, qui met en avant dix sagas, passages ou époques ayant marqué le Tisseur. Chaque tome est en format dur, avec papier assez lisse, de bonnes introductions et présentations des personnages. Mais surtout au prix attractif de 6,99 € !
Une très bonne occasion pour se lancer, relancer ou retrouver l’univers de l’Araignée, qui semble n’avoir pas pris une ride depuis ses débuts !

Ce neuvième tome de Spider-Man – La collection anniversaire se lance dans les années 2010, après que les années 2000 soient visitées par le sixième (lien ici), le septième (lien ici) et le huitième segment (lien ici).
Le premier volume illustre les années 60 (lien ici), le deuxième les années 70 (lien ici), le troisième commence à évoquer les années 80 (lien ici), suivi ensuite par le quatrième (lien ici) et le cinquième (lien ici).

Cette avant-dernière histoire propose les épisodes de la mini-série Spider-Men, du n°1 au 5, publiés entre août et novembre 2012.
Ils sont réalisés par Brian Michael Bendis et Sara Pichelli, qui débutent leur collaboration par la série Ultimate Comics : Spider-Man en 2010. La dessinatrice créée le design de Miles Morales en 2011, et anime plusieurs séries dédiées ensuite, liant clairement son destin à ce personnage en vogue.

Miles Morales est en effet l’un des grands phénomènes comics des années 2010. Créé apsur idée du responsable éditorial Alex Alonso, qui envisage dès 2008 un Spider-Man afro-américain après l’élection de Barack Obama, ce jeune super-héros succède à Peter Parker dans l’univers Ultimate.
Ce dernier est un monde neuf, créé en 2000, sous une nouvelle continuité, où les personnages sont réinventés à l’aune du XXIe siècle. Le septième tome de Spider-Man – La collection anniversaire évoque déjà cet univers, où Peter Parker meurt en héros en 2011.
Miles Morales y est un jeune garçon de treize ans piqué par une araignée ayant le même traitement Oz que celle qui a mordu Peter Parker. Miles devient Spider-Man en hommage au justicier tombé, avec cependant des pouvoirs quelque peu différents. Il gagne rapidement en popularité, est « transféré » sur la Terre Marvel classique à la fin du monde Ultimate, puis est le héros du formidable film animé Spider-Man : New Generation en 2018.

Spider-Man – La collection anniversaire : Spider-Men intervient en 2012, soit très peu de temps après la création de Miles Morales.
Ici, Peter Parker erre dans son monde et découvre une étrange énergie dans un entrepôt abandonné, occupé par Mysterio. L’on apprend ainsi que ce dernier a su, pour une raison inconnue, créer un vortex entre son monde et l’univers Ultimate. Il y agit via des robots contrôlés à distance.
Par erreur, Peter Parker passe dans le portail pour arriver sur la Terre Ultimate. Evidemment, il y croise Miles Morales ! Le choc est rude, tous deux se bagarrent par erreur et Miles amène Peter à Nick Fury et ses Ultimates. Le contact est chaleureux mais la réalité est difficile à encaisser pour Parker, surtout quand il rencontre les Tante May et Gwen Stacy locales, qui pleurent encore leur Peter. Et Mysterio rôde, toujours…

Brian Michael Bendis orchestre ici une rencontre réussie, mais qui manque d’ampleur.

Oui, l’on en a pour notre argent, et les promesses sont tenues : le Peter classique rencontre Miles, l’ancien découvre le nouveau, et cela fait des étincelles. Mysterio est un prétexte pour ces échanges, mais le scénariste surprend avec cette révélation que le Mysterio Ultimate est un robot de l’original ; étonnant, mais bien vu. L’ensemble se lit agréablement, de manière fluide, et l’essentiel fonctionne.
Surtout, Brian Michael Bendis maîtrise les interactions. Peut-être moins Peter et Miles, car leurs échanges sont un peu fouillis, avec un Parker adulte un rien trop enfantin, trop « neuneu » dans ses réactions. Ce sont les passages où ce Peter adulte rencontre les Tante May, Gwen Stacy et Mary-Jane Watson Ultimate qui sont les meilleurs. L’émotion est forte et très bien gérée, avec de très beaux moments, en douceur, tendresse et humour.
Cela se ressent également dans le lien avec Nick Fury Ultimate, très attaché à « son » Peter et qui voit ici un futur qu’il n’aura jamais. Simple, sobre, efficace et touchant.

Hélas, tout cela tombe quelque peu à plat, quand même. La menace Mysterio est un prétexte, oui, mais un prétexte grossier, qui se voit de loin. L’on ne craint jamais vraiment pour les personnages, et les voyages sont quand même trop « faciles », autant sur le fond (comment Mysterio fait-il ?) que la forme (ça en devient ridicule, à force de les multiplier).
Les échanges entre Peter et Miles sont un peu lourds et, surtout, cela sonne terriblement commun, banal au niveau de la rencontre. L’humour de Brian Michael Bendis sur Parker est un peu trop gras, trop souligné, et les passages d’émotion entre eux tombent à côté.
Enfin, l’on peut aussi se demander, à l’issue d’une lecture certes agréable mais finalement très commune, si les auteurs n’auraient pas pu proposer plus ; plus d’ambition, surtout. Cela demeure une énième rencontre entre super-héros – pas plus, pas moins. Pour un événement comme Spider-Men, cela méritait plus !

Graphiquement, Sara Pichelli livre une prestation réussie et agréable. Ses personnages sont parfois un peu figés, notamment ce Peter Parker qui semble souvent gauche, strict sous son trait. Son Miles est cependant très agréable, comme les autres personnages Ultimate, qu’elle maîtrise.
La narration est fluide, les dessins jolis, et l’ensemble de très belle facture. Un bel ouvrage, même si l’ensemble n’est pas révolutionnaire.

En bref

Spider-Men est bien une rencontre réussie, fluide et agréable entre le Peter Parker classique et Miles Morales, alors à ses débuts dans l’univers Ultimate. Hélas, ce n’est pas un sommet pour autant, mais un énième crossover, certes sympathique et maîtrisé, mais sans ampleur.

6
Positif

Une rencontre réussie entre deux Spider-Men et deux mondes.

Une très bonne gestion de l’émotion des personnages Ultimate découvrant un Peter Parker vivant et adulte.

Un graphisme maîtrisé et joli.

Negatif

Un Peter Parker adulte à l’humour lourd.

Des interactions Peter / Miles un peu faibles.

Un manque d’ampleur qui devient gênant.

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